Sweets and greenery
Feat Nayla Drew
N’arrivant pas à te concentrer dans ta planque habituelle, au fin fond des cachots du château à cause du bruit des premières années qui faisaient les cons dans les couloirs, tu optas pour aller ailleurs. Puisqu’il faisait beau et qu’il y avait de la neige, tu savais que les zones proches du lac seraient bondées, tout comme certains coins des jardins. Alors, tu décidas de te rendre aux serres – là où tu savais que tu pourrais te détendre. Les plantes étaient toujours de très bonne compagnie. Elles savaient te transmettre leur calme et très peu de gens s’y rendaient en dehors des cours de botanique et des heures du club. Tu étais un peu déçue qu’ils aient changé et réduit les horaires du club de botanique depuis deux ans, afin de permettre aux élèves de diversifier leurs activités. Tu préférais quand le club de potions et celui de botanique t’occupaient plus de temps. Mais soit.
Emmitouflée dans ta cape et ton écharpe, avec ton chat confortablement installé sous ton pull et ne laissant qu’à peine dépasser son petit museau au niveau de ton cou. Tu n’étais pas particulièrement de bonne humeur, puisque tu détestais la St. Valentin et qu’on te faisait pas mal chier, tous les ans, depuis que tu avais commencé à concocter des philtres d’amour personnalisés et à faire des tests en scred sur les personnes qui les prenaient. Ce n’était pas de l’Amortencia, mais tes philtres avaient du succès, comme à peu près toutes les potions que tu daignais partager avec les autres élèves – bien sûr, pour un prix modique qui te faisait récupérer ce que tu avais dépensé dans la récolte ou l’achat des ingrédients. En soi, tu n’avais pas besoin de l’argent, mais tu ne faisais que rarement quelque chose sans avoir une idée derrière la tête. Bien sûr, tu pouvais être désintéressée quand l’envie te prenait, quand il était question de flore, de faune ou d’aider les gens que tu appréciais. Pas pour le reste. Et les gens faisaient encore et toujours l’erreur d’accepter ce que tu semblais offrir de bonne volonté et avec bienveillance – notamment, des potions et certains aliments : soit c’était dans le but de progresser dans tes expériences personnelles, soit c’était pour faire une farce ou faire souffrir quelqu’un. Généralement, cette dernière option allait surtout envers tes propres camarades de maison et certains gryffondor – que tu avais en travers dans la gorge depuis des années. Au moins, les serpentards qui te connaissaient un minimum avaient appris qu’il ne fallait JAMAIS toucher à ce qui t’appartenait, surtout ton chat ou ta bouffe, au risque de le regretter.
D’ailleurs, en parlant de serpentard…
Un groupe de tes cadets étaient en train de martyriser une petite poufsouffle. Tu l’avais déjà vue plusieurs fois auparavant, mais vous ne vous parliez pas vraiment, en dehors du club de botanique – et c’était beaucoup dire. Tu étais plutôt du genre à rester dans ton coin et interagir le strict minimum avec les autres élèves. La petite conne qui agissait en chef du groupe de connes qui harcelaient la poufsouffle était la petite sœur du type qui avait osé frapper ton chat il y a quelques années et qui avait mangé tes douceurs à plusieurs reprises, jusqu’à ce qu’il a appris à demander s’il ne savait pas à qui ça appartenait – inutile de préciser que tu t’étais aisément vengée sur lui. En temps normal, tu n’étais pas du genre à te mêler de ce genre d’affaires, parce que ça ne te concernait pas. Mais tu n’aimais pas que les gens agissent de la sorte. C’était lâche, ça donnait une mauvaise image de votre maison et ça risquait de vous faire perdre des points. Et, puisque tu étais de mauvaise humeur, tu avais opté pour faire une croix sur tes habitudes. Faisant discrètement glisser ta baguette en dehors d’une de tes manches, la gardant cachée sous ta cape, tu t’es approchée à quelques mètres du groupe. Tu n’étais pas très grande, en soi, tu avoisinais le mètre 65 seulement, mais on te considérait intimidante. Non pas à cause de ton physique ou de ce que tu pouvais leur faire physiquement, mais de ce que tu pouvais faire pour les humilier – tu avais des dossiers sur pas mal de gens.
— Pourquoi n’iriais-tu pas enquiquiner ton frère plutôt, Jenna ? lanças-tu, haussant suffisamment la voix pour te faire entendre. Tu savais que son père avait la gifle facile quand il était question d’échec scolaire et d’abus envers d’autres élèves. Il était très permissif avec pas mal de choses, mais il ne demeurait pas moins strict pour le reste. Tu le connaissais un peu parce qu’il travaillait avec ton père au Ministère. Sauf si tu préfères que la prochaine fois que tu rentres chez toi ton cher papounet t’en colle ENCORE une et que tu passes les vacances privée de sortie et de visites, hm ?
Les vipères qui accompagnaient ladite Jenna et qui faisaient des misères à la petite poufsouffle allaient rétorquer quelque chose, dans un pseudo-élan de courage avant que leur leader les arrête net. Elle rougissait de colère, embarrassée par ton intervention qui avait attiré l’attention d’autres personnes qui passaient dans cette partie du parc, sortant des cours et autres. Elle allait dire quelque chose quand tu l’as interrompue pour ajouter une couche à sa colère :
— J’ai cru comprendre que tu avais eu plusieurs D et P. Ce n’est pas étonnant. Je me demande même ce que tu fais à Serpentard. Tu n’es même pas capable d’avoir une bonne note en trichant, surtout en Histoire de la Magie. D’ailleurs, en parlant de tricher... Est-ce que tu as dit à ta besta que son T dans le devoir de Potions était dû au fait que tu l’avais échangé avec le tien ? ajoutas-tu, parlant de faits véridiques. Le visage de Jenna devint blanc comme un linge et sa meilleure amie se tourna vers elle, outrée – une rouquine qui la pot-collait et qui était aussi cruelle qu’elle. Oh… J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? C’est dommage.
Tu pris un faux air désolé, mais ton regard montrait que, au contraire, tu étais fière d’avoir frappé là où ça faisait mal – sans compter le fait d’avoir semé la discorde dans le groupe de vipères. Remarquant enfin qu’il y avait d’autres gens qui regardaient de loin ce qui se passait et qui avaient certainement entendu ce qui avait été dit, la blonde bouscula la rousse et le groupe de serpentardes s’en alla en vitesse, humiliées et mal à l’aise.
— Ça- Ça ne restera pas comme ça, Shacklebolt ! s’exclama Jenna, de loin. Et TOI, Drew, tu perds rien pour attendre !
Pas un mot, pas un geste de ta part.
Tu ne te sentais pas concernée par ses menaces, mais tu savais qu’elle pouvait toujours essayer de s’en prendre à votre cadette. Tu savais que cette histoire allait arriver, d'une façon ou d'une autre, aux oreilles des parents de Jenna et des professeurs - ce que tu attendais avec impatience. Tu avais mis un bon coup de pied dans la fourmilière sans même avoir à sortir ta baguette, finalement. Fronçant légèrement le nez, tu dévisageas brièvement les autres élèves, leur faisant comprendre que le spectacle était fini, puis tu t’approchas de la poufsouffle – respectant vos espaces personnels.
— Tu vas bien ? demandas-tu à ta camarade de club. Ta voix n’était pas aussi neutre que lorsque tu échangeais avec les membres du club, tu te montrais un peu plus… amicale, pour ainsi dire. Esquissant un mince sourire, tu fis un commentaire avec une pointe d’humour : Poufsouffle a un don pour se mettre dans la ligne de mire de serpentard… C’est pire qu’avec gryffondor, ma foi.
Dernière édition par Eleanor I. Shacklebolt le Sam 10 Avr - 13:05, édité 1 fois