Les devoirs d’un préfet

Quand elle me dit que la persévérance est une qualité importante de notre maison, cela m’encourage et me réconforte. A sa voix, je peux sentir, que c’est un compliment, que je fais honneur à ma maison. Alors que je fais la vaisselle, je l’écoute me prodiguer ses conseils. J’aurais très bien pu le prendre mal, mais ma professeure me parlait d’une voix calme et douce. Je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’elle me manque, en tant que professeur de botanique. Je prends un torchon et me retourne, en la regardant d’un air un peu coupable. J’ai l’impression d’entendre Logan, quand elle me dit que je reste une étudiante. Il est toujours entrain de s’inquiéter pour moi et de me dire de lever le pied.

Mais je ressens ce besoin de prouver ma valeur, de prouver que je mérite ma place. Je ne suis pas aussi forte ce St Lucas, l’autre préfet en chef et je ne le serais jamais. Pourtant, je veux être à la hauteur de la responsabilité que j’ai aujourd’hui. Je fais donc une petite moue boudeuse avant de pousser un soupir de culpabilité.

Je sais professeur…je veux toujours sauver la veuve et l’orphelin.

Je lâche un petit rire moqueur à mes mots. Je baisse la tête en regardant mes chaussures quelques secondes. En y repensant, Eva et Rajani me l’ont dit aussi. A trop penser aux autres, je ne pense pas assez à moi et a mes proches. D’un côté, je me suis un peu enfermé dans mon travail de préfète il y a bientôt deux ans. Je prends une profonde inspiration, pour chasser les pensées qui me viennent en tête, qui ressemble étrangement à un gardien de ma maison. Je lève la tête et souris à ma professeur. Je me sens beaucoup plus légère et sereine, maintenant que j’ai pu parler a quelqu’un et mettre de l’ordre dans mes idées, d’une certaine manière.

Je vous remercie d’avoir été une oreille attentive pour moi. Cela m’a fait beaucoup de bien. Et je vais faire des efforts pour…penser un peu à moi.

Je lâche un petit sourire gêné, sachant pertinemment que cela n’allait pas être une mince affaire. Il est fort probable que je subisse encore beaucoup de stress pour apprendre de mes erreurs.

Mapple eu un petit sourire attendrit, elles n'étaient pas des Poufsouffles pour rien. Peut être que leurs similarités étaient des traits important pour un préfet en chef des Poufsouffles. Mais parfois une bonne qualité poussé à l'extrême pouvait aussi devenir un défaut, ce que Mapple essayait d'enseigner à la jeune fille était une leçon qu'elle avait elle aussi eu du mal à apprendre. Et pourtant en voyant l'energie de la jeunesse elle ne pouvait s'empêcher de soupirer de nostalgie.

-Je me souviens quand j'étais préfète, j'avais l'impression de pouvoir déplacer des montagnes pour mes camarades de classes ...

Et aujourd'hui elle avait l'impression qu'elle pourrait déplacer des montagnes pour ses élèves. Même si la dure réalité la rattrapait souvent à présent, il y avait des problèmes que la directrice de Poufsouffle était bien incapable de régler. Parfois tout ce qu'elle pouvait faire était écouter et donner une petite tape dans le dos. Enfin elle supposait qu'avoir confiance en ses élèves et croire qu'ils allaient avancer sur le bon chemin était aussi une partie du métier.

Tout ce qu'elle pouvait espérer était que ses paroles et son oreille attentive avaient réellement servit, et pas que Wini disait cela que pour lui faire plaisirs. Cela serait quand même horriblement triste, ce faire réconforter par la personne qu'on essayait de consoler ... C'était fou comment ses doutes ressortissaient autant aujourd'hui. Mapple répondit au sourire de Wini avec un sourire plus calme.

-Le bien être est comme un petit jardin personnel, il faut d'abord prendre bien soin du notre avant aider ceux des autres.

Tac la petite métaphore de botanique, c'était plus fort qu'elle. Et puis elle aimait bien cette comparaison, elle était jolie et surtout facile à comprendre à ses yeux. Cela changeait d'un énième "il faut prendre soin de vous" que la jeune préfète avait déjà du entendre plus d'une fois. Maintenant il ne restait plus qu'à espérer que la métaphore resterait en tête.

-Et n'oubliez, si vous avez besoin de quoi que ce soit vous savez où me trouver.

Les devoirs d’un préfet

Le fais de savoir qu’elle était comme moi au même âge, me rassure. Je me dis que je ne suis pas totalement perdue surtout si j’ai de la chance de devenir comme elle plus tard. Car il faut l’avouer, elle envoi du pâté Miss Grace. C’est une des meilleures profs que j’ai pu avoir et je ne dis pas ça parce que c’est ma directrice. Elle est douce, gentille et juste. A mes yeux c’est un de mes modèles féminin avec Liz. Quand nous n’avons plus de mère pour nous aider à grandir et à nous forger, il faut bien trouver d’autres figures maternelles.

Je préfère garder cela pour moi, car c’est peut-être trop gênant ou inapproprié à dire. JE joue machinalement avec une de mes mèches de cheveux, alors qu’elle me fait passer un message à sa manière. Un petit sourire coupable apparait sur mon visage, car elle a raison. Comment on peut prendre soin des autres, si nous même on ne se sent pas bien dans notre peau ? On ne peut tout simplement pas. Pourtant c’est ce qu’on essaye de tous faire et on n’apprend jamais de nos erreurs ou de ceux des autres.

Promis je vais me concentrer un peu plus sur moi. Vous parlez m’a fait beaucoup de bien professeur. Je vous remercie d’être présente pour moi, pour nous.

Cela me semble important de la remercier au nom de tous les élèves de notre maison. Je sais que certain ni pense pas ou alors il n’ose pas. Elle me rappelle que sa porte est toujours ouverte si j’ai besoin de parler à quelqu’un, cela me touche, mais je ne veux surtout pas abuser de sa gentillesse.

Pas de soucis professeur, mais je ne veux pas abuser de votre temps. Vous devez avoir beaucoup à faire. Je vais retourner à mes occupations, je suis attendue.

Le message semblait être passé, à voir si la jeune préfète saurait bien l'appliquer. Mais Mapple était certaine qu'elle finirait par s'en sortir, elle ne l'aurait pas choisie comme préfète en chef si elle avait eu l'impression qu'elle tomberait sous le poids des responsabilités. Elle accepta les remerciement avec un grand sourire, sachant que Wini ne dirait pas ces compliments si il n'y avait pas une part de vérité dedans.

-Oh vous savez que j'ai toujours le temps pour mes élèves, mais vous avez raison, je ne devrais pas vous retenir plus longtemps.

Ou pas, Mapple aussi avait pas mal de travail et elle ne pouvait pas allonger les heures de sa journée, mais elle ne voudrait donner en aucun cas l'impression à ses élèves qu'elle n'avait pas de temps pour eux ou qu'elle était trop occupée pour les écouter. Elle savait qu'elle avait tendance à courir dans tous les sens et que beaucoup de ses petits Poufsouffles étaient trop timides pour oser la déranger, il serait logique qu'ils se tournent alors vers la préfète en chef. Il était important à ses yeux que Wini sache qu'elle pouvait venir la voir à n'importe quelle heure de la journée, et puis il était facile de trouver la petite rousse. Au pire des cas il suffisait de demander à Pepi ... enfin quand Mapple disait cela les gens avaient plutôt tendance à croire qu'elle faisait une blague.

-Je vous souhaite une bonne fin d'après-midi Mme Fawley et à une prochaine fois.

Saluant la prefète, Mapple lui fit un petit signe avant de partir, elle salua aussi quelques autres étudiants sur le chemin avant de sortir de la résidence des étudiants, s'éloignant doucement pour retourner vers le chateau, sans doute pour préparer ses prochains cours ou corriger quelques copies.