De retour | Meredith (Abandonné)

Si Meredith avait eu sa forme de chat en cet instant, Rafaëlla ne doutait pas qu’elle serait en train de ronronner. Les deux cousines s’étaient accaparé un banc dans les jardins des étudiants sorciers, Meredith adossée contre les jambes de Rafaëlla qui brossait avec soin les longs cheveux à la couleur de jais si typique des italiens.

“Tes cheveux sont vraiment magnifiques” s’émerveilla-t-elle en passant ses doigts dans la chevelure soyeuse juste pour le plaisir de les sentir glisser sur sa peau.

Les cousines Belerone profitaient des jours encore doux de la fin de l’été. L’année scolaire débutait à peine, elles pouvaient encore jouir de leur temps libre avant que les professeurs ne les assomment d’une quantité astronomique de devoirs, telle que les étudiants oublieraient finalement qu’il existait un monde au dehors.

Rafaëlla posa la brosse sur le banc et commença à séparer des mèches pour faire des tresses dans les longs cheveux de sa cousine.

“Avec de tels cheveux on peut faire tellement de coiffures !”

Pourtant Rafaëlla possédait elle aussi les mêmes cheveux que sa cousine, tout aussi beaux, brillants et sombres. Elle les coupait courts parce qu’elle jugeait que cela convenait mieux à la forme de son visage, les cheveux longs la rendait laide, là au moins elle avait visage humain. Elle ne se jugeait pas aussi belle que Meredith. De manière générale elle jugeait Meredith bien mieux avantagée sur tous les tableaux : la beauté, l’intelligence, les capacités physiques… elle était même une animagus ! Et Meredith parlait tellement mieux anglais qu’elle qui ne parvenait pas à se débarrasser de son accent, plus encore alors qu’elles rentraient tout juste de leur pays natal.

“L’Italie me manque déjà” soupira Rafaëlla “Mais je suis quand même heureuse de retrouver Poudlard et mes amis, ils me manquaient.”

Elle eut alors un éclair de lucidité et se pencha un peu par-dessus l’épaule de Meredith pour mieux lui parler.

“Au fait, comment va Lancelot ?”

Elle se souvenait bien de l’ami de Meredith qui souffrait en septembre d’une peine de cœur suite à une rupture. Elle se demandait si l’été avait soigné ses blessures et s’il allait mieux à présent.

Sorellina. Comme Rae adorait ce mot dans la bouche de Meredith ! Il la faisait fondre. D’autant que sa cousine avait raison : elles se ressemblaient beaucoup et nombreux étaient ceux qui les prenaient pour des sœurs. Pour Rae qui était fille unique, officialiser ce lien qui avait toute l’apparence de la réalité était un délice, même si elle se sentait comme une voleuse. Elle aimait Mery comme une sœur mais ne se sentait pas légitime, comme toujours. Alors pour oublier elle pomponnait sa cousine adorée et partageait avec elle la famille, l’Italie, le domaine… Ha le domaine ! Chaque année septembre était un déchirement qui l’éloignait de cette terre, des vignes, des vendanges. Heureusement elle avait Mery pour partager ces souvenirs avec elle. Les doigts de Rae glissaient dans les cheveux de sa cousine, alternaient les mèches, tandis qu’elles partageaient cela.

Et comme les mèches de Mery s’entremêlaient, les cousines pensaient aussi bien aux vacances qu’à ce retour à l’école. Leurs amis étaient au centre des réjouissances permettant d’oublier la nostalgie de l’Italie. En ce qui concernait Mery il y avait Lancelot dont Rae s’inquiétait pour sa peine de cœur. Mery n’avait pas de nouvelles apparemment, Rae en fut déçue.

“J’espère qu’il se remettra”

Le pauvre. Rae avait de la peine pour lui. Elle aurait voulu faire quelque chose mais malheureusement seul le temps pouvait guérir ce genre de blessure. Le temps et les amis. Mery parlait déjà de l’aider à passer à autre chose… à sa façon. Et bien vite Rae eut autre chose à penser, lorsque sa cousine lui retourna la politesse. Immédiatement le rouge lui monta aux joues à l’évocation de nouvelles rencontres. Pouvait-elle seulement dire quoi que ce soit à ce sujet ? Ce n’était peut-être rien après tout.

“Je… oui j’ai revu mes amies” bafouilla-t-elle.

Elle préférait occulter sa rencontre avec le maitre du renard pour le moment.