L'armoire magique
Ce soir-là, Ariana s’était écroulé dans son lit, épuisée. Elle avait passé la journée en compagnie des élèves de sa maison, voulant les supporter dans leur deuil, tout en étant un pilier sur lequel se reposer, une oreille attentive, une nouvelle figure d’autorité, compatissante, présente… Et ça faisait BEAUCOUP pour elle. Carrow avait toujours été une femme solitaire, même lorsque bien entourée. À se débrouiller seule, et à laisse autrui faire de même, et maintenant, elle sentait que le poids des responsabilités de son nouveau poste l’étouffait.
Affalée par-dessus sa couette, encore toute habillée, l’historienne s’était mise à pleurer. Ce qui était terriblement bête, elle qui n’avait plus versé de larme, outre de rire, depuis des années. Se laisser abattre n’était pas de son genre, son absence de force magique, elle se vantait de la contrer avec une force de caractère inflexible. Sauf qu’elle pensait n’être pas à la hauteur des attentes de McGonagall, et elle se demandait combien de temps elle survivrait, entre les cours des premières jusqu’à la douzième année, en plus de la gestion de toutes les tâches reliées à la direction de maison. Elle ne connaissait personne capable de supporter une telle…
Faux. Elle connaissait une personne qui y arrivait. Se redressant soudainement dans son lit, Ariana jeta un coup d’œil à sa penderie. Ce qui était ridicule, bien sûr, parce que la chambre d’Amy ne se trouvait pas vraiment de l’autre côté de ces portes closes, comme elle l’avait constaté au cours des neuf dernières années chaque fois qu’elle s’était habillée le matin. Mais elle n’avait jamais osé cogner, comme le lui avait suggéré Wolton à l’époque. Pourtant, Carrow n’était habituellement pas du genre à refuser des avances répétées d’une amie, tant que celle-ci était sobre, mais avec sa collègue… elle avait eu l’impression qu’il y avait une limite à ne pas franchir.
Mais elle ne cherchait pas une partie de jambes en l’air, ce soir-là, seulement du support, comme elle en avait attribué à la journée longue à ses élèves. Elle s’était donc levée, et avait frappé à la porte de sa penderie.
-Imbécile… marmonna-t-elle pour elle-même en songeant que si quiconque (surtout Amy) la voyait à cet instant, espérant que quelqu’un sorte de son garde-robe magiquement, on se moquerait certainement d’elle. Et pourtant, elle attendit, là, pendant quelques secondes. D’un coup que…?
Mais non, si Amy avait jeté un sort, près d'une décennie plus tôt, pour passer de la chambre d'Ariana à la sienne par cette porte, celui-ci s'était nécessairement évaporé avec le temps, pas vrai?
Dernière édition par Ariana Carrow le Mar 14 Déc - 16:43, édité 1 fois