Que jamais tu n’aies honte d’être mon amie
Elle avait sursauté lorsque Deryn s’était levée, l’avait rejointe et saisie par les épaules pour la forcer à la regarder. À cet instant, Nayla ne pouvait que se reprocher sa mollesse, certaine que son amie en avait assez de ne pas la voir progresser et qu’elle allait l’abandonner à son sort et ne plus vouloir l’aider. Vue la colère qu’elle pouvait voir dans les yeux de Slughorn, Drew se sentit vite écrasée contre son siège, dans lequel elle aurai disparu si elle avait su comment. Mais il n’y avait pas que ça, dans les prunelles de son amie, il y avait autre chose qui lui donnait vaguement l’impression de ne pas encore être totalement honnie par celle-ci, mais elle n’arrivait pas à identifier quoi.
Hors, même si le sermon de la Serpentard fut dur, la Poufsouffle s’en sentit davantage encouragée, ce qui n’aida en rien à sa confusion du moment. Immobilisée par la prise de son amie, Nayla ne trouvait rien d’autre à faire que d’essayer de supporter son regard et essayer de ne pas pleurer. Deryn n’aurait pas aimé ça, qu’elle se mettre à sangloter comme une petite chose fragile, pas vrai? Mordant soudainement sa lèvre pour l’empêcher de trembler, elle hochait simplement la tête à l’affirmative. Pas parce qu’elle croyait réellement en ses capacités, elle doutait encore de s’améliorer même en s’entraînant le plus fort possible, mais parce qu’elle ne voulait surtout pas décevoir à nouveau Slughorn. Plus jamais celle-ci ne la prendrait à dire qu’elle voulait baisser les bras et que c’était trop dur, même si c’était ce qu’elle pensait.
Drew s’était sentie devenir complètent molle lorsque son amie l’avait prise dans ses bras. Ce soudain élan de douceur lui semblait presque trop pour être vrai. Perdue l’espace d’un instant, Nayla n’avait pourtant aucune envie qu’il ne s’arrête. Même si les larmes avaient envahi ses grandes émeraudes qui tenaient place de ces yeux, la Poufsouffle ne s’était jamais sentie aussi sûre d’elle de sa vie. Cachant son visage dans les cheveux verts de Deryn, espérant qu’elle ne remarque pas que ses hochements de tête positifs et répétés n’avaient pour réel but que d’essayer d’essuyer l’eau sur ses joues avant qu’elle ne la voit, la blessée avait agrippé sa main libre dans le dos de Slughorn. Elle ne voulait pas que celle-ci essaie de se dégager de l’étreinte qu’elle avait amorcée, pas maintenant, pas avant que les émotions qui faisaient empourprer son visage ne se soit estompées.
-Je m’excuse… chuchota-t-elle le plus bas qu’elle le pouvait, dans l’espoir que sa voix ne sonnerait pas trop rouée de cette façon. Tu ne m’y reprendras plus, je te le promets. Je ne ferais jamais quoi que ce soit pour te décevoir… Je ne croyais pas que tu… tu réagirais comme ça. Je veux être une grande sorcière pour que jamais tu n’aies honte d’être mon amie.
Mordant encore brutalement ses lèvres pour se forcer à se ressaisir, le visage encore caché dans les cheveux de Deryn, Nayla maudit les larmes qui n’avaient pas encore cessées de rouler sur ses joues. Pourquoi n’arrivait-elle pas à se calmer? L’humidité qu’elle laissait dans la chevelure de Slughorn à son insu allait certainement bientôt commencée à se faire sentir par celle-ci, et alors, que penserait-elle de la nouvelle faiblesse de Drew? Ne venait-elle pas de promettre qu’elle n’afficherait plus la moindre faiblesse? Comment tenir une promesse pareille alors qu’elle avait un petit cœur en guimauve?
-Je… je ne suis pas en train de pleurer… s’empressa-t-elle de mentir avec trop peu d’aplomb, étant certainement la pire raconteuse de mensonges de l’école. Mon bras me fait mal, c’est tout, mais ce n’est pas de ta faute, non non, ne me lâche pas, s’il-te-plait, reste encore comme ça une minute, ok?
La vérité, c’était qu’elle ne sentait presque plus son bras, sa médication faisant parfaitement effet, un peu trop peut-être encore une fois, comme pour les somnifères qui l’avaient emportée pendant toute une journée. Mais elle ne voulait juste pas que Deryn la relâche tout de suite en croyant qu’elle le lui écrasait, alors que ce n’était pas le cas. Il fallait encore qu’elle prenne le temps de se ressaisir un peu, avant. Et puis, Nayla aimait beaucoup trop sentir son amie si proche d’elle pour avoir envie de reprendre l’entraînement tout de suite.
-Une toute petite minute, et puis, ensuite… on travaillera Protego Totallum. Sérieusement, promis. Toi, en tout cas, tu feras une grande sorcière, ça ne fait aucun doute, si tu es toujours aussi forte que ça...