Des Onsens à Poudlard ? | Usui-sempaï

Depuis sa petite soirée avec Hiroshi, Usui n'avait pas eu l'occasion de parler avec sa soeur. Déjà parce que comme elle était encore au château, iel ne la croisait quasiment pas en dehors des entraînements. Iel ne se rendait que très rarement dans la salle commune des Serdaigle. A vrai dire, le nombre de fois où iel s'y était rendu.e depuis la rentrée se comptait sur les doigts d'une main. Iel l'avait visité bien sûr, mais une fois cela fait, iel n'avait plus aucun intérêt à y aller, ne fréquentant personne du cursus classique. De plus, c'était délicat d'aborder soudainement une personne (surtout lorsqu'on était aussi maladroit.e en relations humaines que ellui) avec qui iel n'avait pas eu de discussions plus poussées que celles sur des stratégies sportives en deux mois. A vrai dire, iel ne lui avait jamais parler seul.e, maintenant qu'iel y songeait. Et ce n'était pas pendant l'entraînement qu'iel allait pouvoir le faire. Tout le monde entourait Chizu lorsqu'ils étaient au sol, et iel avait bien d'autre chose à faire une fois dans les airs. C'était la première séance d'entraînement qu'iel avait après sa rencontre avec le brun, et iel l'avait passé à se demander comment aborder sa kohai. Il était d'ailleurs bien possible qu'iel ait laissé filé le vif d'or d'entraînement plus que d'ordinaire.

Lae japonais.e avait donc était plutôt content.e que ce soit la plus jeune qui prenne les devants à la fin de la séance, même si iel aurait préféré qu'elle ne l'interpelle pas comme ça devant tout le monde. Iel n'aimait pas attirer l'attention. Iel supposait qu'iel devait ça au Gryffondor, et iel le remercia silencieusement. Cela réglait le problème, car malgré son manque d'aisance relationnelle, iel avait vraiment envie de faire connaissance avec sa capitaine. Elle lui avait déjà paru sympathique, et vu l'affection avec laquelle Hiro, qui lui avait plu aussi, en parler, iel était sûr de ne pas se tromper. Et puis, iel n'avait pas oublié la promesse du brun qu'elle saurait mieux lui parler japonais que lui ! Iel hocha donc la tête en sa direction, avant d'aller se cacher dans les vestiaires pour fuir les regards qui les observaient. Iel se dépêcha de prendre sa douche, aussi vite que le permettait la longueur de ses cheveux au moins avant d'aller la rejoindre à l'entrée du stade. Iel n'avait pas dû être aussi mauvais.e que ça aujourd'hui, vu les compliments qu'iel reçut. Mais il est vrai qu'iel trouvait les entraînements à Poudlard plutôt faciles, de part leurs conditions moins physiques et stressantes qu'à Mahoutokoro. Ici, pas besoin de veiller à ce qu'aucun avion militaire traverse le ciel, ou d'affronter le vent marin. Iel hocha de nouveau la tête pour la rassurer sur son accent (ellui-même avait des traces du parler de Kyoto, atténuée par le fait qu'iel avait passé une bonne partie de sa vie avec des japonais de tout horizon) avant de répondre à l'habituelle question. Cette fois iel fit court, si elle était vraiment intéressée sur son ressenti ils pourraient en parler plus en profondeur plus tard.

Ça va. Tout le monde est gentil avec moi et Poudlard est un endroit très intéressant. Et ton japonais est très bon. Meilleur que celui de ton frère.

C'était dit avec un léger sourire pour montrer qu'iel était plus amusé.e par la différence que moqueureuse. Pas pour rien que l'une était chez les érudits et pas l'autre. Iel ne se formalisa pas de la voir bailler en tout cas. Iel bailla même par mimétisme, un petit baillement rapidement étouffé derrière sa main. A vrai dire, la douche d'après l'entraînement du soir lae ramolissait toujours, et avec le froid du soir d'octobre, iel n'avait qu'une envie, se pelotonner sous la couette avec un bon livre, une tasse de thé, et son chat. Ses yeux gris brillèrent à l'évocation des onsens. En bon.ne japonais.e, iel aimait beaucoup les bains et en prime, le livre de l'Histoire de Poudlard qui s'était révélé être un guide très utile pour lae nouvelleau qu'iel était, en parlait avec des termes élogieux. Iel soupira.

C'est dommage que la salle de bains ne soient autorisé.e.s qu'aux préfets. Je comprends la logique derrière, de leur donner des avantages par rapport aux simples élèves pour compenser leurs responsabilités plus élevées, mais j'aurai bien aimé pouvoir l'essayer. Il paraît qu'elle est très belles, avec des beaux vitraux. Il n'y a pas beaucoup de vitraux au Japon, j'aimerai bien en voir en vrai. Et puis, j'aimerai beaucoup essayé le bain ! Il paraît que les bulles peuvent être aussi grosses que des Souaffles !

Tout en parlant, ils s'étaient mis en route en direction du château. Usui avait l'intention de la raccompagner jusqu'à leur salle commune, voir d'y rester jusqu'au couvre-feu si Chizu voulait bien de sa compagnie, avant de rentrer à la résidence. Se souvenant de sa presque-gamelle la dernière fois sur les feuilles mortes la dernière fois qu'iel était revenu.e du stade avec un Huang, iel faisait bien attention où iel mettait les pieds. Iel avait même laissé ses cheveux détachés pour éclairer leur chemin à la baguette, grâce au sort de Lumos, bien que les lumières du château soit une source de lumière suffisante pour leur permettre de ne pas s'écarter du chemin. En tout cas, iel était content.e d'avoir une interlocutrice à sa taille, iel n'avait pas besoin de se dévisser le cou pour la regarder dans les yeux, contrairement à un certain rouge et or (et à la moitié de ses camarades, soyons honnêtes).

Usui ignorait que les capitaines de club avaient la possibilité d'utiliser la salle de bain des préfets. Voilà un argument qui lui donnerait presque envie de devenir chef de l'équipe. Presque, car devoir parler devant tout le monde, surtout pour donner des directives, et régler des potentiels conflits, ne lui faisait absolument pas envie. Iel avait déjà une grosse responsabilité en tant qu'attrapeureuse au sein de l'équipe, ça lui suffisait largement. Mais comme Chizu lui proposait gentiment de se joindre à elle, et qu'elle-même semblait encore plus enthousiaste qu'à l'accoutumée à l'idée d'y aller, lae japonais.e ne se fit pas prier. Iel hocha la tête, un sourire réjoui sur le visage.

J'aimerai beaucoup.

Et c'est ainsi qu'ils partirent tous les deux à l'assaut des capricieux escaliers du château. Usui était trop concentré.e sur le fait de ne pas tomber et potentiellement mourir pour répondre à ce que lui disait sa camarade, mais ça n'avait pas l'air très grave car elle semblait être de celles qui pouvaient animer une conversation toute seule. Ce qui lui convenait très bien, personnellement. Mais iel fut surpris.e d'apprendre qu'elle ne les avait encore jamais essayé. Si on lui avait laissé le choix entre des douches communes, et un bain commun, sans nulle doute qu'iel aurait préféré le deuxième, et de loin !

Devant le tableau, Usui retint le mot de passe, juste au cas où. Iel savait qu'iel n'avait pas le droit d'y aller seul.e, mais ce n'était pas le genre de détails qui allaient le retenir si l'expérience lui plaisait et qu'iel avait envie d'y retourner. Iel inclina la tête pour la remercier en passant devant elle, comme Chizu l'y invitait, et s'arrêta peu après la porte. Iel fronça les sourcils en la voyant mimer iel ne savait trop quoi sous son nez, n'ayant jamais eu la télé chez ellui, mais iel répondit de bonne grâce à sa question :

C'est très Poudlard.

Iel ne savait pas trop quoi dire d'autre d'autre à partir de l'entrée. De beaux murs en pierres sculptés, comme dans le reste du château, éclairés à l'aide de bougies enchantés... Cela était très prometteur pour le reste. Iel hocha de nouveau la tête en entendant l'eau se déversait des robinet, avant de disparaître dans une cabine. Que le fait qu'iel prenne un bain avec une fille soit mal interprété ne lui traversa pas l'esprit un seul instant, tant que tout ce qui était relations amoureuses était loin de ses préoccupations habituelles, et qu'iel n'aurait jamais pensé en sa camarade et capitaine ainsi. Ellui voyait juste l'occasion de passer un bon moment avec quelqu'un qu'iel voulait mieux apprendre à connaître, et aussi d'en découvrir plus sur son école.

Usui ressortit de la cabine avec sa serviette, nouée au niveau du torse, et ses cheveux relevés en un lourd chignon, qui pour une fois tenait sans sa baguette. Iel ne voulait pas risquer de la mouiller inutilement. Iel ne s'en servait pas beaucoup certes, et iel savait qu'elle était en bois magique, mais ce n'était pas une raison de l'exposer sans raison. Iel l'aimait bien sa baguette, même si celle-ci était parfois assez capricieuse, comme si elle était jalouse qu'iel préfère utiliser ses mains. La magie produisait des choses vraiment curieuses des fois !
Une fois dans la salle du bain à proprement parler, iel ne plongea pas dans l'eau tout de suite. Non, iel prit le soin de faire le tour, ses yeux regardant partout, enregistrant ce qu'il voyait ! Oh, dommage qu'iel n'est pas son appareil photo, iel aurait bien voulu prendre en photo les vitraux et l'immense baignoire (plus piscine que baignoire d'ailleurs) creusée à même le sol, pour les envoyer à sa mère. Une photo était toujours plus parlante qu'une description, aussi fournie soit-elle ! Iel s'arrêta devant le plus grand d'entre eux, celui avec la sirène qui jouait fièrement avec ses cheveux, consciente de l'attention que lui portait l'étudiant.e. Ca lae fit sourire.

Je ne savais pas que les vitraux sorciers pouvaient bouger aussi. Ils sont très beaux, je ne comprends pas pourquoi il y en a pas autre part dans le château. Mais c'est drôle qu'ils aient mis une sirène moldue sur celui-ci, s'ils voulaient juste mettre une jolie femme ils auraient pu mettre une vélane. Beaucoup de sorciers n'ont pas dû comprendre ce que c'était.

Iel se détourna d'elle, pour se glisser enfin dans le bain. Un soupir de contentement franchit ses lèvres lorsqu'iel s'assied, de l'eau chaude et délicieusement parfumée jusqu'au cou. Délicatement, iel prit une des énormes bulles entre ses petites mains, qui finit par éclater. Très différent des osens qu'iel avait connu, il n'y avait pas à dire, mais iel pouvait s'y faire. Iel se rapprocha des robinets, dont l'eau avait arrêté de couler, pour les examiner.

Il y a tellement de mousse qu'on aurait pas besoin de nos serviettes. Je me demande comme ça fonctionne, il y a-t-il une plomberie spéciale, avec des elfes de maison qui tiennent à niveau les produits ? Ou alors il y a peut-être un enchantement de métamorphose qui transforme l'eau à l'intérieur des robinets ? Peut-être à base de runes gravées...

Oui, iel était devenu.e nettement plus bavard.e depuis qu'iel était à Poudlard, l'influence de Alix sans doute ! Même si là, iel réfléchissait surtout à voix haute, ayant momentanément oublié qu'iel n'était pas seul.e. La voix de Chizu sut cependant lae ramener où iel était, et iel lui sourit, avec le même enthousiaste que la Serdaigle pour une fois, alors qu'iel se remettait confortablement assis.e, sa nuque reposait contre le bord de la baignoire.

Merci de m'avoir emmené ! A ta place je viendrai ici après chaque entraînement, capitaine-chan ! Mais je ne sais pas si je vais arriver à en sortir...

Iel y était tellement bien qu'iel n'avait qu'une envie, fermer les yeux et s'y endormir. Les pièges de Poudlard n'étaient pas toujours là où on les attendait.

Vraiment, Usui avait un peu de mal à croire qu'iels soient tout.e.s les deux dans la même maison, tant c'était le jour et la nuit entre elleux deux. Chizu était joyeuse et pleine de vie, elle détonnait chez les sérieux Serdaigle, encore plus à côté de ellui. Elle lui rappelait certaines de ses camarades à Mahoutokoro, les mêmes mimiques et éclats de rire. Iel secoua donc la tête avec un petit sourire quand elle lui demanda si iel avait parlé, rire qui se transforma en un léger éclat de rire, signe que ellui-même était très détendu.e, tellement qu'iel continua même la plaisenterie.

Si tu t'endors, tu vas finir par fondre dans l'eau. Ca serait dommage de perdre notre capitaine de cette façon.

Tandis qu'elle lui parlait, iel se glissa jusqu'à elle, pour se mettre derrière, juste à côté. Iel tendit la main en direction du vestiaire, avant de faire un geste comme si iel faisait signe à quelqu'un de venir. Des élastiques arrivèrent à pleine vitesse dans sa paume. Toujours avoir des élastiques de rechange, on ne sait jamais quand un allait céder. En plus ça se perd vite ces petites choses-là. Une brosse à cheveux suivit. Iel la posa sur le rebord, et mit les élastiques autour de son poignet.

Je veux bien. Je n'ai pas eu le temps d'aller voir les entraînements des autres. Et je ne sais pas si je suis lae meilleur.e, mais j'ai très envie de gagner aussi.

C'était dit sans modestie. N'ayant pas vu les autres attrapeurs en action, iel ne pouvait pas se donner ce titre, même si iel avait confiance en ses capacités. A vrai dire, iel aurait préféré découvrir les stratégies des autres par ellui-même. Mais entre ses devoirs, ses diverses responsabilités, et sa vie sociale en pleine ascension, iel n'aurait pu les découvrir que pendant un match. Et iel ne voulait pas pénaliser son équipe tout ça parce qu'iel n'avait pas voulu en savoir plus sur les autres équipes juste pour avoir la surprise. C'est donc avec intérêt qu'iel écouta ce que lui racontait Chizu, tandis qu'iel brossait les cheveux de la jeune femme pour pouvoir les coiffer en chignon, comme elle lui avait demandé. Avant Alix, iel n'avait jamais coiffé personne d'autre que ellui et sa mère (qui lui avait appris tout ce qu'iel savait sur les chignons, avec sa grand-mère) et iel était content.e de retrouver les épais et lisses cheveux raides typique des asiatiques. A vrai dire, la seules différences entre ses cheveux et ceux de Chizu, étaient que ceux-ci étaient beaucoup moins longs et noirs. C'était plus facile de coiffer son propre type de cheveux. Iel profita d'une pause dans ce que disait sa capitaine pour lui dire :

Tu as de beaux cheveux. J'apprends à Alix-chan -lae batteureuse des Poufsouffle- à se faire des chignons, et les cheveux blonds c'est très beau aussi, mais je trouve qu'ils sont plus durs à coiffer. Les tiens tiennent presque tous seuls. Je te fais fais un simple, comme ça tu pourras le refaire après.

A vrai dire, iel aimait beaucoup cette ambiance paisible. Même si iel n'en était pas un, le fait d'être né avec un corps de garçon avait fait qu'iel les avait tout de même plus fréquenté. Du coup, iel ne savait pas trop comment était les amies entre elles, mais c'est comme ça qu'iel les imaginait. S'entre-aidant et se complimentant là où les garçons étaient plus dans la compétition, même pour s'amuser. Mais à choisir, iel n'était tout de même pas sûr.e de vouloir être né.e dans un corps de fille. Ca a l'air beaucoup moins pratique, même si iel aurait pu s'amuser avec les robes et les jupes plus tôt. Vu la longueur des cheveux de Chizu, iel ne tarda pas à les faire tenir dans un mignon petit chignon, qui maintenant se dressait fièrement sur le haut de son crâne. Usui recula un peu pour contempler son œuvre, satisfait.e de ellui.

Et voilà.