Le soleil était levé depuis peu et dans la pénombre de la pièce Alix pu voir le visage de sa cousine assoupie à côté de lui. Sa bouche entrouverte laissait couler un petit filet de bave sur l’oreiller qu’ils partageaient tant bien que mal. Alix sourit, entre amusement et amour, ravi de sentir la chaleur de sa cousine adorée contre lui. Oui, il se sentait bien là.
Au cours de la nuit, Alix avait fait un horrible cauchemar. Un cheval noir, squelettique, presque un inferi, le poursuivait et il ne parvenait pas à le semer. Quoi qu’il fasse l’animal infernal surgissait toujours devant lui lorsqu’il pensait l’avoir distancé. Alix s’était réveillé en sueur dans son lit, son cœur battant si fort dans sa poitrine qu’il lui donnait l’impression de vouloir prendre la fuite loin de lui. Il avait eu si peur ! La seule façon qu’il avait trouvée d’apaiser cette peur qui lui prenait les tripes avait été de rejoindre sa cousine dans la chambre voisine et de se glisser en douceur dans son lit, comme lorsqu’ils étaient jeunes et qu’ils bavardaient sous la couette jusqu’à s’endormir d’épuisement au milieu de la nuit. La chaleur familière de Wini l’avait apaisé et il avait réussi à retrouver le sommeil sans troubler le sien.
Ce matin, il se sentait revenu des années en arrière, dans ce cocon familial entouré de l’innocence de l’enfance. Il aurait voulu que cet instant dure toujours. Malheureusement il savait que rien ne durait éternellement, que le jour allait avancer et que Poudlard les attendrait. Il savait déjà qu’il faudrait quitter la chaleur de ce lit et le moelleux de cet oreiller. Il cherchait seulement à en prolonger l’instant.
Le souffle de Wini se modifia imperceptiblement et elle commença à bouger. Une respiration plus forte que les autres indiqua à Alix que sa cousine sortait bel et bien du sommeil.
- Bonjour mon petit veau marin, tu as ronflé cette nuit, tu sais ?