Si les vacances s’étaient déroulées sans accroc notoire pour la famille Huang, il tardait à Hiroshi de rejoindre les bancs de Poudlard. Pour la neuvième fois de sa vie. Avec le temps il avait apprit à s’y sentir comme chez lui, si ce n’est plus à l’aise encore. La populace au château, bien que parfois étrange et/ou complètement dérangée, lui manquait malgré tout terriblement. Il avait hâte d’apprendre les dernières rumeurs en vogue, qui avait été surprit avec qui, pourquoi et comment. Surtout que cette petite tradition des « on dit que » ne se résumait pas qu’aux élèves à Poudlard, parfois les professeurs étaient aussi mouillés. Le plus souvent dans des histoires peu réalistes ou douteuses, toujours gentillettes évidemment. Un ami gryffondor lui avait envoyé une lettre durant l’été pour le prévenir à propos du professeur Hastein. Encore un sacré phénomène. Mais Hiro attendait d’en savoir plus sur le sujet avant de se faire une idée concrète de la situation.
Pendant les vacances, avec ses frères et ses parents, il avait eu l’occasion de se rendre à l’étranger. Au Japon tout d’abord, puis en Chine pour y revoir de la famille de son père. A dire vrai, Hiroshi était attaché à ses origines japo-chinoises parce qu’il avait toujours été brinquebalé d’un pays à l’autre depuis qu’il était bébé. Mais il ne se l’expliquait pas toujours sachant que d’autres origines, plus européennes, avaient rejoint l’arbre génétique de sa mère depuis plusieurs décennies déjà. D’où les yeux verts de son cadet et d’où ses propres yeux aux reflets bleus qu’il partageait avec son aîné – bien que ce dernier ait les yeux plus gris et foncés que les siens. Evidemment, en définitive c’étaient surtout les traits asiatiques qui ressortaient, si bien que la majorité des gens s’arrêtaient à ça sans poser plus de questions.
C’était complètement exténué qu’Hiroshi s’était affalé dans le Poudlard Express plus tôt dans la journée. Le trajet avec été excessivement long, comme à son habitude, mais après huit années, on apprend vite à passer le temps à droite, à gauche. En dormant principalement. Ce qu’Hiroshi ne s’était pas gêné à faire. Il lui fallait récupérer du décalage horaire et il était bien décidé à récupérer 100% de ses capacités pour le premier entrainement de quidditch.
Sur le quai de la voie 9 ¾ le gryffondor avait rejoint son meilleur ami avec qui il se donnaient rendez-vous chaque année au même endroit. Lionel avait été une crème avec lui depuis qu’ils s’étaient revus. Lorsqu’Hiroshi lui avait confié être fatigué comme huit Boutefeu chinois – une race de dragon chinois – ce dernier s’était contenté d’en rire en lui proposant son épaule pour le reste du trajet. Et lorsqu’il avait fallut réveiller le dénommé Huang, réputé pour sa mauvaise humeur au saut du lit, Lionel avait trouvé les mots justes pour le faire sans espérer perdre un œil dans la bagarre. Comme toujours.
En parlant d’œil perdu… Hiroshi, qui venait à peine de s’installer à la table des gryffondors dans la grande salle, profita de la répartition des nouveaux arrivants pour jeter un coup d’œil à la ronde. Nombreux étaient les visages qui lui étaient familiers. Et dans le lot, à la table la plus reculée par rapport à la sienne, Hiroshi remarqua le sourire charmeur du né Avery.
Et bien, il y en a certains qui ne perdent pas la main, songea le gryffondor en reportant son attention sur sa propre maison. Encore à moitié dans les vapes à son arrivée, Hiroshi s’était contenté de suivre docilement le dos robuste de Lionel sans même en avoir vraiment conscience. Si bien qu’il s’était retrouvé attablé à cinq bons mètres de
@Adhara Malefoy. Et bien tant pis pour cette fois, pour les salutations et dernières nouvelles, ils se rattraperaient sans doute dans leur salle commune, ou bien plus tard le lendemain. Mais il lui tardait quand même de pouvoir échanger quelques mots avec la demoiselle. Ils se connaissaient depuis leurs débuts à Poudlard si bien qu’Hiro s’était prit d’affection très tôt pour la née-sous-la-mauvaise-étoile – comme il se plaisait à le dire. Rien qui n’aurait pu être l’objet de rumeurs controversées, bien sûr, mais il l’appréciait quand même pour ce qu’Adhara était bien au-delà de son patronyme.
Quelques étrangers étaient aussi à dénombrer parmis les nouveaux arrivants, mais Hiroshi n'écoutait pas vraiment, trop obnubilé qu'il était à la discussion son voisin de tablée qui lui contait - à grand renfort de détails - son idylle estivale. Tant pis, il aurait sans doute l'occasion de faire leur connaissance plus tard dans l'année.