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C'est pas vous, c'est moi | Donovan (Terminé)

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Sujet-verbe-complément, c'est pas compliqué!

Les vacances de Noël cette année avaient été plus que magiques, mais il avait bien fallu rentrer à Poudlard éventuellement. Pas que c’était réellement un problème, Nayla avait toujours hâte de retourner à l’école, apprendre était son dada, même si sa famille lui manquait à chaque fois. Sauf que cette année, il y avait un petit poids qu’elle traînait derrière elle alors qu’elle retournait en classe…

Certes, les événements d’Halloween avaient été durs pour tout le monde, et Drew n’était pas la seule à mal vivre le départ de la professeur Croford. C’était une grande perte pour toute l’école… Sauf que son cas à elle était un peu particulier. Non seulement les Potions arrivaient « bonne deuxième » dans son Top Trois des matières préférées, mais en plus… errr…

C’était un homme qui l’enseignait maintenant.

Si elle l’avait pu, Nayla serait entrée dans la classe à reculons pour ne pas le voir. À défaut de cela, elle garda la tête basse. Ses notes n’avaient pas été trop affectées par le changement de professeur, ses devoirs étaient toujours exemplaires et ses potions… presque parfaites. Mais son comportement en classe était à des années lumières de ce que Diana Croford avait pu voir d’elle. Drew avait cessé de lever la main, que ce soit pour répondre à une question ou en poser une, et dès qu’elle se sentait observée par Monsieur Craig lorsqu’elle travaillait sur une potion, elle perdait sa concentration et commettait de petites erreurs.

D’ailleurs… la dernière semaine avant le départ pour les vacances, elle avait commis l’irréparable. Donovan s’était juste un peu trop approché d’elle lorsqu’elle travaillait sérieusement et avec concentration au-dessus de son chaudron, et lorsqu’il s’était gentiment enquit de sa progression, Nayla avait sursauté. Du coup, elle avait déversé le triple de quantité de bave de crapaud dans sa potion, qui avait protesté en émettant un croassement bruyant et de gros bouillons verts étaient apparus à sa surface. En voyant sa mixture complètement ratée, ce qui ne lui ressemblait pas le moindre du monde, Drew avait éclaté en sanglots. Elle ne supportait pas l’échec dans ce cours… mais il était trop tard pour recommencer du début, la classe touchait à sa fin. En pleurs, elle s’était sauvée du local, sans porter attention aux paroles qui lui étaient lancées, et s’était réfugiée dans son dortoir, en se demandant comment elle pourrait bien remettre les pieds dans ses cours de potions sans mourir de honte!

Deux semaines de vacances n’avaient pas suffi à lui donner la réponse. Nayla sentait la honte la gagner… plus encore lorsque, la fin de la période de classe arrivée et l’intégralité des élèves quittant le local, son professeur… lui demandait de rester pour lui parler.

Drew pensa qu’elle allait mourir pétrifiée! Pourtant, elle n’avait pas raté sa potion ce cours ci, elle lui semblait même tout à fait réussie, alors pourquoi ?! Sa langue devenue lourde comme du plomb dans sa bouche, la pauvre adolescente regarda ses amies et sa petite copine quitter les lieux en les suppliant des yeux de ne pas l’abandonner, mais aucune ne le remarqua. Supporter un professeur masculin en cours, elle pouvait le faire, mais toute seule après la classe… Comment pourrait-elle survivre à cela?

-J… M… H…. Qu….? marmonna-t-elle de peine et de misère, en se maudissant intérieurement de son inhabilité à être cohérente en face d’un mec, quel que soit son âge, son apparence, son rôle dans sa vie… Bordel, « sujet-verbe-complément », était-ce si difficile que cela? Une phrase, Drew, pour l’amour de Merlin!

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Dernière édition par Nayla Drew le Mer 13 Oct - 17:55, édité 1 fois

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La petite Drew intriguait Donovan depuis le début. Le semi-vampire qui adorait apprendre se retrouvait désormais au poste de professeur, celui qui dispense son savoir, et cela le changeait considérablement. Plus encore : il lui fallait se familiariser avec le programme, trouver les méthodes pédagogiques, tenter de s’adapter à chaque niveau… Jamais Donovan ne s’était imaginé que cela puisse être si compliqué d’enseigner. Néanmoins il bravait les difficultés avec brio et relevait ce nouveau défi avec un succès chaque jour grandissant. Mais miss Drew était un mystère.

La 5e année était une catastrophe ambulante. Au début Donovan s’était simplement dit que la jeune fille ne montrait aucune prédisposition pour les potions, il ne pouvait pas lui en vouloir, tout le monde n’était pas fait pour concocter des filtres. Au fil des semaines pourtant le professeur avait remis en question cette impression. En effet la miss rendait des devoirs pour ainsi dire parfaits, elle faisait preuve d’un savoir théorique intéressant que Donovan aurait beaucoup aimé nourrir. Et si un temps il s’était demandé si la jeune fille ne trichait pas en faisant faire ses devoirs par un autre par exemple, ses doutes furent balayés pendant les vacances de noël.

Pendant les semaines qui avaient suivies sa prise de poste en urgence Donovan avait fait de son mieux pour suivre le rythme professoral en prenant les choses au jour le jour. Les vacances de noël lui offrirent la possibilité de combler toutes les lacunes de sa méthode au pied levé. Ainsi, Donovan avait mis le nez dans les notes de sa prédécesseure et découvert que cette élève qui l’intriguait était en effet fort différente avec sa précédente professeure. Le mystère Drew s’était épaissi.

C’est ainsi qu’en ce retour de vacances, lors du premier cours de potion des Poufsouffle de 5e année, Donovan observa miss Drew avec une grande attention. Elle ne fit pas de vague ce jour-là, néanmoins Donovan décida de la garder après le cours tandis que les autres sortaient de classe. Il était temps de tenter d’éclaircir l’énigme Drew.

Donovan prit le temps de ranger son bureau, rassemblant notes et devoirs, rangeant ses plumes et autres affaires tandis que les autres élèves sortaient du cachot où se déroulait le cours de potions. Puis, lorsque tous les autres furent sortis et qu’il ne restât dans la pièce que la petite Drew et lui-même, il s’installa posément sur le coin de son bureau. Ainsi, mi-assis, mi-debout, les mains jointes devant lui en toute décontraction, il s’adressa avec douceur à la jeune fille.

« Miss Drew, je m’interroge. Voulez-vous m’aider à comprendre pourquoi vos devoirs sont toujours parfaits quand vos résultats en cours sont si mitigés ? »

Ses yeux d’ambre cherchaient le regard fuyant de la jeune fille. Elle ne le regardait jamais dans les yeux mais pour une fois il aurait aimé que cela change. Il n’y avait d’ailleurs rien dans son attitude qui cherchât à la déstabiliser. Il l’avait dit : il voulait comprendre.

« Je me suis laissé dire que vous étiez fort différente avant mon arrivée. »

Il s’agissait d’une invitation à se confier. Après tout, son ancienne professeure était décédée violemment, il se pouvait que cela l’ait affectée. Donovan ne pouvait pas laisser la jeune fille dans une situation qui risquait sa santé mentale.

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Conversation par écriture interposée

Nayla avait marmonné si bas que le professeur n’avait probablement même pas entendu, et même s’il l’avait fait, il n’aurait rien compris, puisqu’elle n’avait réussi qu’à émettre des sons bêtes, des tentatives de mots qui n’avaient aboutis à rien. Elle n’arrivait tout simplement pas à lever les yeux vers lui, encore moins construire une phrase cohérente. Pourtant, il n’avait rien d’intimidant, sa voix n’avait pas de traces de jugement, simplement de l’intérêt, et il respectait une sage distance avec elle. Bien que Drew ne le regardait toujours pas, elle pouvait quand même voir, en périphérie, qu’il adoptait même une posture plutôt détendue et ouverte à la conversation. Mais c’était plus fort qu’elle, les mots restaient prisonniers dans sa bouche.

Même son choix de mots avait été soigneusement pris pour leur douceur. « Mitigé » faisait bien moins mal à entendre que « catastrophe ambulante ». Bon, elle n’avait pas été terrible à chaque cours non plus, seulement lorsqu’il s’était un peu trop approché de sa bulle à son goût… Ouais, presque à chaque fois, d’accord.

Ses grands yeux d’émeraude se levèrent l’espace d’une seconde dans la direction du professeur qui s’adressait à elle, mais se remplirent vite de larmes, si bien qu’elle les rabaissa aussitôt. S’il avait eu accès aux notes de Diana Croford à son sujet, il ne devait effectivement pas comprendre quels changements s’étaient opérés en elle pour qu’elle devienne si mauvaise en classe. Nayla savait qu’elle devait répondre, elle était coincée, ne pouvant pas seulement s’enfuir encore, mais sa langue lui semblait de plomb, ses lèvres tremblaient, et seul un léger gémissement en sorti lorsqu’elle les entrouvrit pour dire un mot.

Mais il ne fallait surtout pas qu’il l’approche, sinon elle craquerait! Face à la peine des gens, certains avaient tendance à vouloir serrer l’autre dans ses bras, seulement, dès qu’un homme touchait Nayla, elle s’effondrait encore plus. Alors elle fit un pas vers l’arrière et rouvrit son sac à dos pour en extirper sa plume et un bout de parchemin bourré de notes, qu’elle posa à l’envers sur la table afin d’écrire à l’endos. C’était la seule façon qu’elle pouvait s’exprimer, du moins le croyait elle…

« Pardon »

Six petites lettres qui avaient été terriblement difficiles à griffonner. Sa calligraphie n’avait pas la finesse habituelle que Donovan pouvait retrouver dans ses devoirs, mais c’était lisible. Une grosse larme, invisible du professeur puisque les cheveux de Drew cachaient son visage, roula sur sa joue et tomba sur le mot fraîchement écrit, en brouillant aussitôt toutes les lettres. D’un geste agacé, l’adolescente essuya son parchemin, mais ça ne fit qu’empirer la situation. Reniflant bruyamment, Nayla frotta ses yeux et son nez du revers de sa manche d’uniforme avant de poursuivre.

« Je vais essayer de faire mieux, promis. »

Ironiquement, le sanglot qu’elle échappe, lui est bien sonore! Pas capable de prononcer un mot clair devant un homme, mais certainement incapable aussi de se retenir de pleurer comme une gamine… Elle avait si honte en ce moment. Si elle échouait ses cours de potions simplement à cause de sa réticence envers les hommes, qu’adviendrait-il d’elle? Drew avait l’ambition de poursuivre ses études au-delà des ASPICs, bien sûr, dans le programme de faune et flore, mais il lui fallait réussir ses examens de Potions, ce cours était obligatoire au pallier suivant pour elle.

« C’est pas votre faute, c’est juste moi. »

Quelle affirmation stupide, le genre de réplique qu’on donne à son amoureux quand on le laisse, pour ne pas qu’il se sente coupable. Aussitôt, elle raye cette phrase d’un geste sec avant de la remplacer.

« Je crois que Madame Croford me manque, c’est tout. »

Voilà qui était mieux, et assez près de la vérité pour ne pas l’empêcher de dormir cette nuit. Nayla était simplement incapable de mentir sans se sentir bouleversée après!

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La jeune fille ne répondit pas. Au lieu de cela elle se détourna de son professeur et se mit à griffonner sur un parchemin. Donovan ne cacha pas sa surprise. Que faisait-elle donc ? Quel était ce manège ridicule ? Il la laissa faire, se demandant ce qui allait en ressortir, se demandant s’il faisait bien. Puis apparut le « pardon ». Les sourcils de Donovan se haussèrent. A quoi tout cela rimait-il ? Le professeur se demanda quelle attitude il convenait d’adopter. De mieux en mieux : voilà que l’enfant se mettait à pleurer. Donovan ne pouvait voir son visage derrière ce rideau de cheveux, néanmoins il vit sans mal la grosse larme brouiller l’encre et imbiber le parchemin avant d’être balayée par la main rageuse de l’enfant qui renifla par-dessus le marché. Allons bon !

Voilà qu’une nouvelle phrase faisait son apparition. Puis une autre… finalement remplacée par une autre. Donovan n’en revenait pas. N’eut été les grosses larmes qui coulaient sur ses joues et les sanglots qui seuls sortaient de sa bouche, le professeur aurait été persuadé que l’élève se moquait de lui.

Donovan resta interdit le temps d’un battement de cœur, ou bien deux. Au troisième il décroisa les mains et quitta l’appui de son bureau pour venir s’agenouiller devant le pupitre sur lequel l’enfant s’était installée avec son parchemin. Dans cette position, il voyait sans difficulté aucune le visage de l’élève qui avait tenté de se dérober à son regard. Pour conserver son équilibre il posa ses bras en travers du bureau et, ses yeux d’ambre vissés dans les deux émeraudes de la jeune fille il lui parla avec douceur.

« En avez-vous parlé à l’infirmière ? Elle pourrait vous aider. »

Donovan comprenait que la mort violente de sa professeure de potions avait causé un choc à l’enfant visiblement fragile. Il ne savait trop ce qui se passait dans son esprit, la vision du remplaçant de cette professeure assassinée la troublait-elle ? Ou bien cela n’avait-il aucun lien avec lui mais tout à voir avec les souvenirs de cette enfant ? Sans connaitre la jeune fille il était compliqué de juger.

« A moi aussi vous pouvez parler, miss Drew, je ne mords pas » la rassura-t-il non sans une pensée malicieuse habilement dissimulée.

Ses canines ne possédaient en effet pas ce mordant qu’il aurait pu hériter de son père pour accompagner son attrait pour le sang humain, elles étaient pourtant pointues à souhait mais le semi-vampire n’en avait pas besoin pour vivre et on lui avait appris à ne pas les utiliser.

Donovan aurait aimé que l’enfant le regarde, lui parle, cesse de le fuir pour lui expliquer les raisons de son comportement. Peut-être pouvait-il l’aider, à moins qu’il ne s’agisse là d’un cas qui nécessite un suivis médical, auquel cas mieux valait en aviser l’infirmière, plus à même de soigner une pathologie.

« Puis-je faire quelque chose pour vous ? » insista-t-il.

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Des "comme vous"

Nayla se crispe en l’entendant s’approcher, mais ne bouge pas. La seconde suivante, il apparaît dans son champ de vision, s’étant agenouillé devant son bureau pour être capable de voir son visage. L’adolescente mord ses lèvres de honte, sachant que ses yeux verts alors pleins de larmes ne devaient pas être beaux à voir. Certainement même injectés de sang, en parfait accord avec ses joues rouges d’embarras. Pourtant, quand il vrille son regard d’ambre au sien, Drew se sent bien incapable de le fuir maintenant, comme s’il avait quelque chose de magnétique. Ou peut-être qu’elle trouvait juste la couleur jolie, aussi, en fait.

L’élève secoue doucement la tête à la négative lorsqu’il lui demande si elle a parlé à l’infirmière. Disons que l’infirmerie n’était pas non plus un endroit qu’elle affectionnait beaucoup, parce qu’il y avait aussi un infirmier, et bien qu’il l’avait correctement traitée la première fois qu’elle y avait mis les pieds là, Drew n’avait pas particulièrement envie de renouveler l’expérience.
Disons que, quand elle pouvait éviter un homme, elle s’y attelait de son mieux. Mais elle ne pouvait pas éviter un professeur.

Celui-ci lui précisa d’ailleurs qu’elle pouvait aussi lui parler, qu’il ne la mordrait pas. Oh, elle n’avait pas réellement peur de ça. Techniquement, les hommes ne l’effrayaient pas. Ils l’intimidaient, c’était tout. Elle perdait ses moyens et se rendait ridicule. Cet état des faits, laissé longtemps non « traité » justement, avait occasionné ce qu’elle était devenue, aujourd’hui. À ce point-ci, baisser les yeux étant impossible, le regard de Nayla balayait la droite et la gauche, mais tombant entre les deux beaucoup trop souvent sur son professeur, sur lequel elle fixa son regard lorsqu’il lui demanda à nouveau ce qu’il pouvait faire pour elle.

Alors elle prit trois longues et profondes respirations en se martelant le cerveau qu’elle était capable de le faire.

-P’pas… commença-t-elle à bégayer à cause de sa langue de plomb. Je ne c’crois p’pas. S’sauf si vous avez une p’potion qui…

Soudain, elle s’interrompit. Avant de le dire à voix haute, elle n’avait pas réalisé à quel point c’était absolument stupide comme pensée. Elle allait lui suggérer de prendre une potion qui le transformerait en femme. Ce qui était on-ne-peut-plus déplacé, et il n’aurait certainement pas compris pourquoi alors. S’empourprant alors violement, Nayla détourne encore le regard en haussant les épaules.

-D'désolée, c'était id'diot, faites c... comme si j'avais rien d'dit. J’ai t’toujours eu d’du mal dans les c’classes qui sont… q’qui s’s’sont… bégaye-t-elle à l’infini au point de lui donner la folle envie de hurler de découragement. Enseignées par… Par des comme vousconclut-elle vaguement avec un geste de la main, se sentant trop embarrassée pour préciser « homme ». Je… je ne sais pas pourquoi, c’est comme ça.

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La petite Drew était étrange depuis le tout début. Un mystère aux yeux de Donovan qui ne comprenait pas comment une telle maladroite pouvait montrer par ailleurs de si bonnes dispositions à concocter potions, filtres et autres breuvages. Plus d’une fois il avait eu l’impression que la jeune fille se moquait de lui, tout comme aujourd’hui elle décidait de ne pas s’exprimer à voix haute mais bel et bien par le truchement d’un parchemin et d’une plume.

Mais la plus belle moquerie, le point d’orgue de son irrespect, n’était pas encore arrivé. Ce fut là, en cet instant, que Donovan compris le cœur du problème. Et la colère s’empara de lui.

Il ne s’étonna même pas que miss Drew ait appris sa véritable nature. La vie lui avait enseigné que plus une information est sensible et susceptible de nuire à quelqu’un, plus il est difficile de la tenir secrète. L’un ou l’autre de ses collègues professeurs, mal intentionné ou non, aura simplement laissé fuiter que le professeur de potions possédait du sang de vampire.

Comme il était justement devenu professeur et que la jeune fille était l’une de ses élèves, Donovan se maitrisa. Il n’était pas question de se montrer violent dans ses actes ou dans ses mots. Puisque la petite intolérante était mal éduquée, c’était à lui de montrer l’exemple.

Lorsqu’il se redressa, il brulait de colère contenue. Toute trace de sollicitude avait disparue de sa voix. Son regard lançait des éclairs et sa langue se faisait tranchante.

« Malheureusement pour vous, miss Drew, ce n’est pas vous qui êtes en charge du recrutement des enseignants. Vous devrez donc composer avec ma présence. Je vous prierai par ailleurs de vous montrer respectueuse à l’avenir, que ma nature vous convienne ou non. »

Il n’y avait pas à discuter. La voix du professeur était tranchante.

« Des comme vous. »
Ces mots résonnaient dans son esprit et produisaient des échos de colère. Ainsi donc, même ici, son sang de vampire allait lui poser des problèmes. Il avait pourtant eu l’espoir… A son arrivée la directrice s’était montrée ouverte, sans préjugés, il avait cru… mais il s’était lourdement trompé. Comme toujours, la castre des sorciers se montrait dans toute son arrogance et son intolérance. Le dégoût se mêla à la colère.

« Je ne retiendrai ni point, ni note à votre encontre pour aujourd’hui, j’attends en revanche que votre comportement soit exemplaire désormais. Puis-je compter sur vous ? »

Cette question n’avait rien d’une demande de faveur. Il s’agissait là plus d’un ordre. Miss Drew devrait filer droit dans les temps à venir si elle ne voulait pas faire chuter ses résultats scolaires, ni sa maison avec elle.

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Confusion

Si elle avait pu se rentrer la tête dans le sol comme une autruche elle l’aurait fait, mais il s’agissait d’un plancher de pierres et non de sable, malheureusement. Et Nayla n’était pas une « tête dure ». Elle avait pourtant tellement honte que l’envie d’essayer était poignante. Elle se sentait incapable de fuir, bien qu’elle en mourrait d’envie, ses jambes lui semblaient à la fois lourdes comme du béton et molles comme du coton, une très étrange combinaison. Drew avait dit quelque chose de passable stupide et…

Et plutôt que d’attirer l’incompréhension de son professeur, elle avait attisé sa colère? Il n’y avait pas à se méprendre sur l’expression qu’affichait le Professeur Craig à cet instant. Et l’air de confusion sur les traits de Nayla dépassait maintenant son embarras de tout à l’heure. Elle s’était attendu à tout sauf… à de la haïne? Qu’avait-elle bien pu dire ou faire pour enquérir ainsi son courroux? Cherchant à se faire toute petite alors que lui-même se relevait, toute compassion disparue de sa posture et son regard, l’adolescente se posa sur une chaise et se recroquevilla sur elle-même. Le ton tranchant de sa voix lui donna des frissons d’inquiétudes, mais ce fut surtout les mots qui firent réagir Drew. Oubliant pendant une très courte seconde sa peur causée par la réplique cinglante qui n’entendait pourtant pas la répartie, la Poufsouffle échangea un regard incertain avec Donovan.

-Votre nature? bredouilla-t-elle d’un ton d’une flagrante confusion.

La question était légitime, car elle ne comprenait pas vraiment le rapport avec ses propos, il n’était pas habituel de référer au genre d’une personne en l’appelant « sa nature ». Mais après tout, y avait-il quoi que ce soit d’habituel en la personne du nouveau professeur de Potions? Elle ne le connaissait pas depuis bien longtemps, mais elle savait déjà qu’il était singulier. Mais elle avait pourtant la certitude de ne pas lui avoir montré d’irrespect.

Monsieur Craig avait toutefois poursuivi sur sa lancée en lui indiquant qu’à l’avenir elle aurait à mieux se tenir, sous entendant que ses notes et les points de sa maison en pâtiraient la prochaine fois. Figée entre la crainte qu’il lui inspirait et son incompréhension des premières paroles du professeur, Nayla sembla à nouveau avoir perdu sa langue. Elle hocha bêtement la tête de haut en bas pour signifier qu’elle avait compris, la bouche légèrement entrouverte et l’expression à la fois effrayée et confuse. Elle n’avait pourtant jamais eu de comportement autre que « exemplaire » en classe jusqu’à maintenant, mais doutait maintenant d’y parvenir à présent… pas si, en plus d’être incapable de le regarder dans les yeux, son professeur la détestait et la RÉPUGNAIT!

D’un geste hâtif et ses mains tremblantes, Drew renvoya ses effets dans son sac de façon pêle-mêle, incapable d’y garder l’ordre dans son état d’énervement, et tenta de se lever pour partir puisqu’il n’y avait rien d’autre à dire, visiblement. C’était oublier l’état de ses jambes qui, ne voulant la soutenir, la fit s’effondrer mollement au sol après deux pas vers la porte. Dans sa chute, elle se cogna également le front, juste au-dessus d’un œil, contre un bureau. Son petit gémissement plaintif absolument pathétique fut suivi de pleurs renouvelés lorsqu’elle posa sa main contre son arcade sourcilière pour apaiser la douleur et qu’elle en senti un liquide chaud qui n’aurait pas dû se retrouver là. Ciel, elle n’avait pas la moindre envie de regarder sa main maintenant! Nayla avait toujours été incapable de supporter la vue de son propre sang, ou de celui de n’importe qui d’autre, en fait.

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La voix de Donovan était glaciale. Il n’avait pas besoin de hausser le ton, tout au contraire, l’emploi de ses mots et surtout les lames contenues dans ses paroles suffisaient à faire comprendre à l’élève qu’elle avait dépassé les bornes. A la voir ainsi se recroqueviller sur elle-même, comme si elle espérait disparaitre, Donovan su qu’il s’était parfaitement fait comprendre. Elle avait peur de lui, du professeur, du vampire ou bien des deux, elle seule le savait. Qu’importait pour Donovan tant que l’élève apprenait sa leçon : le respect. Elle n’aimait pas avoir un professeur vampire ? Tant pis pour elle, elle apprendrait bien vite que la vie ne lui servirait pas toujours ce qu’elle désirait sur un plateau.

La remontrance rendit l’enfant muette. Ce n’est pas comme si Donovan eut été habitué à l’entendre en cours cependant. Drew était une élève discrète en classe, si l’on omettait les accidents multiples dont elle se rendait responsable, et que visiblement elle lui imputait à lui, son vampire de professeur. Elle acquiesça cependant, montrant ainsi sa compréhension des ordres de Donovan et s’empressa de récupérer ses affaires pour mettre les voiles. Bien. Donovan espérait que l’affaire était réglée désormais, il se demandait tout de même s’il n’y aurait pas une suite, des retombées sous une forme ou une autre. Sur le moment il préféra faire comme si de rien était, il informerait également la directrice de ce qui venait de se passer, afin de couvrir ses arrières dans le cas où une plainte venait à être déposée à son encontre. Avec les années Donovan avait appris que posséder du sang de vampire faisait de lui un indésirable à qui l’on imputait nombre de défauts en plus de la responsabilité de faits plus ou moins extravagants. Et Donovan n’avait pas l’intention de plier devant l’adversité, il était professeur depuis peu de temps, il voulait rester en poste un peu plus longtemps tout de même.

Et voilà que vint l’apothéose. En s’en allant avec la maladresse qui la caractérisait, la jeune Drew tomba. Du sang. Avant même de le voir Donovan le sentit. Une brûlure intense lui irrita la gorge et une poigne de fer lui noua les entrailles. Il lui fallut un moment pour dominer son instinct, son désir de tremper ses lèvres dans le liquide carmin qui coulait des veines juvéniles.

C’est après un temps d’incertitude que Donovan s’avança prudemment de la jeune fille.

« Allez-vous bien, miss Drew ? » s’enquit-il sans plus de trace de colère dans la voix.

Vampire ou non il n’était pas un monstre, si la jeune fille se trouvait en détresse il se devait de l’aider. C’était là son devoir de professeur. Il s’agenouilla à côté d’elle et plaça deux doigts sous son menton pour qu’elle tourne son visage vers lui.

En voyant le sang qui coulait, il se racla la gorge pour se donner une contenance. Il avait soif. Il lui fallut se retenir de passer la langue sur ses lèvres pour dissimuler l’envie que faisait naitre la vision de ce liquide vital.

« Ce n’est rien de grave » dit-il à la place. « Les plaies au visage saignent beaucoup pour peu de chose. »

Là-dessus il sortit sa baguette et effectua un petit mouvement en marmonnant la formule appropriée. La peau se referma et le sang cessa de couler.

« Une plaie superficielle qui n’existe déjà plus » déclara-t-il avec un sourire forcé qui masquait mal son malaise.

Il espérait que cet incident ne lui causerait pas de tords. C’est ainsi qu’il ajouta après un nouveau silence :

« Vous voyez, il n’y a rien à craindre de moi. »

Ces mots pouvaient le faire passer pour faible, comme suppliant. En un sens ce n’était pas tout à fait faux, mais il lui semblait juste de souligner qu’il venait de prouver à l’enfant que, tout vampire qu’il puisse être, il ne l’avait pas dévorée.

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Tous ceux-là

Oh… qu’elle ne se sentait pas bien. Pas bien du tout! Il ne fallait vraiment pas grands choses à Nayla pour tomber dans les pommes, c’était bien connu. Elle se demandait souvent comment elle pourrait bien survivre aux cours d’Anatomie du cursus Médecine, Faune et Flore, puisque tel était son objectif d’étudiante… mais elle avait encore trois ans pour y réfléchir. Et puis, de toute façon, elle n’allait pas être admise si elle échouait ses BUSEs de Potions, alors, pour l’instant, elle avait des soucis prioritaires!

Dont le premier était de ne pas perdre conscience devant le professeur Craig! Elle n’avait aucune envie de se faire prendre dans les bras d’un homme et portée à l’infirmerie. Mais la tête lui tournait, et elle se sentait faible et moite et… BORDEL elle n’avait même pas encore vu son propre sang qu’elle perdait déjà les pédales, ce n’était pas glorieux cette histoire! Même la voix du maître des potions semblait lui provenir de très loin, et c’est à peine si elle comprit sa question, pourtant, elle hocha tout de même de la tête. Elle avait juste saisi qu’il n’avait plus trop l’air fâché, ce qui était plutôt étrange puisqu’elle avait fichu du sang sur le plancher de sa classe. Bon, juste un peu, mais quand même.

L’adolescente ne broncha même pas lorsqu’il la toucha, ce qui en disait long sur sa faiblesse. Il lui fit levé la tête, et de sa vision rendue un peu floue par sa mollesse de grande froussarde, Nayla put voir que le professeur tentait de se montrer rassurant. Ou enfin c’était son impression, certainement trompée par ses sens affaiblis. Selon ce qu’il semblait dire, sa plaie devait être superficielle, le visage ayant cette fâcheuse habitude de saigner abondamment pour rien. Ça n’avait rien de surprenant, en fait, quand Drew pensait à quelle vitesse elle rougissait à la moindre occasion, sa tête devait bel et bien avoir une capacité hors de l’ordinaire pour attirer le sang en grande quantité.

Drew ne vit rien du malaise de Monsieur Craig, puisqu’elle fut plutôt toute tournée vers une tentative désespérée de retrouver ses esprits, maintenant qu’il avait fermé sa plaie magiquement et que le sang avait disparu de sous ses doigts. En se tâtant doucement le front, Nayla constata qu’elle ne ressentait aucune douleur, et soupira de soulagement.

-M..mmerci… marmonna-t-elle très bas à un point tel qu’elle ne pouvait pas garantir qu’il l’ait entendue.

Maintenant qu’elle commençait à reprendre ses esprits, elle réalisait enfin que toute la colère de Donovan semblait évaporée. Penchée ainsi près d’elle en lui assurant doucement qu’elle n’avait rien à craindre de lui, il semblait drôlement moins effrayant que tout à l’heure. Pourtant, il avait adopté une posture similaire, un peu plus tôt, avant qu’elle ne l’offusque elle-ne-savait-trop-comment et qu’il se fâche… Peut-être était-ce du au fait qu’il lui avait sauvé une humiliation certaine (traverser trois étages du château pour se rendre à l’infirmerie dans ses bras… elle n’aurait pas survécu à cette honte!) mais il lui semblait déjà plus sympathique. Enfin, moins antipathique, à la limite.

-J’sais… parvint-elle à marmonner de façon approximative, la bouche encore pâteuse après son étourdissement. C’pas qu’vous… c’tous ceux-là. Même M’sieur Southman, et p’is i’l’est gentil M’sieur Southman*… C’moi le problème, pas vous.

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*Henry Southman est l'un des infirmiers de l'école à cette époque
**C'est pas un vampire mdr

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La colère n’était pas oubliée, l’amour propre de Donovan ne l’aurait pas permis, en revanche son sens du devoir prenait le dessus alors que son élève se trouvait en état de faiblesse. Il ne pouvait se permettre de la laisser ainsi, quand bien même elle n’avait rien de grave, une simple blessure, si bénigne que même lui connaissait le sort pour l’effacer. Au moins la petite daigna le remercier, elle n’était donc pas si mal élevée que cela, ce fut pourtant d’une toute petite voix, si faible que Donovan devina le mot plus qu’il ne l’entendit. Le semi-vampire aurait pu croire qu’il s’agissait là d’un nouveau signe qu’elle était intolérante à son sang mêlé mais… quelque chose commençait à lui laisser penser le contraire. Cette gêne en sa présence, certes, parlait en sa défaveur, néanmoins quelque chose sonnait faux dans l’hypothèse qu’il avait immédiatement émise. Miss Drew était-elle réellement au courant de ce qu’il était ? Un autre aspect de sa personne était-il susceptible de la déranger ? Donovan ne voyait rien à priori qui… il lui fallut corriger cette pensée : il n’était guère commun, c’était un fait. Ayant traversé les époques, ne s’étant pas fait un devoir de se fondre dans chacune d’elles, il offrait ainsi une image en décalage avec la société. Miss Drew était-elle mal à l’aise à ce sujet, d’une manière ou d’une autre ? Le doute s’insinuait dans l’esprit de Donovan qui ne savait plus sur quel pied danser.

« C’est pas vous c’est moi » répétait-elle.

C’était à n’y rien comprendre ! Tout comme le baragouinage de la jeune fille dont le sens demeurait obscur pour Donovan.

En désespoir de cause, Donovan attrapa le menton de l’enfant pour la forcer à le regarder de nouveau. Il voulait comprendre une fois pour toutes, car cela commençait à devenir ridicule.

« Que se passe-t-il miss Drew ? »

L’infirmier n’était pas un vampire, à ce qu’en savait Donovan. Le problème se situait donc ailleurs et le semi-vampire s’efforçait d’apaiser son orgueil pour se montrer plus pédagogue avec son élève. Et pour détendre l’atmosphère il ajouta :

« Dois-je vous faire boire du véritaserum ? »

Il ponctua sa boutade d’un petit sourire qui avait du mal à effacer le malaise précédent. C’était là son but pourtant et Donovan espérait y parvenir. Ainsi, il alla même jusqu’à s’asseoir par terre à côté de la jeune fille pour rester à sa hauteur. Ils devaient offrir un tableau singulier ainsi, tout deux sur le sol de la classe, enveloppés par les vapeurs des potions préparées durant le précédent cours, entourés par les quelques détritus qui avaient tendance à être produits car les ingrédients ne finissaient pas toujours entièrement dans le chaudron.

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Échouer avec les hommes

Il n’y avait rien d’étonnant à ce que Donovan ne réussissait pas à comprendre le problème, Nayla n’était guère douée pour s’exprimer devant les représentants de la gente masculine, et c’était justement la source de tous ces soucis. En fait, si le professeur ne l’avait pas interrogée elle, mais un autre élève de sa classe, n’importe lequel, il aurait eu la réponse bien plus rapidement. Il était de notoriété publique chez les cinquièmes années que la petite Drew se mettait à rougir, bredouiller et trembler dès qu’un garçon lui adressait la parole, et c’était devenu un jeu pour certains d’entre-eux. Mais Monsieur Craig étant nouveau, bien sûr, il ne pouvait pas encore s’en être rendu compte, sinon… il aurait compris « tous ceux-là ». Ou pas, c’était quand même assez peu clair, maintenant qu’elle y repensait.

Comprenant qu’elle ne s’en sortirait pas de sitôt, la Poufsouffle s’était installée au sol plus confortablement en croisant ses jambes (elle ne faisait pas confiance à celles-ci suffisamment pour se lever) et regardait ses pieds lorsque le maître des potions l’obligea à nouveau d’un geste léger sous son menton à redresser la tête. C’était moins difficile de le regarder, maintenant qu’elle se sentait un peu étourdie à cause de sa chute, c’était comme si elle n’était pas entièrement là, qu’elle n’avait pas tous ses esprits, donc ses inquiétudes étaient aussi partiellement absentes.

-Hmm? grommelle-t-elle à sa question. J’sais pas comment l’expliquer… C’est trop…

Stupide. C’était stupide, et elle en était consciente, mais c’était aussi plus fort qu’elle. En s’asseyant au sol devant elle, Donovan proposa de lui donner du véritaserum, et Nayla revint alors entièrement à la réalité en écarquillant les yeux d’effrois. Elle savait bien que c’était interdit, mais pendant un instant, elle se demandait s’il blaguait vraiment comme son expression le laissait entendre, ou s’il était sérieux. Après tout, il était très en colère un peu plus tôt, non? Et qui la croirait si elle allait se plaindre à quelqu’un?

Et d’un autre côté… c’était probablement la seule façon qu’elle arriverait à s’exprimer clairement sans avoir l’air débile. Assurément, s'il lui avait plutôt proposé une potion apaisante, elle l'aurait acceptée sans problème. Ou peut-être juste un thé, aussi?

-Si… si je n’avais pas aussi peur de vous raconter… des idioties… je dirais probablement oui, fini-t-elle par articuler dans la phrase la plus longue et cohérente qu’elle avait été capable de prononcer devant lui depuis… Novembre. C’est juste… J’ai toujours été… Je…

Bon, voilà que ça recommençait. Nayla soupira en sentant le rouge monter à ses joues. Elle ne pouvait tout simplement pas dire ça en le regardant, alors elle ferma ses paupières pour essayer d’oublier qu’il était là.

-Même avec les garçons de la classe, c’est pareil… mais encore pire avec les adultes. Je suis juste… incapable de bien me comporter avec… avec les hommes. Alors… en classe… j’échoue aussi les cours de Monsieur Travers, c’est pas que vous.

Mais échouer Potions… elle ne pouvait pas se permettre ça, alors que poursuivre ses études en Défense contre les forces du mal ne l’intéressait pas du tout.

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Donovan était légèrement penché vers la jeune fille et lui prêtait toute son attention. Il fallait au moins cela pour entendre sa toute petite voix timide franchir ses lèvres et réussir à comprendre les morceaux de phrases épars qu’elle parvenait à formuler dans son murmure brouillon. Il cru d’ailleurs avoir mal compris lorsque la jeune fille répondit à sa boutade avec sérieux. Elle désirait vraiment que son professeur lui tire les vers du nez ? Donovan haussa un sourcil surpris. Voilà qui n’était pas banal !

Et Donovan ne tarda pas à comprendre pourquoi elle disait cela. Tout comme il compris pourquoi elle avait répété « c’est pas vous ». Il saisissait désormais ce que sa nature avait de dérangeant pour la jeune fille. Ce n’était pas le fait d’être en partie vampire, non, mais tout simplement qu’il soit un homme.

Le silence suivit la déclaration de miss Drew car Donovan ignorait ce qu’il devait dire, faire, ni s’il y avait quelque chose à dire ou faire. Et au fond, était-ce son rôle ?

Songeur, Donovan planta ses coudes sur ses genoux et noua ses doigts avant d’y poser son menton. Il fixait son élève avec intensité. Son premier réflexe avait été de poser sa main sur son épaule mais l’aveu que la jeune fille venait de lui faire, avec difficulté, l’en avait dissuadé au dernier moment. Visiblement il valait mieux qu’il se tienne à distance de la petite Drew, sous peine de la voir s’effondrer et perdre ses moyens.

« Comment puis-je vous aider ? » lâcha-t-il finalement.

C’était là tout ce qui lui venait, car il n’avait pas la plus petite idée de ce qu’il pouvait faire. Il trouvait dommage que la jeune fille perde toutes ses belles capacités simplement parce qu’elle n’avait pas le bon professeur.

« Vous êtes douée, d’après vos devoirs et les notes que j’ai pu lire sur vous avant mon arrivée. J’aimerais avoir l’honneur de voir, moi aussi, cette élève. »

Un sourire doux étira ses lèvres.

Il n’y avait plus trace de colère désormais. L’orgueil froissé du semi-vampire avait retrouvé sa juste place et oublié les précédents sentiments à présent qu’il avait compris que la jeune fille ne savait en réalité rien de la nature de son sang et ne s’en offusquait pas.

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Sois discret

Bon, elle avait fini par le dire. Est-ce qu’il allait la laisser tranquille maintenant? Visiblement pas, il semblait réfléchir à ce qu’elle avait dit, comme s’il souhaitait prolonger la conversation. Puis, il lui demanda comment il pouvait l’aider. Le premier réflexe de Nayla fut d’hausser les épaules en silence. Elle ne voyait tout simplement pas comment qui que ce soit, encore moins le professeur Craig, pouvait l’aider. Elle était comme ça, et c’est tout. Peut-être qu’en vieillissant, son inconfort partirait de lui-même, mais rien n’était moins sûr : elle avait déjà quinze ans après tout, et ce n’était toujours pas réglé. La raison était pourtant si stupide qu’elle aurait déjà dû passer par-dessus, mais avec les garçons de l’école qui s’étaient mis à se moquer d’elle… disons que son état s’aggravait plutôt que de s’améliorer!

Donc, elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il pouvait faire pour l’aider, réellement. Jusqu’à ce qu’il la fasse rougir (encore) en lui disant qu’elle était douée et qu’il voulait avoir l’honneur de voir cette élève là à l’action. L’adolescente rouvrit les yeux pour voir le sourire rassurant de son professeur. Et elle sut ce qu’elle devait répondre.

-J’ai juste besoin… enfin je crois… d’avoir une plus grande… heum… « bulle » de travail que les autres? propose-t-elle, hésitante. De moins me sentir… observée. Je crois… oui je crois que je réussis mieux quand j’ai… l’impression d’être seule, même si je ne suis pas seule, ce n’est pas grave, juste avoir l’impression… comme… ne pas être capable de vous voir.

Était-elle vraiment en train de lui demander d'être discret dans sa propre salle de cours?! Oui, c'était à peu près ça, et pourtant, c'était la seule solution logique dans sa tête. Un peu plus et elle aurait suggéré de ne plus assister à la classe pour devenir élève autodidacte et apprendre les potions par elle-même, mais bien sûr, ça n'était pas permis! Enfin, à défaut de cela, si au moins Donovan pouvait ne plus lui adresser directement la parole, ça serait un premier pas!

Drew se met à jouer distraitement avec ses ongles, plus pour occuper ses mains et regarder ailleurs que par besoin, un des plus flagrants signes de nervosité chez elle. Quand elle faisait face à son chaudron et suivait les étapes de sa potion, elle se sentait sereine. Elle était concentrée, mais heureuse aussi, car elle remontait dans sa tête à son enfance, et pensait aux gâteaux qu’elle cuisinait avec sa mère. Certes, l’alchimie et la pâtisserie n’avaient rien à voir l’un avec l’autre, mais c’était ce qui venait en premier dans sa tête, lorsque Nayla s’activait devant un chaudron. Elle parvenait même à sentir la délicieuse odeur de la cuisine maternelle lorsqu’elle fermait les yeux.

-J’aime vraiment les potions, marmonne-t-elle un peu pour elle-même, mais quand même assez fort pour être entendue. J’ai toujours adoré cette classe, et au-delà de la nécessité de réussir mon BUSE pour mon futur, je… Je ne peux pas abandonner ce cours pour… pour une raison aussi stupide que… que le genre de mon professeur. Mais… dès que vous m’adressez la parole, ou me posez une question, ou… enfin, que je me rappelle que vous n’êtes pas Miss Croford, c’est comme si… je n’arrivais plus à distinguer de la bave de crapaud et du sang de chauve-souris! Je… je deviens complètement… Stupide.

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Le malaise de la petite Drew était palpable. Désormais Donovan en connaissait l’origine, ce qui ne l’aidait cependant pas à y remédier. Tout au contraire il se sentait pataud, malhabile et se demandait s’il pouvait seulement faire quelque chose pour remédier au mal dont souffrait la jeune fille. Sa tentative fit d’ailleurs rosir les joues de la petite Drew… à moins que ce ne soit ses propres paroles qui la face rougir.

Donovan cligna des yeux, interdit. L’étonnement se lisait sur ses traits alors qu’il était incapable de formuler une phrase. Son mutisme laissa toute la place à la jeune fille pour s’exprimer. Ses paroles sonnaient comme des excuses, ou bien un encouragement à elle-même. Les deux peut-être ?

« Je vois » souffla-t-il.

En réalité Donovan avait plutôt le sentiment d’évoluer dans le brouillard. Lorsqu’Ariana lui avait proposé de devenir professeur il ne s’était pas le moins du monde imaginer une situation telle que celle qu’il vivait ce jour. Son élève lui demandait purement et simplement de ne plus être lui, ou de ne plus l’approcher, mieux encore : s’il pouvait ne plus être présent en classe pour faire cours, cela lui permettrait de mieux apprendre. Voilà qui était pour le moins troublant. Déroutant même.

Il y eu un long moment de silence alors que le professeur ignorait quoi répondre à son élève. Les yeux dans le vague, il la considérait sans rien dire. Il avait libéré son index du nœud de ses doigts et le faisait voyager le long de ses lèvres en un va et vient songeur. Puis, après ce qui pouvait paraitre une éternité, il se décida :

« Je vous propose un marché, miss Drew, voulez-vous ? »

Il se redressa et prit une inspiration comme s’il revenait à la vie après ce long silence de mort. Les mains sur les cuisses il arborait désormais une mine décidée pleine de bonne volonté.

« Je m’engage à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour amoindrir votre malaise durant mon cours, de vous laisser toute la place pour exercer votre talent et me plier à vos demandes. En retour, j’attendrai de vous que vous participiez et partagiez avec la classe votre savoir-faire. »

Il la regardait à présent en souriant, sûr de lui, sûr de lui faire plaisir et surtout de parvenir à son but. Sa main se tendit entre eux, appelant à sceller le pacte. Si miss Drew acceptait de serrer la main de son professeur ce serait là le dernier effort qu’elle aurait à fournir en sa présence, il en faisait le serment.

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Faire de sa vie un calvaire

Le silence ayant suivi ses propos s’étira tant et si bien que Nayla eut peur que son professeur éclate à nouveau. Si elle avait réussi à le mettre en première une fois sans le vouloir, un peu plus tôt, il allait assurément se mettre en furie alors qu’elle lui demandait carrément de la laisser tranquille, non? Inquiète devant son absence de réaction, l’adolescente leva rapidement les yeux vers Donovan pour voir ce qu’il en retournait, et constata qu’il ne semblait que réfléchir. Les grands yeux verts de Drew étaient encore posés sur lui lorsque Craig tourna ses prunelles ambre en sa direction, captant son regard aussitôt.

-Un… marché? marmonne-t-elle, légèrement hypnotisée par le regard de son professeur, répondant donc de façon qui lui donnait l’air stupide.

Semblant retrouver son attitude habituelle, Donovan se redressa pour lui suggérer… mais qu’attendait-il d’elle au juste? Incertaine de bien avoir compris, ce fut au tour de Nayla de mettre quelques secondes à répondre. Que voulait-il dire exactement par « partager avec la classe »? Cette idée l’angoissait… Certes, elle parvenait normalement à répondre à une question toute simple de ses professeurs de sexe féminin puisqu’elle avait cette habitude de s’assoir à l’avant, et donc de ne pas voir tous ses collègues masculins dans son dos… Ça l’aidait à ne pas s’embourber dans ses propos. Mais comment cela pouvait-il s’appliquer avec le professeur Craig?

-Vous… vous voulez dire que je devrai parler à tout le monde? Même… même les garçons? ajoute-t-elle en rougissant de plus belle, autant que s’il lui avait demandé de se mettre à poil, debout sur son bureau, en plein cours. Je… J’ignore si j’en suis capable, p… professeur. Qu’est-ce…

Nayla cligna des paupières à quelques reprises avant de poser son regard sur la main tendu du professeur, gardant les deux siennes serrées contre son cœur. Elle n’était pas trop certaine de pouvoir y arriver. Si elle brisait leur entente, que lui arriverait-il? Si elle lui serrait la main, là, maintenant, et qu’elle le décevait, perdrait-elle sa place en ASPIC? Lui en voudrait-il pour toujours? Allait-il faire de sa vie un calvaire?

-Disons… que je dis oui… maintenant, mais que… je n’y arrive pas? Je ne sais pas si je suis à la hauteur.

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Donovan failli éclater de rire devant l’air perdu de la jeune fille. Elle paraissait ne rien comprendre, et surtout craindre des répercutions. Il se retint pourtant, souhaitant ne pas aggraver le malaise de cette enfant perdue en présence d’homme (ce qu’il était au demeurant).

Le professeur tenta de conserver son sérieux afin de garder l’attention de son élève. Il se pencha vers elle et, puisqu’elle ne semblait pas vouloir lui serrer la main, il s’en servi pour dresser un doigt professoral entre leurs deux visages.

« Pas à tout le monde » corrigea-t-il la jeune fille « A la classe. » Puis il ajouta après une courte pause légèrement théâtrale : « Puisque vous êtes intimidée en présence d’individus masculins, oubliez vos camarades. Faites comme si vous étiez en cours avec vos amies. Vous pouvez oublier que la classe est constituée d’individus masculins et simplement participer. Je ne vous demande pas de leur parler directement mais vous pouvez répondre aux questions… en fixant le mur par exemple ? » Il sourit et ajouta gentiment : « N’avez-vous pas envie de faire gagner des points à votre maison, vous qui êtes si douée ? »

Il agrémenta sa dernière remarque d’un petit clin d’œil complice destiné à mettre la jeune fille en confiance. Elle n’avait pourtant pas grand-chose à craindre de sa part et Donovan avait du mal à comprendre ce qui l’effrayait tant chez les individus masculins. Il faudrait qu’il se renseigne, cela l’intriguait.

Il se voulait rassurant, aussi ajouta-t-il de nouveau, pour répondre à la crainte de la jeune fille :

« Je ne vais pas vous punir, miss Drew, vous le faites déjà toute seule en vous brimant vous-mêmes. Tout au contraire je ne souhaite que vous aider. Et je suis convaincu que vous pouvez remplir votre part du marché. »

Il se tut un instant. Était-ce une si bonne idée d’insister ? Braquer la jeune fille serait contre-productif. Alors il décida de biaiser un peu :

« Me promettez-vous au moins d’essayer ? »

Ses mains étaient de nouveau posées sur ses genoux, sagement à distance de l’enfant qu’elles effrayaient manifestement. D’ailleurs, n’avait-il pas promis de garder ses distances avec elle ? Il était temps de montrer qu’il pouvait remplir sa part du marché lui aussi.

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Plate couture

Confuse, Nayla afficha l’air perdu qu’elle avait plutôt normalement dans les classes de Défense contre les forces du mal, et qu’elle ne comprenait strictement rien, n’accomplissait rien, bref, qu’elle était nulle. Quelle différence y avait-il entre « tout le monde » et « la classe » dans la tête de son Professeur? Pour elle s’était du pareil au même. Drew déglutit difficilement, comme si sa gorge avait soudainement tant rétréci que même sa salive peinait à passer.

Réalisant qu’elle n’avait pas compris ce qu’il attendait réellement d’elle, Donovan précisa sa pensée en lui disant qu’il voulait juste qu’elle participe un peu plus en classe, en s’efforçant d’ignorer qu’il y avait des garçons dans le groupe, en fixant le mur s’il le fallait. Nayla se mordit les lèvres en songeant qu’elle avait déjà essayé de faire abstraction des autres, mais que eux s’organisaient habituellement pour la déranger lorsqu’elle osait prendre la parole, ne serait-ce que pour le plaisir de la voir emmêler ses pinceaux et bredouiller comme une idiote. Faire des efforts, c’était une chose, mais dans un climat comme celui que lui imposait certains de ses camarades de classe… ce n’était pas possible.

-Les Poufsouffle battent déjà toutes les autres maisons à plate couture… marmonna-t-elle avec l’ombre d’un sourire, sachant que sa participation en classe de botanique et de Soins aux Créatures magiques n’était pas étrangère au succès de sa maison, ce qui la rendait on ne peut plus fière d'ailleurs.

Malgré tout, elle hocha la tête à l’affirmative lorsqu’il lui demanda si elle pouvait au moins promettre d’essayer. Parce qu’elle allait essayer, bien sûr… et échouer, encore, mais maintenant elle était rassurée qu’elle ne serait pas punie si elle n’y parvenait pas.

-Est-ce… est-ce que je… je peux y aller maintenant, s’il-vous-plait? murmure-t-elle presque dans une supplication, soulagée de ne pas avoir à lui serrer la main finalement pour conclure leur entente, si c’en était vraiment une.

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Il fallait se rendre à l’évidence : Donovan ne pourrait pas mettre Nayla à l’aise tant qu’il serait un homme. Malheureusement il lui était difficile de renier ce qu’il était, et moins encore sous prétexte qu’une élève se trouvait mal à l’aise en présence d’hommes. Ainsi le professeur de potions dû se résigner. Il poussa un soupir en son for intérieur, se forçant à ne rien laisser paraitre de sa déception, et acquiesça simplement lorsque miss Drew lui demanda la permission de s’en aller. Il ne chercha pas à l’aider à se relever, conscient que là encore il ne ferait que la mettre mal à l’aise. Visiblement tout ce qu’il pouvait faire pour elle, pour l’aider, consistait à disparaitre et la laisser en paix.

Donovan se releva de son côté et s’en alla ver son bureau. Il avait des choses à faire avant son prochain cours, à commencer par nettoyer sa classe. Cela fut fait en un coup de baguette alors que la jeune fille quittait le cachot qui servait de salle de classe. Une fois seul dans la pièce, Donovan s’assit à son bureau, songeur. Il réfléchissait à cet entretien qu’il venait d’avoir avec la jeune fille.

Il n’avait pas dit son dernier mot…

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Fuite

Toujours prostrée au sol, Nayla soupir de soulagement lorsque son professeur de potion l’autorise à partir. La nervosité avait certes fait disparaître sa faim pendant son moment de panique, mais maintenant qu’elle était un peu apaisée, son estomac grondait… et si elle ne se pressait pas à se rendre à la Grande Salle, elle n’aurait pas le temps nécessaire pour se remplir la panse avant le début de son prochain cours. Voilà qui serait terriblement dramatique!

Elle ne s’était pourtant pas levée aussi rapidement qu’elle l’aurait fait en temps normal, y allant plutôt de manière prudente, s’assurant d’abord qu’elle n’était pas étourdie suite à son coup sur la tête, quand même… Cette lenteur lui donnait l’air d’un petit lapin nerveux devant le loup, faisant monter au comble son ridicule devant Donovan. Puis, elle marcha d’un petit pas hésitant, comme si elle s’attendait à tout moment à être retenue. Ce qui n’arriva pas. Derrière elle, Monsieur Craig était passé à autres choses, c’est-à-dire remettre en place sa classe pour le prochain groupe. Après un rapide coup d’œil par-dessus son épaule, Nayla mit le pied dans le couloir… Et se mit aussitôt à courir à en perdre haleine!

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(En un autre lieu, un autre jour)

Carte blanche


À genoux sur son lit, derrière Donovan qui y était assis, Ariana s’assurait de rendre l’apparence de celui-ci la plus ridicule et rigolote possible. Ce qui était amusant, c’était que le maître des potions aurait pu obtenir un résultat plus crédible avec une potion pour les cheveux, ou un sortilège de métamorphose, n’importe quoi. Mais non, il avait demandé à sa collègue, laquelle c’était fait plaisir à le coiffer.

Ses cheveux étant encore plus courts que les siens, il n’y avait pas grands choses à faire pour lui donner l’air sophistiqué d’une dame, alors Carrow s’était plutôt amusée à lui faire des tonnes de petites couettes un peu ridicule, comme on fait à des gamines de deux ou trois ans, agrémentées de petites boucles de différentes couleurs, et même à motif. Le pauvre homme n’avait encore aucune idée du traitement que lui infligeait sa maîtresse, puisque le miroir dans sa chambre ne faisait pas face au lit (Ariana n’aimait pas voir sa propre gueule dès le réveil, c’était trop à gérer) du coup il aurait une sacrée surprise lorsqu’elle le relâcherait.

-Tu as pensé aux vêtements que tu voulais? Il faudra que tu les réajuste si tu veux vraiment emprunter quelque chose à moi, tes épaules ne passeront jamais sinon, mais… je peux te passer des robes absolument magnifiques. Ou bien, j’ai de jolie jupes tailleurs avec des blousons, tu sais… celle avec les manches un peu bouffantes? … Oui oui, celui avec le décolleté plongeant, ah, on voit bien où porte toujours ton regard, espèce de vieux pervers! se moque-t-elle, insistant sur le mot "vieux", en tirant volontairement trop sur la couette qu’elle était en train de nouer, bien plus fort que nécessaire.

Et son calvaire ne faisait que commencer, elle n’avait pas encore parlé de maquillage. Mais, oh, c’était son idée à lui, au départ, non? D’ailleurs, il avait eu le courage (ou la stupidité?) de lui donner carte blanche, alors c’était à ses risques et périls…


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« Aïe ! »

Donovan grimaça. Ariana lui martyrisait le cuir chevelu et il était convaincu qu’elle y prenait plaisir.

« Je t’ai connue plus douce » la taquina-t-il

Il s’inquiétait un peu tout de même. Lorsqu’il avait demandé à Ariana de le déguiser en femme il ne s’était pas attendu à tant d’application. Et dire qu’il lui avait laissé carte blanche ! Le semi-vampire se demandait à quelle sauce l’humaine comptait le manger.

« Essaye de ne pas me rendre ridicule s’il te plait, ce n’est pas le but recherché. J’aimerais pouvoir donner mon cours. »

Une semaine s’était écoulée depuis que Donovan avait retenu la petite Drew à la fin du cours. Une idée saugrenue avait eu le temps de germer dans son esprit et il avait décidé de se tourner vers son amie pour qu’elle l’aide. Après tout, rien ne valait le savoir-faire féminin pour parvenir au but qu’il s’était fixé : devenir une femme le temps d’un cours. En effet, c’était l’homme que miss Drew craignait, alors pour tenir parole et atténuer son malaise en sa présence il avait décidé de sortir les grands moyens. Inutile de préciser que Donovan ignorait s’il s’agissait d’une bonne idée…

Pour chasser ses doutes, Donovan préféra opter pour l’usage de l’humour. Cela lui semblait plus naturel, surtout avec Ariana pour lui donner la réplique.

« Je m’inquiète moins pour mes épaules que pour mes hanches, j’ai grossi un peu, tu ne trouves pas ? » plaisanta-t-il en travestissant sa voix et en faisant mine de prendre la pose devant un miroir.

Cela lui parut si incongru ! Donovan se demandait dans quoi il s’était embarqué. Était-il encore temps de faire demi-tour ? Il aimait bien cette idée pourtant et tenta de se convaincre que cela en valait la peine qu’il se donnait, et celle qu’il donnait à Ariana. Mais était-ce seulement une peine pour cette dernière ? S’il fallait en juger par l’enthousiasme qu’elle mettait dans son labeur, on n’aurait su en jurer.

« Méfie-toi, nǚpéngyou ! Je pourrais me charger de ce décolleté ici et maintenant en vieux pervers que je suis ! »

Il ponctua sa menace d’une tape sur la fesse d’Ariana en visant à l’aveugle puisqu’elle se trouvait dans son dos. Il ne pouvait guère faire mieux dans la position dans laquelle il se trouvait.

« Est-ce pour cela que tu apprécies ma compagnie ? Tu aimes paraitre telle une enfant en comparaison ? »

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Oups, trop tard.


Quelle mauviette il était, pour un supposé immortel, à pleurnicher juste parce qu’elle tirait un peu ses cheveux. Bien sûr que c’étaient des accidents, elle ne faisait exprès de lui faire mal que quand il lui demandait enfin! Lorsque Donovan précisa qu’il ne voulait pas avoir l’air ridicule non plus, pour ne pas être dans l’impossibilité de se faire écouter par ses élèves, Ariana se mordit la lèvre pour étouffer son hilarité. Trop tard? Depuis quand Craig avait-il peur du ridicule, de toute façon, celui-ci ne tue pas, et puis, même si le ridicule tuait… il est immortel, tiens!

-Écoute, je n’osais pas te le dire, par peur de te froisser, mais je dois reconnaître que le buffet de Poudlard a eu tout un effet sur toi! éclate-t-elle de rire à sa blague comme quoi ses hanches avaient grossies, ce qui n’était bien sûr pas vrai du tout. Je n’ai même pas besoin de te déguiser maintenant, tu joue la femme avec une efficacité déconcertante, je suis certaine que tu es même plus féminine que moi!

Était-ce supposée ressembler à une menace qu’il s’occupe de son décolleté tel que suggéré? Aux oreilles d’Ariana, cela l’incitait plutôt à poursuivre son comportement et ses insultes, car elle avait très envie de cette récompense. D’ailleurs, avec la claque qu’il avait (tenté de) lui asséné sur le derrière (mais qui avait davantage atteint sa cuisse, ce qui n’était pas si mal) Carrow se demanda s’ils parviendraient tous les deux à être à l’heure en cours. Même couetté comme une gamine, il restait étrangement attirant…

-Ne me fait pas des promesses que tu ne saurais tenir, Sosen, lui réplique-t-elle en changeant de langue, juste parce que c’était un bon exercice de cerveau. Hum, je me demande qui a le plus l’air d’une enfant en ce moment… Heu, je veux dire, non, tu ne me fais définitivement pas sentir comme une enfant, se corrige-t-elle en lui pinçant une fesse en retour, ce qui était plus accessible pour elle que pour lui. Tu sais bien que c’est ton expérience qui fait ton charme, surtout que, contrairement aux autres hommes, tu ne perds pas de vigueur avec les années, c’est juste pour ça que j’apprécie ta compagnie!

Faux, elle adorait leurs échanges verbaux aussi, pas juste ce qui se passait sous la couette (ou sur un bureau, ou dans n’importe quel autre endroit où l’envie pouvait leur prendre) mais bien sûr, il le savait déjà.

-Bon, il ne me restera plus qu’à te maquiller un brin et… NON ne bouge pas. Pas tout de suite. Assis! ordonne-t-elle après s’être levée pour chercher sa trousse de beauté, levant un doigt sévère en sa direction pour qu’il ne se déplace pas du lit…

Elle ne voulait pas qu’il se voit immédiatement dans son miroir, pas tant qu’elle n’aurait pas fini ses mauvais traitements. Un petit sac rempli de cosmétiques en main, la jeune femme revint vers le lit et pris place sur lui, assise à califourchon sur ses cuisses, l’air espiègle.

-Juste un petit peu, promis, tu sais bien que je n’exagèrerais jamais, voyons! D'ailleurs... j'ai accepté juste parce que ça m'amuse, tout ça, mais j'ai oublié de te demander pourquoi tu avais envie de donner une classe déguisé en femme?

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Si, elle y prenait plaisir, Donovan en était convaincu. C’était une évidence, il suffisait de la regarder pour s’en rendre compte, et même s’il ne pouvait la voir en cet instant Donovan l’imaginait sans mal. Il connaissait Ariana depuis assez longtemps pour sentir ses émotions sans la voir. Et là, en cet instant, il le savait, elle jubilait.

Donovan prenait son mal en patience, littéralement. Heureusement pour lui son humour et son autodérision l’aidaient grandement. Il faut dire que sans cela jamais le professeur n’aurait pu même seulement imaginer un tel plan. Cela l’aidait à tenir ses craintes et ses doutes à distance. Si son idée lui plaisait par certains aspects il savait aussi qu’il s’engageait sur une pente glissante. Rire de ce projet avec son amie s’avérait salvateur.

Son visage se para d’une expression choquée jusqu’à l’exagération lorsqu’Ariana confirma que Donovan avait grossi d’avoir trop profité de la bonne nourriture servie à Poudlard. La comédie ne dura guère cependant face aux commentaires suivants, qui firent rire Donovan, chassant ce masque mal ajusté.

« Fichtre ! Me voilà démasqué ! » rit-il.

Cette supposée féminité ne l’empêcha pourtant pas de parler du décolleté plongeant d’Ariana, en vieux pervers qu’il était selon les propres mots de l’intéressée. Elle aimait le taquiner sur son âge cette petite gourgandine, mais elle ne perdait rien pour attendre ! Sa tentative de fessée avait peut-être échoué mais Donovan aurait sa revanche, il ne fallait pas en douter.

« Tu sais que je tiens toujours mes promesses, chigo. »

Des menaces, des noms d’oiseau… les deux partageaient cette complicité qu’ils entretenaient à force de taquineries et pourtant leur lien allait bien au-delà de ces apparences frivoles. Donovan tenait beaucoup à cette amie désespérément mortelle, si bien qu’il redoutait parfois ce jour douloureux qui viendrait fatalement où il faudrait se dire adieu. Ce n’était pas une pensée joyeuse mais qu’y pouvait-il ? Ariana ne serait pas son premier adieu et il savait à quel point cela faisait mal…

Fort heureusement pour lui, Ariana ne laissait jamais ces pensées s’installer en sa présence. Consciente ou non de leur existence elle les chassait vigoureusement en obligeant Donovan à se préoccuper du présent, et d’elle. Le présent en cet instant consistait en un travestissement inconfortable qui amusait beaucoup son amie. Il sembla à Donovan que celle-ci en avait fini avec lui et il commença à se lever pour aller voir dans son miroir de quoi il avait l’air mais elle lui intima l’ordre de ne pas bouger. Il la considéra avec surprise et une certaine crainte. Que faisait-elle donc de lui ? Elle prenait décidément beaucoup trop de plaisir à son goût. Habituellement ce n’était pas de ce type de jouissance qu’ils partageaient et Donovan ignorait s’il avait envie de varier les plaisirs.

« Qu’es-tu en train de faire de moi ? Me prends-tu pour l’une de tes poupées ? »

Donovan commençait sérieusement à se demander si Ariana était là pour l’aider ou si elle s’amusait seulement avec lui. Comme elle jouait à la plus maline en prenant place sur lui sans la moindre pudeur, Donovan s’empara de ses cuisses et se plaqua contre elle pour murmurer contre ses lèvres, les yeux dans les yeux :

« Si tu me rends ridicule, Ari-kôhai, saches que moi aussi je me ferai un plaisir de m’occuper de toi ! »

Intimider Ariana représentait une tâche herculéenne et ce n’était pas le sourire carnassier, celui qui laissait dépasser ses canines entre ses lèvres, qui allait l’aider dans cette entreprise. Pourtant ses paroles n’étaient pas constituées que d’air, il s’agissait d’une véritable promesse. Elle était prévenue.

Donovan se laissa pourtant faire sans plus protester. Ses mains restaient « sagement » posées sur les cuisses de celle qui s’improvisait maquilleuse et il se pliait à toutes ses demandes de tourner son visage selon un angle qui lui convenait mieux, mais son regard d’ambre ne quittait pas celui d’Ariana. Elle était prévenue.

Ce qui ne l’empêcha pas de se montrer curieuse.

« J’ai promis à la petite Drew de l’aider à se sentir plus à l’aise dans ma classe. » répondit-il laconiquement.

Et il tenait sa promesse. Une preuve de plus de ce qu’il était capable de faire pour tenir une promesse. Ariana était prévenue.

D’ailleurs l’heure tournait et si son amie continuait à s’évertuer à le rendre ridicule, il allait être en retard en cours.

« As-tu bientôt fini Ari-chan? »

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Fuite


Il allait certainement commencer à se douter d’un truc, mais Ariana avait bon espoir qu’elle serait bien loin d’ici lorsqu’il comprendrait réellement ce qu’elle était en train de lui faire subir. Pour l’instant, assis sous elle, Donovan ne pouvait pas encore voir le traitement qu’elle lui infligeait. Et ça la faisait beaucoup rigoler intérieurement.

-Je suis en train de te transformer en véritable lady, cesse donc de bouger où je te mettrai du rouge à lèvres partout… glousse-t-elle en lui prenant le menton d’une main pour le forcer à s’immobiliser… et lui plaquer un baiser passionné!

Parce qu’il n’y a rien de mieux que ça pour distraire un homme qui a de soupçons. Elle se mit aussitôt au travail, lui appliquant parcimonieusement une couche de fard à joues. Enfin… pas tant de parcimonie que ça, pour être franche, il allait plus ressembler à une enfant qui est tombée dans la trousse de cosmétique de sa mère qu’à une vraie dame, lorsqu’elle aurait terminé avec lui. Qu’il la menace autant qu’il le voulait, elle n’allait pas passer à côté de cette occasion en or, et bien qu’elle ne soit pas une assez bonne sorcière pour se défendre… elle savait courir. D’ailleurs, aujourd’hui, elle portait des chaussures de sport et non des talons hauts, quelle chance!

Prenant son rôle très au sérieux, la maquilleuse improvisée fit tourner la tête du senpai dans toutes les directions pour bien admirer son œuvre sous les différents angles de lumière, car même si son but était qu’il ait l’air un brin ridicule, elle voulait quand même qu’il soit symétriquement ridicule. Pour détourner son attention alors qu’elle badigeonnait généreusement ses paupières d’un vert émeraude pailleté, Ariana l’avait questionné sur le but de son entreprise, ce à quoi il répondit qu’il espérait rendre Nayla Drew plus à l’aise dans ses cours en se déguisant en femme. Carrow ne put s’empêcher d’éclater de rire, se plaquant une main sur la bouche pour forcer son hilarité à se calmer séance tenante. Elle n’était pas certaine de ce que ressentirait la jeune Poufsouffle face à son professeur travesti de la sorte, mais elle doutait que ce soit de l’aisance!

-Désolée. Je ne me moquais pas de ton idée, je pense seulement que la pauvre est une cause perdue en matière de malaises devant la gente masculine, mais qui ne tente rien n’a rien! Enfin, je te trouve particulièrement courageux de faire tant d’efforts simplement pour le bien-être d’une élève, ce n’est pas tout le monde qui ferait un truc pareil, tu as toute mon admiration, mon iqhawe.

Ça lui aurait été impossible de dire cela sans rire en le regardant dans les yeux, d’où le fait qu’elle s’était penché à l’oreille du vampire, sensuelle, pour la lui mordiller en lui susurrant ces propos. Et puis lui roucouler des petits mots doux en Zoulou avait généralement son effet…

Ça n’empêcha pas celui-ci de se plaindre qu’elle mettait trop de temps, ce à quoi Ariana se retint de répliquer que s’il ne voulait pas avoir l’air d’un clown, il devait la laisser s’appliquer… Elle s’abstint de lui dire cela car, encore une fois, elle n’aurait pu se retenir de rire, et c’était plus sage qu’il ne se doute de rien pour l’instant. S’armant finalement d’un rouge à lèvre vif, Carrow, vint l’embrasser à nouveau, pour profiter une dernière fois de ces lèvres délicieuses avant de les couvrir de vermeille.

-Voilà, qu’est-ce que tu es impatiente aujourd’hui, Mademoiselle Craig. Se faire jolie prend du temps, tu sauras. Tu crois que j’affiche cet air radieux dès le matin? s’exclame-t-elle en désignant d’une main son visage à peine un brin poudré, sachant pertinemment que Donovan savait justement de quoi elle avait réellement l'air le matin. Aller, il est temps de t’habiller, maintenant.

Et, très prudemment, elle s’empressa jusqu’à sa commode pour en ouvrir la porte avant que Donovan ne puisse voir son reflet dans le miroir qui y était accroché. Décrochant trois tenues potables qu’elle espérait qui puissent lui faire, Ariana les lui lança sans délicatesse et fuya vers la porte, parlant très vite sur son passage.

-En revanche, je te laisse t’organiser tout seul pour la dernière étape, tu sais enlever une robe, tu devrais comprendre comment en mettre une non? Allez, je file avant d’être en retard en cours, Sayōnara! s’enfuit-elle comme si elle avait le diable aux trousses… ce qui n’était pas très loin de la vérité.

Eh… Les Serpentard ne sont pas réputé pour leur courage, après tout!

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La patience est une vertu qui demande beaucoup de volonté par moment. Donovan était en train de l’expérimenter. D’un côté il n’avait guère le choix d’attendre. C’est lui qui avait demandé cette aide à Ariana, se disant que même s’il risquait ses moqueries elle serait plus à même que lui de le transformer en femme. De l’autre il craignait ce plaisir malicieux qu’il lisait sur le visage de son amie. Quelle image lui renverrait le miroir lorsqu’il pourrait enfin s’y observer ?

Foi de Donovan : si Ariana le rendait ridicule il y aurait vengeance ! Son baiser n’y changerait rien et Donovan n’oublia en aucun cas la malice dont était capable sa complice.

Et pendant que crainte et méfiance se mêlaient à son impatience, Ariana continuait son œuvre, le maquillant avec plaisir tout en le questionnant sur ses motivations. Sa réponse sincère provoqua l’hilarité de sa maquilleuse et costumière. Donovan ne s’en offusqua pas, lui-même se demandait s’il n’était pas tombé sur la tête et si cette idée était si brillante que cela. A présent qu’il l’avait entreprise il se sentait pourtant incapable de faire demi-tour, il le pourrait bien entendu mais cela ne lui plaisait guère. En avait-il seulement le temps, d’ailleurs ?

Le petit discours d’Ariana eut au moins le mérite de lui redonner du courage. Qu’elle lui susurre ainsi à l’oreille qu’il était son héros éveilla d’autre sensations. Ces dernières étaient cependant de trop en cet instant aussi les chassa-t-il sans pour autant les oublier, se disant qu’elles ne seraient pas perdues. Après tout Ariana et lui résidaient désormais à la même adresse pour une durée indéterminée, ils pourraient en profiter…

Le temps filait tandis qu’Ariana prenait le sien pour rendre Donovan méconnaissable. Il leur faudrait bientôt rejoindre leurs classes et le professeur de potions s’inquiétait de pouvoir s’y rendre à l’heure. Heureusement Ariana termina enfin son œuvre et le libéra de son emprise. Il allait finalement pouvoir découvrir ce qu’elle avait fait de lui. Quelque peu nerveux et ne sachant pas à quoi il pouvait s’attendre, Donovan fut pour une fois bien incapable de suivre sa complice dans son humour. Il est vrai qu’en temps normal il aurait répliqué mais les résultats de son investissement sur sa personne inquiétaient trop Donovan pour lui permettre une autre réaction que l’ahurissement alors qu’Ariana prenait purement et simplement la fuite en lui jetant un trio de robes parmi lesquelles il était susceptible de trouver son affaire.

Toujours assis sur le lit, Donovan se retrouvait désormais seul. Un amas de tissus trônait sur ses genoux en attendant qu’il se réveille et fasse son choix. Donovan reconnut sans mal la première robe, en revanche les deux autres lui étaient moins familières. Il faut dire qu’il n’était guère au fait de toute la garde-robe de son amie, d’autant que ses tenues étaient loin d’être au centre de leurs considérations lorsqu’ils passaient du temps ensemble. Une fois n’est pas coutume, Donovan leur prêta cette fois toute son attention. Le décolleté de la première la mis aussitôt hors jeu, Donovan ne tenait pas à pousser le vice à ce point. Pour les deux autres il était bien incapable de trancher. C’est alors qu’il se leva pour rejoindre le miroir afin de mieux visualiser s’il pourrait porter l’une ou l’autre que le reflet lui révéla l’œuvre d’Ariana.

Donovan resta un moment interdit devant cette image inconnue et surtout ridicule. Ce reflet qui ne pouvait vraisemblablement pas être le sien montrait un être à mi-chemin entre l’homme et la femme, ou plutôt l’homme et la petite fille.

« Ariana ! » feula-t-il entre ses dents.

Une chose était certaine, ce coup-là elle ne l’emmènerait pas au paradis !

Donovan se pencha vers le miroir pour tenter de voir s’il pouvait remédier à la catastrophe. En avait-il le temps ? Rien n’était moins sûr ! A défaut de mieux il s’essuya les lèvres pour atténuer un peu l’effet “accident de peinture” et puisqu’il agissait dans l’urgence et que cela ferait office de mise en bouche pour sa vengeance il se servit de l’une des robes pour cela. Ariana ne pourrait s’en prendre qu’elle elle-même. Une fois cette grossière couche vermeille effacée, le visage de Donovan devenait moins grossier. Les paupières pailletées aux couleurs de Serpentard et les joues rosies à l’excès demeuraient ridicules mais au moins Donovan parvenait-il à se regarder. Il lui fallut alors d’habiller et puisque l’une des robes était désormais tâchée de rouge à lèvres Donovan n’avait plus à s’embarrasser du choix. Il enfila donc la dernière robe. Celle-ci n’avantageait pas sa silhouette indubitablement masculine malgré les efforts fournis par Ariana pour le rendre -ridiculement- féminine. Au point où il en était, Donovan décida d’ignorer ce détail.

Définitivement, il était ridicule.

Le temps manquait pour remédier à cet état de fait. Après un dernier regard désespéré à son reflet, le professeur de potions prit la direction de la sortie en soupirant. Tandis qu’il marchait d’un pas rapide vers les cachots il se demanda pourquoi donc il avait fait cela, et surtout pourquoi il avait demandé son aide à Ariana. Il aurait dû se douter qu’elle retournerait son plan contre lui.

Faisant contre mauvaise fortune, Donovan décida d’assumer. En chemin il s’entraîna à bouger comme une femme, ou plutôt une fille s’il fallait en croire son allure, et lorsqu’il parvint devant sa salle où attendaient des élèves naturellement dissipés il s’adressa à eux d’une voix plus aiguë que d’ordinaire.

« On se calme les enfants ! »

Il ouvrit la porte et attendit que les élèves se soient bel et bien calmés. Comme l’on pouvait s’y attendre cela ne prit guère de temps devant l’image inhabituelle de leur professeur. Alors seulement Donovan les fit entrer avec une souveraine indifférence pour les regards médusés et les petits rires qui commençaient déjà à se dessiner sur les lèvres des jeunes humains. Il passa derrière son bureau et brandit sa baguette vers le tableau pour que s’y inscrive le thème du cours du jour tandis qu’il posait sur l’assistance un regard sévère qui priait chacun de prendre sa place. Seule une élève n’eut pas le droit au moindre coup d’œil. Donovan tenait parole, il faisait tout ce qu’il pouvait pour ne pas mettre la jeune Drew mal à l’aise.

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