Dernière sortie scolaire au village | Moony

Malgré la crainte de plusieurs jeunes élèves impressionnables, suite aux événements tragiques d’Halloween, et le fait qu’ils étaient moins nombreux à participer à la sortie organisée à Pré-au-Lard… « Weasley, Farces et Attrapes » était toujours aussi bondée qu’à son habitude. Et en bonne héritière potentielle du domaine, Roxanne avait enfilé l’uniforme de la boutique dès l’aube pour prendre un quart de travail à la seconde succursale de l’extraordinaire entreprise ouverte par son père. Ça lui faisait toujours plaisir de donner un coup de pouce au magasin, étant son plan de carrière « B » dans le cas (hautement improbable reconnaissons-le) où elle ne serait pas recrutée par une équipe de professionnels de Quidditch à la fin de ses LAMAs. Surtout que le métier d’athlète ne perdurait jamais dans le temps, il serait toujours temps de revenir au commerce lorsque sa brillante carrière sportive prendrait fin au bout de plusieurs années de tournois.

Et puis George la payait quand même pour ses heures, bien qu’elle était sa fille, c’était plutôt pratique d’avoir de l’argent de poche!

-ATTENTION À TOUS! Nouveauté à en rendre fous vos prof’s! scande-t-elle à la ronde, plutôt fière de présenter la toute nouvelle farce des Weasley, puisqu’elle avait elle-même participé à sa conception. Ou faire tourner en bourrique les verts de l’école, se moque-t-elle en s’attirant quelques regards noirs des rares élèves de Serpentard à oser mettre le nez dans le magasin, sachant que Roxanne leur chargeait toujours un prix plus élevé en prétendant toutes sortes d’excuses bidons, simplement pour les faire emmerder. Le merveilleux U-DO-POO, confrère du tant aimé U-NO-POO, qui a connu son heure de gloire à une époque maintenant révolue. Vous l’aurez deviné… cause l’effet inverse de son prédécesseur. TRÈS EFFICACE, causera à votre victime une aisance à la selle pour les prochaines quarante-huit heures garanties! Facile à camoufler, vous pouvez l’écraser pour le saupoudrer sur la nourriture ou le mélanger à un breuvage, sa couleur rouge et son goût à la cannelle lui donne une apparence de bonbon très trompeuse. Qui voulez-vous… faire chier? scande-t-elle avec beaucoup trop de bonne humeur.

Secouant au-dessus de sa tête le récipient de verre contenant bon nombre de petites pastille écarlates qu’ils vendaient à prix dérisoire puisque c’était une promotion d’essai. Précisons que c’était la boutique qui en faisait l’essai, bien honnêtement, ils n’avaient fait que quelques « tests laboratoires » et ce serait le devoir de Roxanne d’en évaluer la réelle efficacité sur le terrain… dès que ces petites inventions sataniques se seraient glorieusement répandues dans l’école. Mais comme c’était la jeune capitaine de Quidditch qui avait contribué à cette fabuleuse création, elle était plutôt certaine de son coup. Et puis, s’ils avaient des problèmes de chiassent qui n’en finissaient plus, les victimes n’auraient qu’à venir s’acheter du U-NO-POO… Ça c’était faire du véritable business!

Codage par Libella sur Graphiorum

Il ne faut pas beaucoup de temps avant que la publicité scandée haut et fort par Roxanne fasse son effet. Une jeune Gryffondor qu’elle n’avait jamais rencontrée (mais qu’elle n’allait certainement pas tarder à connaître!) se précipita vers elle dans une danse marrante qui fit sourire grandement la Weasley. Quelque part dans sa tête, la blagueuse professionnelle décida qu’elle allait bien l’aimer celle-là, et peut-être même en faire une apprentie. Il fallait bien former la relève, puisqu’elle ne comptait rester à Poudlard qu’une seule année de plus.

Roxanne tend l’oreille en se penchant également, curieuse, alors que la jeune apprentie farceuse semble vouloir lui chuchoter le nom de sa future victime. Puis, la vendeuse écarquille grandement des yeux, bouche ouverte en dévisageant sa cliente. Disons que la petite ne s’en prenait pas à un mec à sa pointure. CHANG! C’était plutôt du calibre de Weasley et ses copains. N’empêche, les grands yeux presque noirs de la mulâtre se mirent à briller un peu. Il fallait absolument qu’elle fasse de cette gamine sa prochaine padawan.

-T’as peur de rien ma p’tite! s’exclame-t-elle juste avant d’être interrompue par l’adolescente, qui précisa vouloir s’en prendre au jeune cousin du monstre vert que Roxanne adorait tourmenter avec l’aide de son équipe de Quidditch. Quand même, tu attise ma curiosité, je veux absolument avoir tous les détails de cette farce, s’il-te-plait, Chang et moi c’est une vieille histoire de haine, ce qui arrive à cette petite couleuvre m’intéresse tout autant!

Après lui avoir botté le cul une fois en compagnie de Fluffy, puis une seconde en ajoutant Fred et Whisky, Roxanne était devenue l’ennemie jurée de Chang… Mais ça l’arrangeait, car il ne lui en fallait pas plus pour élancer au grand galop sa motivation à l’emmerder. D’ailleurs, parlant de merde…

-Il s’agit d’une invention sur laquelle j’ai travaillé moi-même en inversant le processus de U-NO-POO… Tu es trop jeune pour connaître ça, je crois, c’était une mode il y a quelques années, à l’époque de… You-Know-Who… précise-t-elle avec un clin d’œil pour qu’elle comprenne la blague dans le nom du produit original. Cette nouvelle petite merveille n’en ait encore qu’à ses tests préliminaires, du coup on l’offre à prix réduit aujourd’hui. Mais pour toi, jeune demoiselle, tu as le droit à un échantillon gratuit parce que tu me plais, offre-t-elle de son plus beau sourire en tendant la main à l’adolescente inconnue, laquelle contenait une pastille rouge. Donc, jusqu’à maintenant nos résultats ont été concluants et les effets se sont toujours tassés d’eux-mêmes après quarante-huit heures, mais on ne la testé que sur un faible échantillon de volontaires, par conséquent, on n’a besoin de vérifier qu’il réussit sur tout le monde. On souhaite obtenir une diarhée importante qui forcera la victime choisie à rester à moins de dix mètres des toilettes pendant les deux prochains jours, sous peine de risquer de faire dans son pantalon. Si ton test n’obtient pas les résultats espérés, je te prie de revenir au plus vite me voir pour que je fasse les ajustements, ce serait trop dommage que cette peste de Chang, même junior, ne reçoit pas le traitement de luxe.

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Solennelle, Roxanne répond à la courbette rigolote de l’adolescente en d’un hochement de tête souverain, la regardant un peu de haut (pas juste parce que la Weasley est naturellement grande et l’asiatique plutôt courte) pour ajouter au ridicule de leur prestation théâtrale. L’aînée ne doutait pas une seconde que sa cadette allait se montrer digne de ce don en usant contre un Chang, fut-il le plus jeune des deux.

Lorsqu’elle lui demanda quel serait son plan contre leur ennemi commun, la jeune demoiselle à la chevelure rose lui fait à nouveau toute une prestation… qui cette fois-ci coupe bel et bien le souffle de la mulâtre. Après avoir drôlement crispé son visage, elle se métamorphose, littéralement, sous les yeux de Roxanne pour prendre l’apparence d’une jolie blonde, délicieuse à croquer. Après la surprise, c’est l’amusement qui prend la place sur le visage de Weasley.

-Métamorphomage. Très cool, t’as de la chance ma p’tite! L’éventail de possibilités de mauvais coups quand on a ce don m’a toujours fait envie, mais malheureusement, je ne suis pas née avec…

Elle n’en était pas moins très douée en métamorphose, point, et avait parfois utilisé des sortilèges liés à cette matière pour se transformer de façon presque méconnaissable afin d’exécuter des mauvais coups dans l’anonymat le plus total… Enfin, quand elle ne souhaitait pas que son nom soit associer à sa bêtise, ce qui n’arrivait pas si souvent franchement, elle s’assumait pleinement dans sa rébellion contre le monde entier! Être métamorphomage était toutefois un plus non négligeable, car il ne nécessitait pas l’utilisation de la baguette et la connaissance de sortilèges, ce qui rendaient les possibilités plus nombreuses, mais surtout accessibles plus rapidement en cas de besoin, ce qui pouvait s’avérer crucial lorsqu’il était temps de ne pas se faire prendre!

« Sophie » avait repris son apparence normale assez rapidement, probablement pour ne pas brûler tout de suite sa fausse identité… Ce qui fit remarquer à Roxanne qu’elle n’avait pas encore demandé le nom à sa jeune cliente.

-Et je ne sais pas ce qu’ils leur trouvent, les rousses bouclées sont bien plus canons à mon avis, réplique-t-elle avec un grand sourire qui creuse ces adorables fossettes dans les joues halées de Roxanne. C’est un plan qui me plait bien, simple mais efficace, et si le jeune Chang est à l’image de son aîné, il va tomber dans le panneau. Par Merlin, j’ai terriblement hâte de recevoir ton rapport, ma chère mademoiselle « Sophie », ajoute-t-elle en insistant sur le faux prénom de sa vis-à-vis.

Rangeant le pot de fausses friandises derrière le comptoir, reléguant à une autre employée le plaisir de vendre des capsules aux autres clients intéressés, Roxanne fit signe à sa potentielle nouvelle élève de la suivre d’un simple geste de la tête. Il était rare qu’elle prenne la peine de se présenter à des inconnus, puisqu’il était rare que qui que ce soit à Poudlard ignore le nom de la Capitaine des Gryffondor (pas simplement à cause de ce statut, mais grâce à sa réputation en générale), seulement, elle le faisait parfois simplement pour que l’autre personne lui offre son prénom en retour, ce qui n’était que la base de la politesse.

-Au fait, je ne me suis pas présentée, commença-t-elle en lui tendant à nouveau la main, vide cette fois-ci afin que l’autre puisse la serrer tel qu’il était d’usage… Roxanne Weasley, Gryffondor aussi, précisa-t-elle puisqu’elle ne portait pas son uniforme d’école ce jour-là, mais bien celui du magasin, mais bientôt en dixième année, tu m’as sûrement déjà vue pendant les matchs de Quidditch, si tu y assiste? Mais ce n’est pas de ça que je veux te parler. Tu sais, j’ai profondément à cœur que le monde continue de bien tourner, c’est-à-dire que les farces aillent bon train à Poudlard, même lorsque j’aurai quitté l’école. C’est un lègue qui me tient presque autant à cœur que la coupe de Quidditch, pour tout te dire! Accepterais-tu d’être mon élève farceuse? demanda-t-elle faussement humble, une main sur le cœur, tête inclinée, théâtrale comme à son habitude.

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C’était définitivement un drôle de petit numéro, cette jeune Gryffondor à la chevelure rose, que Roxanne allait devoir se promettre de garder à l’œil. Elle avait le potentiel de faire de grandes choses, cette petite, et en bonne Weasley, la rouquine ne voudrait rien rater de ces prouesses. Les deux rouges se firent donc enfin les présentations d’usage, et l’aînée répéta le prénom de sa nouvelle amie avec un sourire sur les lèvres, se plaisant de sa sonorité, la façon dont il roulait sur sa langue.

-Moony… c’est tout à fait charmant, tout à ton image, roucoula la jeune femme en pinçant la joue de l’adolescente comme le ferait une tante agaçante à sa petite nièce. Et oui, le Quidditch, c’est fou… Pas étonnant que nous Weasley y avons presque tous joué à un moment ou à un autre, rigola-t-elle bien qu’il n’y ait eu franchement que la moitié de la famille qui avait fait part d’équipes scolaires, bien sûr, mais chacun avait au moins joué dans le jardin chez leurs grands-parents, en famille.

Toute théâtrale elle aussi, Moon accepta gracieusement de devenir son élue. Certes, Roxanne formait plus d’une élève en farces, dont une grande partie de ses cousins plus jeunes, mais ça, elle n’était pas obligée de le lui dire et briser la solennité du moment. Bien que la rouquine n’avait pas la moindre idée de ce que « sensei » pouvait bien vouloir dire, l’intonation de l’adolescente lui donnait assez d’indice sur sa signification un brin pimpante. Un nouveau surnom qui n’aiderait certainement pas la grosse tête de Weasley à passer dans les cadres de porte aujourd’hui. Riant aux éclats, la capitaine des Gryffondor n’eut pas le temps d’ajouter quoi que ce soit que sa nouvelle apprentie devait déjà quitter les lieux, tout en lui demandant des paroles de sagesse pour la route, ce que Roxanne s’empressa de lui servir, à sa sauce bien particulière…

-La sagesse, c’est pour les cons! Rends-moi fière Moony! Je compte sur toi pour semer la pagaille!

Toujours en rigolant, la jeune femme laissa partir l’adolescente et retourna à son boulot, un sourire bien amusé aux lèvres. Elle avait déjà hâte de recroiser cette petite. Dommage que Roxanne ne resterait pas à Poudlard assez longtemps pour pouvoir assister à l’évolution future de cette étonnante demoiselle!


Roxanne était très concentrée à bidouiller sur l’un des nouveaux engins qu’elle tentait de créer pour la boutique, marmonnant des sortilèges dans l’espoir d’obtenir les résultats qu’elle recherchait, lorsque la porte de la boutique s’ouvrit à la vollée. La jeune femme eut un léger sursaut en raison de ce bruit innatendu, puisque la boutique était vide et silencieuse l’instant d’avant, mais plutôt que de se renfrogner d’avoir été dérangée, un large sourire paru sur son visage, creusant ces fossettes si adorables qui faisaient tout son charme.

-Ben, c’est pas trop tôt, je commençais à croire que tu m’avais abandonnée, toi! s’exclama la jeune femme derrière le comptoir à l’attention de l’adolescente qui venait de rentrer en trombes et s’exclamait, toute heureuse, des prouesses de sa farce. Wow, wow! Calme-toi Moony, raconte plus lentement!

C’est que l’adolescente était si excitée de l’efficacité du U-Do-Poo que, après un high five que lui rendit un peu trop fort Roxanne, elle se mit à tout déballer ce qui s’était passé sans prendre le temps de respirer. La farceuse professionnelle, elle, avait réussi à trouver une plume et un bout de parchemin pour noter les faits pertinents de l’aventure de Moon.

-Une heure hein? répéta Weasley, l’air pensive. Humhum, d’accord, donc il a eu le temps de se rendre aux toilettes? Je vois… Alors il s’est pas chié dessus, c’est un peu désolant, il faudra que je vois comment réduire le temps de réaction du produit…

Très sérieuse comme à son habitude lorsqu’il était question de farces (oui, c’est ironique…) Roxanne grifonnait rapidement en pensant à des solutions, pendant que Moon se tordait toujours de rire et s’appuyait sur son bras, visiblement incapable de tenir toujours debout tant la force de son hilarité était puissante. Mais, enfin, l’adolescente précisa que sa cible s’était effectivement souillée en tentant de quitter les salles de bain pour son dortoir, sa chiasse ne lui laissant pas de repos, ce qui brisa enfin la réflexion analytique de Weasley et la fit éclater de rire en retour.

-Alors au moins il en a pris pour la peine! Dans ton cul Chang… grogna-t-elle entre ses dents pour étouffer son rire. Oh, mais calme-toi Moony, t’es aussi rouge que mon uniforme de Quidditch! C’est très mignon, mais j’ai peur que tu manques d’air, et je ne sais pas faire le bouche à bouche! Bon, elle est très marrante ton histoire, mais il me manque de détails pour finaliser le produit, tu vois? Peux-tu me confirmer la texture, l’odeur ou la couleur des défécations? ajoute-t-elle en secouant un peu Fujiwara pour ramener son attention à elle, avec un sérieux à toute épreuve. On recherche une diarrhée, tu vois, bien liquide pour en mettre partout, mais toujours assez épaisse pour coller à la culotte quoi. Et puis, ça doit être bien odorant, tu genre qui pique la gorge quoi, et au niveau de la couleur, on veut, bien sûr…

L’employée du magasin s’interrompt tout à coup, cessant de feindre son sérieux du moment pour se remettre à rire à nouveau. Elle ne pouvait pas poursuivre plus longtemps cette farce. Parler de caca, c’était bien trop hilarant, elle ne pouvait pas se contenir plus longtemps, surtout avec l’expression qu’avait maintenant Moon sur le visage.

-Mais non, je rigole Moony! s’esclaffa-t-elle, des larmes de plaisir commençant à lui monter aux yeux. Tu devrais voir ta tête! Je ne veux pas vraiment ces détails, voyons! Enfin… Sauf si tu les as, bien sûr…

Et là, même sa mère n’aurait su dire si Roxanne était sérieuse ou non.

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Cette jeune rosette était tout un numéro. Lorsqu’elle riait, l’adolescente ne le faisait pas à moitié. N’eut été de la présence de Roxanne pour la soutenir, Moon se serait certainement écroulée par terre. C’était particulièrement drôle à regarder, et l’hilarité de la jeune femme n’en fut que plus importante puisque d’entendre quelqu’un rire de la sorte… bah c’est contagieux. N’empêche, si Fujiwara souhaitait devenir maître en farces, il allait falloir qu’elle apprenne un peu le contrôle de soi. C’était une des règles d’or pour ne pas se faire pincer!

Toutefois, l’heure n’était pas encore à la formation de cette apprentie farceuse, mais plutôt à écouter son histoire, ce que Weasley parvint à faire, tant bien que mal, entre les nombreux éclats de rire. Une larme en vint même à couler sur sa joue! C’était simplement trop amusant. Visualiser mentalement la scène lui faisait regretter de ne pas avoir été là pour la savourer en personne.

Lorsque Roxanne commence à lui demander plus amples détails, Moon en est rendue à s’essuyer les yeux directement avec sa manche, tellement elle pleure intensément de rire. Mais les questions de son aînée force la jeune Gryffondor à réfléchir, la calmant alors un petit brin. D’autres qu’elle auraient simplement pensé que Weasley lui faisait une blague et aurait rigolé, ou encore aurait eu l’air dégoûté, mais pas Fujiwara! Elle prenait son rôle de rapporteuse d’histoire tellement au sérieux que c’en était craquant, même si c’était vraiment une farce de la part de la capitaine de Quidditch. Le rire impressionnant de l’adolescente revint en force lorsqu’elle réalisa qu’elle avait été bernée se retenant au comptoir pour ne pas s’effondrer au sol, et la jeune femme se mit à rigoler avec elle pendant un bon moment, s’attirant les regards mi-curieux, mi-amusés, mi-agacés (je m’en fiche de la mathématique!) des quelques clients de la boutique.

-Eh ben dis donc, en faits de Rapports d’Efficacités, les tiens sont d’une qualité linguistique impressionnante, Moon! s’esclaffe Roxanne en admirant la capacité de sa nouvelle amie à parler de merde de façon presque poétique. C’est tellement beau ce que tu dis que j’en oublie que tu me décris de la crotte! Wow, effluves fécales, je me le note pour l’ajouter à la description du produit, merci pour le tuyau. T’as déjà pensé devenir romancière toi?

Et là, Weasley ne se moquait même pas, elle était redevenue sérieuse, comme elle seule savait le faire, avec une rapidité qui choquait même ceux qui la connaissaient depuis longtemps. Comment elle parvenait à passer de pleurer de rire à figure de pierre, c’était son plus grand talent… Une véritable actrice ! N’ayant elle non plus pas l’appétit coupé pour de simples blagues scatologiques, Roxanne accepta avec plaisir les friandises qu’elle ne connaissait pas, en déballant aussitôt une pour y goûter, toujours aussi curieuse.

-Tu ne vas pas me tordre le bras pour accepter un bonbon certain, même si mon père aurait honte de me voir accepter ainsi une friandise sans la moindre hésitation, puisqu’on utilise ce format pour bon nombre de farces, je ne crois pas que tu sois du genre à te tourner contre ton Maître, affirma Roxanne avec un petit air supérieur bien feint, avant de s’attarder à enlever ce qui ressemblait à une seconde couche d’emballage, mais qui s’avérait, selon Moon, à être comestible. Ah bon? Ça ressemble à du plastique… marmonna Weasley, soudain plus prudente en tournant la sucrerie entre ses doigts.

Le plus naturellement du monde, sa jeune cliente demandait alors quand elle aurait des nouvelles de l’amélioration du Y-Do-Poo, tout en engouffrant son propre bonbon, ce qui rassura Roxanne, qui l’imita. Fujiwara s’enquérait également de recommandations pour faire un coup à son petit frère moldu, au nom trop semblable au sien, ce qui était une drôle de coutume qui tira un air interrogateur à Weasley.

-C’est toujours moins pénible que ceux qui essaient d’être trop originaux dans les prénoms de leurs enfants et qui en font des horreurs, j’imagine? finit-elle par affirmer en haussant les épaules, tout en mâchant peu délicatement son White Rabbit. Je suis contente que mes parents soient pas cons à ce point, Roxanne, ça me va très bien! Pour ce qui est de la version améliorée du U-Do-Poo, je te contacte dès que j’aurai reçu les autres rapports… Ouais, t’es pas la seule qui a reçu des échantillons dernièrement, alors soit prudente… continua-t-elle avec un clin d’œil complice à l’adresse de sa nouvelle amie. Les toilettes de Poudlard empesteront prochainement… J’espère! Et pour ton frérot, ça dépend à quel point tu souhaites l’insupporter? Sur une échelle de un à dix, un étant « on va en rire ensuite » et dix étant « il ne me le pardonnera jamais et je serai punie pour le restant de mes jours », tu évaluerais ton envie de dangerosité à combien?

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Malgré les cours d’Études des moldus suivis par Roxanne et l’intérêt marqué de son grand-père dans ce domaine, ce qui l’avait poussée elle aussi à en apprendre plus que la moyenne des sorciers au sujet de leurs « cousins sans magie », beaucoup de mots sortant de la bouche de Moon lui étaient étrangers. Peut-être à cause de la différence culturelle? Elle ne capta donc pas non plus les jeux de mots, évidemment, mais souris quand même juste parce qu’elle trouvait la jeune asiatique mignonne et intéressante. Certes, elle babillait beaucoup, mais comme Weasley ne laissait pas sa place non plus en discours incessants, ce n’était pas pour la déranger.

Affichant un air complice, la vendeuse hocha la tête lorsque Fujiwara mentionna qu’elle devrait surveiller ses consommations, puis elle éclata de rire en lui pointant tout un présentoir de divers cache-nez, passant de la simple « épingle à linge » au masque à gaz ultra étanche, le tout devenu très populaire à cause du supposé virus qui faisait des ravages dans le monde moldu, mais qui ne semblait avoir touché aucun sorcier jusqu’à présent. Les ventes de ces accessoires allaient certainement exploser à la sortie du U-DO-POO… Papa allait être fier de sa grande!

-Je te ferai même un bon prix, tout dépendant du modèle que tu choisis, fit-elle, plutôt fière de son effet parfaitement chronométré.

Lorsque Moon choisi de ne faire qu’une blague de niveau « trois », Roxanne paru un brin déçue de la prudence de sa nouvelle jeune amie. Après tout, elle-même n’avait jamais hésité à atteindre du sept ou huit contre son frère, même si elle l’adorait, puisqu’il lui rendait bien la pareille de toute façon. Toutefois, elle savait que la famille pouvait être sacrée dans certaines cultures, et il fallait qu’elle admettre mal connaître les valeurs des asiatiques, aussi, mieux valait ne pas se mettre les pieds dans le plat en commentant brutalement sa couardise.

Elle comprit toutefois très vite en écoutant Fujiwara lui raconter les punitions qu’elle avait reçu pour avoir jadis fait un petit coup de rien (pas plus qu’un niveau deux quoi!) à sa mère. Les yeux de Weasley sortirent presque de leur orbite. Heureusement que ses parents à elle adoraient l’humour, même sa mère ! Enfin, dans le cas contraire, ils auraient été des cordonniers bien mal chaussés… Remettant de l’ordre dans ses idées, l’experte en farces laissa sa jeune apprentie lui parler plus en détails de son frère, avant de laisser échapper un profond soupir. Les mains dressée devant elle, inclinant le torse à répétition comme une dévote en admiration devant sa déesse, Roxanne mima d’être grandement impressionnée.

-Tu n’es définitivement pas une Gryffondor pour rien! Oser un trois avec des parents pareils?

Roxanne émit un petit sifflement admiratif en s’appuyant nonchalamment sur le comptoir.

-Ça frise la folie. J’allais te juger d’y aller trop mollement avec ton frère, mais je comprends maintenant. Tu es certaine que tu ne veux pas te contenter d’un coussin péteur? On a toute une collection de farces moldues, elles sont sans risque et de niveaux un ou deux, gros max. Mais bon, si tu veux absolument y aller magique, il y a les cookies en forme d’ourson trop mignon qui goûtent les biscuits pour chiens, les chocolats farcis de potion de babillage, des bonbons à la menthe truqués pour donner une haleine de poubelle, ou encore les jus d’orange « boostés » à la potion Capillours.

Malgré leurs échecs flagrants en potions, les jumeaux Weasley les maîtrisaient très bien… ils avaient juste trop fait les fous en classe avec Severus pour se mériter des notes de passage! Réfléchissant à haute voix, Roxanne zigzaguait entre les rangées de produits tout en nommant d'autres aliments agrémentés de diverses potions et filtres aux effets amusants, mais pas trop traumatisants...

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