Tout est meilleur avec une licorne [PV Alexandra]

La Guernesiaise chantonnait un air joyeux tandis qu’elle faisait tranquillement son chemin vers le parc de Poudlard. Un sourire égayait son minois en permanence. Sa démarche était à la fois légère et élégante. L’air frais caressait son visage et le vent faisait virevolter quelques mèches bouclées. Elle était le portrait même du bonheur champêtre avec son panier en osier dans les mains.

- Bonjour mes jolies, fredonna-t-elle une fois arrivée devant l’enclos des licornes.

Maribel déposa son panier puis s’approcha des magnifiques créatures. Ces dernières hennirent à son approche. C’était toujours un plaisir pour la sorcière de les retrouver. Elle adorait pouvoir s’impliquer ainsi même si elle ne visait pas les métiers de vétomages ou de garde-chasse. Elle aimait simplement les animaux en général et qu’y avait-il de plus majestueux que des licornes? Il n’était donc pas surprenant qu’elle visite régulièrement les bêtes hébergées à Poudlard.

- J’ai une surprise pour vous aujourd’hui, annonça-t-elle avec un regard pétillant. Elle enleva le tissu protégeant le contenu de son panier, révélant ainsi une panoplie de carottes coupées en deux sur la longueur. Elles sont fraîchement cueillies et que pour vous par your truly. Que diriez-vous d’en grignoter quelques-unes, hmm?

La main tendue, la Poufsouffle s’apprêtait à caresser le museau de la licorne la plus près quand une exclamation suivie d’une panoplie de bruits étranges parvinrent à ses oreilles. Sorcière et créatures sursautèrent. C’est alors qu’une élève apparut sur son balai, visiblement à la poursuite de quelque chose.

- Attention! Vous faites peur aux licornes! Elle se mit dans le chemin de l’étudiante en cavale dans le but de la forcer à s’arrêter. Arrêtez, vous allez énerver les pauvres bêtes! Elle remarqua à cet instant que sa cadette - du moins, si son estimation quant à son âge était juste - semblait tout aussi affolée que les licornes. Est-ce que ça va? Peut-être que je peux vous aider d’une quelconque façon… Et ce, sans faire peur à nos amis équidés.

« Eh, regarde Alexandra, il y a le hibou de ta mère qui fonce sur toi. » 

La jaune et noire n’a pas le temps de lever la tête que le hibou largue sa cargaison sur la jeune fille. Elle se prend le colis sur la figure et lance de la nourriture sur le hibou pour le toucher. Elle soupire et ouvre le colis très satisfaite du contenu. La Poufsouffle prend son éclair de feu et le pose à côté d’elle. Alexandra termine son repas du midi avec ses amies. Elle regarde l’heure et décide d’aller se promener vers la classe de soins aux créatures magiques. Ça fait longtemps qu’elle n’est pas allée rendre visite à ses licornes adorée. Une fois à l’extérieur du château, elle monte sur son éclair de feu et démarre en trombe. Elle pousse un cri de surprise et redresse à temps pour éviter la foule d’élèves : 

« Désolée, nouveau balai. Je comprends que ma mère adore ce balai. » 

Alexandra le prend en main petit à petit et se dirige vers la classe de soins aux créatures magiques pour passer un peu de temps avec ses licornes. Sur le chemin, elle croise un Niffleur qui creuse le sol pour cacher les pièces qu’il a trouvées ou piquées aux élèves. Alexandra sourit, car elle adore les Niffleurs. Elle trouve ces créatures très drôles et intéressantes. La jeune et noire s’approche de lui et s’assit à côté de lui. La créature renifle Alexandra et semble la reconnaître : 

« Coucou toi. Tu as l’air d’aller bien. » 

Alexandra caresse le Niffleur qui monte sur elle et entre dans la poche de sa tenue de Poufsouffle. Il regarde Alexandra et cache quelque chose derrière son dos. La jeune fille ne se laisse pas avoir et pense à quelque chose d’intéressant. La Poufsouffle propose au Niffleur de garder la pièce s’il arrive à l’enclos des licornes avant qu’Alexandra ne l’attrape. La jeune fille lui laisse la pièce le laissant courir avec un peu d’avance. Elle remonte sur son balai et laisse un peu d’avance à la créature. La Poufsouffle s’accroche à son balai fermement encore peu habiter à la vitesse de l’objet : 

« Allez mon petit Niffleur, on va plus vite. » 

Le pauvre Niffleur galère un peu à semer Alexandra qui s’amuse avec lui. Il essaie de faire des zigzags pour qu’elle le perde de vue. Heureusement pour lui, l’enclos des licornes est juste devant. Alexandra voit une étudiante de Poufsouffle en plein milieu qui demande d’arrêter le balai, car elle fait peur aux licornes. Malheureusement, la vitesse prise par la jaune et noire n’a pas permis un arrêt immédiat. Elle saute du balai pour attraper le Niffleur avant qu’il ne se fasse piétiner. Alexandra le positionne contre son ventre et glisse au sol jusqu’au pied de Mirabel : 

« Oui, ça peut aller. » 

Alexandra relâche le Niffleur qui peste contre la Poufsouffle et arrache le gallion de ses mains. Alexandra se relève et sourit à Mirabel en se présentant comme Alexandra Chimalis. Elle va voir les licornes en levant doucement la main pour les calmer. Elle sort des carottes de ses poches pour se faire pardonner de les avoir effrayées. Ceci fait, Alexandra se retourne vers Mirabel pour lui parler : 

« qui es-tu jeune fille ? Les licornes ne sont pas aussi fragiles que tu le crois. Elles craignent juste les mauvais humains. Ce n’est pas pour rien que seul les filles peuvent les approcher. » 

Alexandra continue de caresser l'une des licornes avec délicatesse. Ses gestes sont doux et délicats. Elle pose sa tête contre celui de la licorne et respire doucement la fixant du regard. La licorne se recule un peu pour aller vers Mirabel. Alexandra sourit et prend son balai qu’elle met à côté d’elle : 

« Dans quel cursus es-tu ? Je ne suis qu'en cinquième année pour le moment. » 

Alexandra espère qu’elle n’a pas fait trop mauvaise impression à Mirabel. 

Tout se déroula si vite que Maribel eut à peine le temps de s’interposer entre la personne volante non-identifiée et les licornes que déjà, elle avait une sorcière et un niffleur à ses pieds. Elle s’inquiéta naturellement de l’état de ceux-ci puisqu’elle était celle les ayant forcé à s’arrêter. Heureusement, il ne semblait pas y avoir de blessures graves, voire que le niffleur s’empressa de prendre la poudre d’escampette avec son gallion volé. Elle poussa donc un soupir de soulagement.

L’agitation étant désormais passée, la brunette ne s’inquiétait plus autant pour les créatures dont elle s’occupait avant d’être interrompue. D’ailleurs, l’élève arrivée en trombe semblait particulièrement à l’aise avec eux, ce qui la poussait à croire qu’il ne s’agissait pas de sa première visite à l’enclos. Elle récupérait son panier lorsqu’elle fut interpellée.

- Enchantée, Alexandra. Je suis Maribel Loveridge, répondit-elle tardivement à son interlocutrice. Elle fronça alors les sourcils. Vous savez… Je ne considère pas les licornes comme étant des êtres craintifs, mais le brouhaha de tout à l’heure les a pris de court de par sa soudaineté. Je voulais éviter un énervement de masse, ce qui aurait pu être dangereux pour tout le monde. Par chance, tout est bien qui finit bien.

L’universitaire, n’étant pas rancunière, sourit à voir sa compagne s’entendre à merveille avec les animaux. Elle accueillit joyeusement la licorne qui revenait vers elle et lui flatta l’encolure. Elle tourna un peu la tête de façon à regarder la cinquième année.

- Eh bien, vous avez un talent impressionnant avec ces bêtes pour votre âge. Quant à moi, je suis dans le cursus de Médecine, Faune et Flore. En huitième, plus précisément,  spécifia-t-elle. Tenez, prenez ça si votre réserve de poche est épuisée. Gracieuseté du club de jardinage. Elle plaça son panier rempli de carottes entre elles. Visez-vous un métier impliquant les licornes ou c’est simplement par amour pour elles que vous les visitez?

La Guernesiaise jeta un coup d’oeil derrière. Maintenant qu’elle y pensait, Alexandra était arrivée avec un petit compagnon dans les mains et celui-ci s’était sauvé avec son argent… Ce qui ne semblait pas déranger l’adolescente plus qu’il ne le fallait.

- Ça ne vous embête pas que le niffleur soit parti avec votre gallion? Vous le pourchassiez pour cette raison, n’est-ce pas? Ça ne serait pas très difficile de l’attirer à nouveau par ici avec un peu de monnaie.

Cette charmante jeune fille est donc en huitième année dans le cursus faune et flore. C’est intéressant. Gentiment, elle met son panier entre elles pour que la noire et jaune prennent des carottes. Elle accepte volontiers et en prend une pour chaque licorne présentent dans l’enclos. Elle remarque également qu’elle a un don particulier avec les licornes :

« Effectivement, je dois beaucoup à ces créatures exceptionnelles. Lorsque j’étais petite, j’ai suivi une créature dans la forêt. Je me suis perdu et c’est la licorne de ma tante qui m’a retrouvée juste à temps. Depuis ce jour, elles sont beaucoup pour moi. »

Alexandra sourit ensuite lorsqu’elle remarque que le Niffleur n’a pas entendu l’autorisation de la petite humaine pour disparaître avec son dû. Elle se met à rire en caressant les licornes. La jaune et noire explique ensuite à Mirabel qu’elle la engageait pour l’aider à tester son nouveau balai :

« J’adore les Niffleurs. Je trouve ces créatures extrêmement drôles. Mon père en avait un lorsque je suis née. Il jouait souvent avec moi quand j’étais toute seule chez moi avec ma grande sœur. Élevée parmi les créatures magiques, on apprend à les connaître. »

Alexandra remercie Mirabel pour le prêt des carottes et promet que ce sera elle qui fournira la nourriture la prochaine fois. La Poufsouffle dit au revoir aux licornes et propose à Mirabel de marcher un peu avec elle pour rendre visite aux autres créatures magiques. Alexandra est toujours aussi enthousiaste de venir ici. Elle se souvient de sa première année à Poudlard et ses premières visites à l’enclos des créatures magiques. Toujours en souriant, la jeune fille caresse une créature et pose une question à Mirabel :

« Dis-moi, tu as déjà rencontré Nessie  ? J’habite près du Loch Ness. Si ça t’intéresse de le voir, je peux t’inviter chez moi pendant les vacances. Les Moldus l’appellent comme ça, mais c’est un kelpy. Enfin, je suppose que je ne t’apprends rien. HIIIII, TES TROP MIGNON TOI. »

Alexandra cri comme une folle quand elle voit un noueux qui la regarde. Elle met ses gants spéciaux pour les créatures et le prend dans ses mains. Elle lui caresse le ventre et lui fait des gouzis gouzis. La Poufsouffle le câline quelques instants puis le relâche pour ne pas l’énerver et ne pas choquer Mirabel qui doit prendre Alexandra pour une folle à prendre les créatures magiques pour des peluches.

- C’est une magnifique histoire. Votre grand-mère a beaucoup de chance d’avoir une licorne pour animal de compagnie et que celle-ci soit tombée sur vous quand vous en aviez besoin. Je comprends mieux votre affection pour elles.

Il y avait de quoi cultiver une éternelle reconnaissance envers ces créatures après avoir vécu un événement aussi angoissant à un jeune âge. C’était certainement le genre d’épreuve qui pouvait faire naître une passion de toute une vie. Loveridge raffolait d’ailleurs de ce type de récits aux joyeux dénouements. Ça lui donnait espoir qu’il restait beaucoup de bien dans le monde malgré toutes les mésaventures qui tombaient sur le chemin des honnêtes gens.

Parlant d’honnêtes gens, l’universitaire ignorait combien d’argent elle avait sur elle, voire si elle en avait tout court, mais elle était prête à faire le tour des poches de son veston si ça pouvait être utile à l’étudiante. Cette dernière avait tout de même perdu un gallion à un niffleur… Sauf que l’adolescente s’esclaffa plutôt que d’accepter l’aide qui lui était proposée. Elle expliqua en avoir côtoyé en grandissant, ainsi que plusieurs autres créatures.

- Je vois. Vous devez avoir eu une enfance joyeuse. Elle passa la main une dernière fois dans la crinière de la licorne à ses côtés. Ça sonne plus amusant qu’une famille axée sur la politique, ajouta-t-elle en riant. Mes parents et mes frères travaillent au Ministère de la magie. Ma soeur compte les rejoindre à la fin de ses études. On peut donc dire que j’ai entendu ma juste part d’histoires politiques, mais je ne m’en plains pas. J’adore ma famille plus que tout. Quant aux carottes, ça me fait plaisir. Nous avons eu une magnifique récolte et il aurait été dommage de ne pas la partager.

Alexandra suggéra que les deux demoiselles se baladent afin de faire une tournée des enclos. Une si belle offre ne pouvait simplement pas être refusée. La brunette lui emboîta donc le pas après avoir récupéré son panier. Ça faisait chaud au cœur de voir autant d’emballement auprès de la « relève ». Après tout, il était crucial d’encourager la jeunesse à s’intéresser aux bêtes qui peuplaient leur univers que ce soit pour les protéger ou pour continuer à faire de merveilleuses découvertes à leurs sujets.

- Nessie? Elle cligna des yeux, mettant un moment à replacer la créature en question. Ah! Je n’ai malheureusement pas encore eu cet honneur. J’ai bien peur que mes voyages se soient limités à l’île de Guernesey, Londres et Poudlard… Mais je dois avouer que le Loch Ness a l’air pittoresque. J’aimerais b…

Le soudain élan d’enthousiasme fit sursauter Maribel, qui porta une main à son coeur, et tout ça pour un Noueux. Enfin, il était vrai que l’animal était plus qu’adorable, mais elle se contenta de le regarder. Elle devait toutefois admettre que sa compagne faisait preuve de beaucoup de professionnalisme dans sa façon d’interagir avec les animaux.

- Je suis curieuse… Avez-vous déjà proposé votre aide au Professeur Lizbeth? C’est une femme incroyable qui fait un travail extraordinaire, mais un coup de main des élèves n’est jamais de trop. Une telle expérience pourrait également vous être utile une fois que vous serez diplômée. Je sais que ce jour peut vous paraître loin, mais vous avez clairement un talent dans le domaine… Ainsi qu’amplement de passion! termina-t-elle en posant une main sur l’épaule de la Poufsouffle.

- Vous savez… Il y a quelques Boursouflets qui ont été recueillis récemment. Ça vous dirait d’aller les voir?

La Guernesiaise invita la Britannique à la suivre jusqu’au petit enclos où se trouvaient les créatures en question. Elle se pencha pour en prendre un dans ses mains, qu’elle tendit ensuite à Chimalis puis elle en souleva un deuxième afin d’en flatter un aussi.

- Dans mes premières années à Poudlard, j’étais en amour avec ces petites bestioles. Je rêvais d’en avoir de toutes les nuances de rose et de mauve possibles. Mes parents n’ont jamais voulu m’en acheter ne serait-ce qu’un seul… « Les élèves n’ont droit qu’au trio hibou, chat et crapaud. Tu en adopteras un quand tu ne seras plus à l’école, » me répétaient-ils sans cesse. Aujourd’hui, je suis amplement comblée avec ma chevêchette des Rocheuses… Duke Owlington. Il n’est pas beaucoup plus gros que ces Boursouflets.