'Rp' : 3
Nayla profitait bien du repas depuis plusieurs minutes, se remplissant la panse comme jamais, peinant à poursuivre la conversation avec ses voisines de tables entre deux bouchées. Comme chaque fois qu’elle retrouvait l’abondance de Poudlard, la jeune Drew se gavait tel un canard. Il faut dire que sa famille n’étant pas très riche, il n’y avait qu’à l’école qu’elle assistait à de tels buffets.
C’est pourquoi elle fut si scandalisée par le début de la bataille de nourriture. Comment des gens pouvaient-ils oser gaspiller des aliments aussi délicieux en les lançant au travers la pièce, alors que, dans le monde, des gens crevaient de faim? C’était innacceptable! Mais le pire pour Nayla fut surtout de constater que c’était une bande de Poufsouffle qui avaient commencé cette bêtise. Pour la première fois depuis le début de sa scolarisation, Drew aurait aimée être assise à n’importe quelle table, sauf celle des jaunes. Cet irrespect l’affectait plus émotivement qu’elle ne l’aurait cru, et comme bon nombre de ses camarades, la jeune fille s’était cachée sous la table pour éviter le pire des projectiles.
Bizarrement, l’adolescente se rend vite compte que les aliments réussissent quand même à atteindre ses copines, cachées avec elle, mais que rien ne l’atteint elle. Certes, elle lance aussi quelques sortilèges ici et là pour dévier les projectiles potentiels, mais comme ils parviennent de toutes part, Nayla a du mal à s’imaginer qu’elle soit si performante que ça! Toujours est-il que, bientôt, toutes ses copines sont couvertes de divers aliments rapidement devenus indescriptibles, alors que sa propre robe est toujours intacte.
-Mais qu’est-ce qu’ils attendent, les professeurs, pour arrêter ce massacre? s’étonne Nayla à ses amies, ne comprenant toujours pas pourquoi elle s’est sortie indemne de se foutoir, et continuant d’attendre sagement sous la table que ne cesse la bataille, de peur d’être prise pour cible si elle essayait de fuir.
Finalement, les préfets finissent par prendre les choses en mains, et c’est timidement que Drew et ses amies osent s’extirper de leur trou. En posant son regard sur son amie de la table verte, Nayla est surprise, mais pleine d’enthousiasme, en découvrant que celle-ci est nouvellement préfète. Voilà qui expliquait sa difficulté à la trouver dans le train, elle avait été prise dans ses tâches.
Bon, au moins, il y avait Arthis sur qui elle pouvait compter pour son enthousiasme éternel envers l’entraînement! Hiroshi avait l’air de bêtement dormir à table plutôt que d’écouter ce que lui racontait sa capitaine. Secouant la tignasse digne d’une Weasley de la Selwyn à ses côtés, Roxanne lui répondit d’un sourire satisfait.
-Contente de voir qu’au moins une personne autour de cette table m’écoute quand je parle! tonna-t-elle, ce qui fit rire son frère à ses côtés, mais Hiroshi était trop occupé par la nouvelle venue pour saisir l’allusion.
En effet, Adhara était apparue. D’un claquement de langue désapprobateur, la capitaine de l’équipe détourna le regard du duo Huang-Malefoy et la porta plutôt sur le festin qu’elle commença vivement à dévorer. Même si la blonde n’avait jamais vraiment rien fait pour l’énerver, son nom de famille avait suffi à lui attirer l’animosité de Roxanne dès leur première année… Bon, force lui avait été d’admettre, au fil du temps, que celle-ci était belle et bien une Gryffondor et non une Serpentard, et qu’elle n’avait pas à lui reprocher les actes de son père ou de son frère… mais le mauvais sang continuait quand même de la forcer à ne pas l’apprécier, même si elle avait cessé, depuis belle lurette, à lui lancer des piques désagréable. Disons qu’elle se contentait maintenant de faire comme si Adhara n’existait pas, lorsque c’était possible, et supporter sa présence lorsqu’elle était obligée.
Toutefois, Roxanne n’eut pas le temps de songer davantage à la situation qu’une bagarre de nourriture éclatait dans la salle. Si elle n’avait pas vu qui l’avait déclenchée, un seul coup d’œil complice avec Fred junior lui avait suffi pour qu’ils s’y mettent à cœur joie. Dans la cohue, ils tentèrent surtout de viser la table des verts, malgré la distance qui les séparaient (à croire que c’était prévu comme ça, sachant le mauvais sang qui coulait entre les deux maisons!) Malheureusement, le plaisir pris fin trop vite, les préfets ayant vite pris action pour cesser la débacle, alors que les professeurs étaient sagement restés assis sur leurs fesses pour laisser des adolescents régler leurs problèmes entre eux.
Un petit sourire mesquin aux lèves, Weasley avait repris sa place, un peu essouflée par l’adrénaline de l’instant, mais affichant un parfait petit air innocent de celle qui n’a rien à voir avec ce qui s’est passé. Mais quand même, qui allait-elle berner comme ça? La fille de George, dans ce genre de désastre, n’était jamais bien innocente, en vérité.
Je reste debout sur ma table et vois autour de moi les élèves se calmer peu à peu pris en charge par les préfets de leurs maisons. Je remercie d’un signe de tête Deryn qui fait de son mieux pour son premier jour en tant que préfète. Et bien, ce repas sera bien mouvementé.
Je cherche du regard le coupable qui ne tarde pas à apparaitre devant moi. Je remarque bien vite qu’Alix dans un premier temps ne vient pas de son propre fait. Je le regarde avec un air réprobateur et je dois l’avouer déçu. Je tourne la tête quelques secondes pour lancer un regard noir vers des élèves que j’entends pouffer comme des idiots derrières moi. Il n’en faut pas longtemps pour qu’ils baissent les yeux.
Quand je pose mon attention sur Alix, iel marche avec un air triste plus qu’exagéré devant moi. Et cela n’arrange rien quand j’entends deux camarades chanter la marche funèbre. Je suis fatiguée et particulièrement irrité, je n’apprécie pas du tout que l’on se moque de moi. Je ne prends même pas la peine de les regarder, avant de lancer d’un ton peu avenant.
Et vous vous croyez drôle en plus ?
Il ne faut pas longtemps pour que iel commence un discours digne d’une tragédie moldue. Je soupire en l’écoutant, tapant du pied sur la table exaspérer. Comme toujours, Alix avait l’art de rendre les choses plus « prestigieuse » qu’elles ne devraient l’être. En tout cas, iel n’allait pas être déçu du voyage. Malheureusement, je ne suis pas d’humeur conciliante aujourd’hui et iel ne m’aura pas avec ses beaux discours cette fois.
Quand Alix a terminé, j’applaudis lentement, en lui lançant un regard peu agréable. Je me penche un peu vers iel en restant toujours perché sur ma table.
Et bien bravo quel beau discours. Mais tu m’as habitué à mieux je suis déçue autant par tes belles paroles que ton comportement. En tout cas comme avec tes petits copains, tu vas me laver cette salle quand tout le monde sera parti. Et sans magie aussi, sinon ce n’est pas drôle. Et ne cherchait pas à fuir discrètement, j’ai déjà répété tout ce de la table des Poufsouffle et je suis sur que les autres préfets ont fait de même pour les autres tables.
Je me relève un peu et regarde mes collègues et surtout les fautifs de se bazar. Je descends de la table et m’avance vers Alix, plongeant mon regard dans le sien. On peut voir clairement, que je suis en colère.
Et est ce que tu te relèveras toujours si je disais un mot ou deux afin que ton balai te soit confisqué pour une durée aléatoire parce que tu te moques de moi ?
Evidemment, je ne le ferais pas, je ne suis pas un monstre. Mais je suis tellement de mauvaise humeur que même si Alix me connait, iel peut avoir un sacré doute sur le fait que je sois sérieuse ou non là-dessus. Avec un sourire un peu sadique je dois dire, je me penche vers Alix et lui chuchote.
Et aussi…tu sais ma jupe bordeaux que tu aimes tant ? Je pense que tu peux attendre avant que je te la prête à nouveau.
Je me retourne et me mets au centre de l’allée et regarde la salle.
Terminez votre repas et vos préfets vous emmènerons en suite dans vos dortoirs pour les 1ere et 8e année. Pour les punis, nous allons passer encore un bout de la soirée ensemble. Pas besoin de râler, cela ne m’enchante pas plus que vous.
Et c’était vrai. J’espérais en début de soirée vite aller dans ma chambre pour dormir, mais mon souhait va devoir encore attendre un peu. Je me place devant la porte de la grand salle pour filtrer les élèves potentiels qui voudraient échapper à la punition.
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