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Ce jour était un jour comme les autres au château. Poudlard grouillait d’élèves et de professeurs et ses murs étaient emplis de leurs voix unies, les uns pour raconter des histoires à leurs amis, les autres pour tenter de ramener le calme.

Il n’y avait pas de chahut dans la classe de Donovan. Le professeur de potion ne l’aurait pas toléré. Il maintenait une discipline de fer lorsque les chaudrons bouillonnaient dans toute la classe de mixtures diverses plus ou moins complexes ou dangereuses à préparer selon l’année d’étude des élèves présents. L’ambiance était plus relâchée lorsque les feux étaient éteints, sans excès cependant, il ne fallait pas exagérer.

A cette heure, les élèves étaient chargés de préparer un puissant filtre analgésique. Donovan avait décidé de placer la barre haut pour les huitième années à qui il enseignait en cet instant, nombre d’entre eux sortiraient de cette salle en sueur, quelques-uns auraient échoué probablement. Le professeur estimait que c’était là un exercice stimulant duquel ils sortiraient plus compétents. Les élèves quant à eux pataugeaient dans un semi-brouillard, au sens propre comme au figuré, car la classe s’était remplie, au fur et à mesure que les potions parvenaient à leur point d’ébullition, d’une brume colorée, légèrement verdâtre. Donovan en était satisfait car cela montrait la bonne réalisation des filtres. Manifestement les élèves de médecine se montraient compétents. Il fallait le reconnaitre, Donovan en tirait une certaine fierté en parcourant les allées, passant entre les chaudrons où chaque binôme s’activait devant le feu, un grimoire ouvert non loin à la page du filtre autour duquel tournait le cours du jour.

De son ouïe affutée, il entendait certains grommeler à son encontre, ou proférer des injures ayant rapport à la mauvaise vie de la mère du filtre. Donovan les ignorait, il comprenait le désarroi. Il comprenait également qu’il n’était pas sensé entendre ces paroles insultantes, surtout destinées à évacuer la frustration. Ce qu’il ne put ignorer cependant, ce fut ce que son odorat lui rapporta. Plus fort, plus attirant, plus délicieux que le fumet de ce brouillard de filtre, flottait le bouquet unique du sang humain.

Le feu du désir s’alluma aussitôt dans les veines de Donovan tandis qu'une soif sans commune mesure le prenait à la gorge. Il voulait ce sang, il le désirait plus que tout, son corps tout entier se tendait pour réclamer ce délicieux nectar que son odorat lui promettait. Le regard assoiffé du semi-vampire courut parmi les individus présents. De qui venait donc cette délicieuse odeur ?

La voix de la jeune fille à côté de laquelle il se trouvait rappela au semi-vampire où il se trouvait, le rôle qu’il remplissait et les règles imposées. Un battement de cœur supplémentaire lui donna la volonté de dépasser son attirance pour ainsi dire hypnotique. Il inspira alors une grande bouffée d’air (goutant au passage une fois de plus le bouquet délicieusement envoutant), ferma les yeux un instant puis, lorsqu’il fut certain d’être maitre de lui-même, reparti en quête de l’élève qui venait de se blesser.

Il trouva sans difficulté.

« Miss Bellingham ? Avez-vous besoin d’aide ? »

Il fut difficile à Donovan de proposer plus. Se rapprocher de la source augmenta d’autant plus son attirance extraordinaire pour le sang qui perlait. En son for intérieur le semi-vampire commençait à comprendre que le sang de la jeune fille n’était pas ordinaire…

descriptionDans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham EmptyRe: Dans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham

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- Bellingham? Super! On va finir les premiers, c’est sûr. On va être un team d’enfer, toi et moi. Tape-là, Bellingham! Silence. Ou pas, comme tu veux.

Jackson Williams.

Ce mec était la crème de la crème… en matière de boulet. Il croyait que toutes les filles voulaient finir dans son lit parce qu’il faisait du cross-fit, ce qui lui donnait supposément un corps d’apollon. Il était également convaincu que sa « belle » gueule voulait dire qu’il n’avait pas à étudier pour réussir ses cours. Recevoir son attention était un si grand honneur que lui fournir quelques réponses n’était que la moindre des choses. C’était ainsi qu’il était parvenu à se rendre où il était, c’est-à-dire en 8e année du cursus de Médecine, faune et flore.

Le sorcier avait cependant frappé un mur en la personne de Clarissa Bellingham. L’attrapeuse des Serdaigle était elle-même une athlète et était donc moins - voire pas du tout - impressionnée par les soi-disant promesses du Liverpuldien. C’était sans compter qu’elle prisait l’intelligence et l’effort infiniment plus que le physique.

Exception faite pour un certain M. Rosenbaum, duquel l’apparence suffisait à la faire sourire comme une gamine juste à y penser. L’Irlandaise était encore sur son petit nuage après leur extraordinaire partie de « Scrabble » hier soir. La prolifération de leurs jeux faisait naître des papillons dans son ventre. Elle se demandait même si ça n’allait pas au-delà du corporel.

- Oh, t’en fais pas, j’ai souvent cet effet sur les gens.

Ah, il était encore là, ce parasite?

L’étudiante roula les yeux, ne faisant aucun effort pour masquer son exaspération. Elle commençait à en avoir marre de ce rentre-dedans que lui faisait Jackson. Ne voyait-il pas qu’il refroidissait ses ardeurs plus qu’il ne les attisait?

- Cesse de te vanter. Je le fais pour la note, pas pour toi. C’était ça être joueuse d’équipe, faire passer le groupe avant l’individu. Lit-moi plutôt la liste des ingrédients… Et on prend ton chaudron.

Haussant les épaules, le jeune homme obtempéra. Il n’était pas entièrement convaincu qu’il avait manqué sa chance avec la joueuse de Quidditch. Celle-ci faisait peut-être uniquement la farouche pour ne pas paraître comme étant une fille facile. C’était d’ailleurs tant mieux s’il pouvait s’éviter du travail tandis qu’il réfléchissait à une autre façon de gagner la faveur de sa partenaire du jour. La loi du moindre effort, quoi.

Les minutes s’écoulèrent ainsi, tout un chacun s’efforçant de concocter le filtre analgésique demandé par l’enseignant du cours de potion. Clary était satisfaite de sa mixture et voyait en la couleur verte de la fumée un bon présage. C’était exactement la teinte qu’elle recherchait. Elle était fin prête à passer à l’étape suivante, soit la mise en bouteille. Elle prépara donc des contenants de verre.

C’est alors que le Liverpuldien revint à l’attaque… Enfin, pas littéralement, mais il avait décidé que c’était le moment de faire le malin et de s’impliquer davantage dans le processus. Il n’avait pas été sans remarquer leur professeur non loin. La blondinette, quant à elle, préféra l’ignorer. Elle substitua la voix désagréable du garçon pour celle plus mélodieuse d’un charmant Londonien. Elle avait envie de glousser en se remémorant quelques répliques bien lancées.

Grossière erreur.

Bellingham eut à peine le temps de lever les yeux en entendant un : « Tiens, ça manque de ce truc. » pendant qu’elle commençait à verser de la potion dans une première bouteille. « Non! » s’écria-t-elle… Sauf qu’il était trop tard. Peu importe ce qu’avait ajouté Williams, ça n’était définitivement pas une bonne idée puisque le contenant explosa dans sa main. « Aïe! Oh non, le chaudron! » Elle ne pouvait pas se permettre d’analyser en profondeur la bévue de son partenaire. « Evanesco! »

Le chaudon disparut, pouvant exploser librement là où il n’y avait aucune victime potentielle dans les environs.

- Hé! Mon chaudron! Clarissa fusilla son camarade du regard. Si les yeux pouvaient tuer, il serait raide mort à l’heure qu’il était. Je… Je vais… Ehm…

Incroyable! La Serdaigle était là à mettre de la pression sur sa main mutilée et l’autre abruti ne savait pas quoi faire. Ça disait étudier en médecine, en plus. Elle plaignait ses futurs patients… Tout en espérant qu’il n’en aurait jamais. Ça serait plus sécuritaire pour tout le monde.

- Miss Bellingham? Avez-vous besoin d’aide?

- Professeur Craig! Vous arrivez juste à point. Nous avons eu un léger… désastre, fit-elle en montrant les morceaux de verre éparpillés ici et là.

- Ce n’est pas de ma faute! Elle ne m’a pas dit qu’il ne fallait pas mettre de…

Jackson soulevait les ingrédients tour à tour en ne se souvenant plus de ce qu’il avait pris. La joueuse de Quidditch leva les yeux au ciel pour la enième fois depuis le début du cours. La bêtise humaine ne semblait pas avoir de limite chez celui-là. D’autant plus qu’il rejettait immédiatement toute part de blâme pour un accident qu’il avait été le seul à causer.

- Je suis désolée, professeur. J’aurais dû mieux le surveiller… Ou tout au moins être plus alerte. Ce qu’elle détestait les erreurs d’inattention. C’était la première fois qu’elle manquait autant une potion. Elle se sentait mal de décevoir son précepteur. Au moins, elle était prête à accepter sa part de tort dans cette affaire… Contrairement à quelqu’un d’autre. Du coup, j’ai de vilaines entailles à la main… Peut-être des brûlures… Je n’ai pas eu le temps de regarder encore. Dans toute l’agitation, mon réflexe a été d’envoyer le chaudron là où il risquait le moins de faire du dommage. Était-ce une impression qu’elle avait ou est-ce que Donovan la scrutait étrangement. Vous allez bien, professeur? Est-ce si grave que ça? demanda-t-elle en baissant les yeux sur ses blessures.

descriptionDans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham EmptyRe: Dans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham

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La soif. Elle brûlait la gorge de Donovan et le faisait saliver plus que d’ordinaire. Ce parfum qui flottait autour de son élève l’enivrait avec une force peu commune. Pourtant il fallait paraitre naturel, lutter contre cette attirance surnaturelle tout en ne laissant rien deviner de son existence.

Désastre disait la jeune fille. Elle parlait de la potion, pas ce que qui adviendrait d’elle si Donovan laissait son instinct s’exprimer.

« Je vois cela » constata-t-il avec une voix dure sans s’approcher outre mesure pour s’empêcher de commettre une bévue.

Son regard de prédateur se tourna vers le binôme de la jeune fille lorsqu’il s’exprima. Son ton et les paroles qu’il prononça suffirent au professeur pour comprendre ce qui s’était passé. Le jeune homme eut simplement de la chance que son professeur fut préoccupé par tout autre chose. Encore que ce jeune imbécile ne parut pas se rendre compte de l’étendue de la bêtise dont il faisait preuve, pas plus qu’il ne se rendit compte du regard mortel que le semi-vampire posait sur lui.

Donovan l’ignora pour revenir à la jeune fille. Miss Bellingham avait besoin de soins immédiats.

« Montrez-moi cela »

C’est délibérément qu’il ignorait cette histoire d’erreur, ou, pour être plus exact, qu’il la laissait de côté pour l’instant. Il lui fallait déterminer à quel point son élève avait besoin de soins. Là se trouvait l’urgence, la potion et le cours venaient en second sur la liste de ses préoccupations. Alors Donovan bloqua sa respiration pour s’approcher de la blessée au sang si appétissant dont il prit délicatement la main entre les siennes. Avec douceur, il écarta la seconde main de la jeune fille, qui faisait alors pression pour faire cesser le flux vital, afin de pouvoir jeter un œil et constater l’ampleur des dégâts. Il ne lui fallut guère de temps pour comprendre qu’il ne possédait pas les compétences pour guérir une telle blessure. Inutile d’être un expert pour se rendre compte que la quantité d’éclats de verre réclamait une minutie que le professeur de potions ne possédait pas.

« Mr Williams, voulez-vous bien emmener votre camarade à l’infirmerie ? »

Son air épuisé, Donovan repris ses distances avant de s’autoriser à remplir à nouveau ses poumons. Le parfum enivrant envahi alors ses marines une fois encore, mettant ses nerfs à l’épreuve. Il fallait que tout ce sang disparaisse de la pièce avant qu’il ne perde le contrôle !

« Vous reviendrez tout de suite après avoir confié Miss Bellingham à l’infirmière. » ordonna-t-il au jeune homme, puis il ajouta à l’adresse de la blessée : « Ne vous inquiétez pas pour vos affaires, miss Bellingham, l’un de vos camarades s’en chargera. Mais venez me voir dès que vous serez soignée, j’aurai quelques questions à vous poser. »

Des questions qui tournaient dès à présent dans l’esprit torturé du semi-vampire. Ce sang était bien trop attirant pour être seulement humain et Donovan avait deux mots à dire à la jeune fille à ce sujet. Un mot à vrai dire, le seul qu’il eut à l’esprit en cet instant : vélane.

descriptionDans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham EmptyRe: Dans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham

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Quelle situation désagréable que celle où on percevait la déception dans le regard de son enseignant! Dur de faire pire pour une Serdaigle pour qui l’aspect académique de sa vie se retrouvait presque au sommet de ses priorités.Ça relevait presque du cauchemar. Malgré tout, l’étudiante n'était pas du genre à se morfondre sur son sort. Elle encaisserait le coup et ferait tout en son pouvoir pour que ça ne se reproduise pas.

Son attention se porta sur l’expression ambigüe de son précepteur. Clarissa devinait sans misère son agacement, mais il y avait également un certain je-ne-sais-quoi dans ses yeux qui la laissait perplexe. Sa première pensée fut qu’il devait être venu à la conclusion que le dommage à sa main était assez alarmant pour être la cause d’une telle inquiétude sans même regarder des entailles de près… Chose qu’il ne tarda pas à faire, en fait. L’universitaire obtempéra et le laissa faire son évaluation.

Quel dégât elle était en train de faire avec son sang! Tout ça parce que Jackson avait voulu se faire remarquer par leur enseignant et recevoir un éloge quelconque de sa part. La seule consolation de l’Irlandaise était qu’il avait échoué lamentablement.

Le Professeur Craig laissa tomber son verdict à ce moment-là : une visite à l’infirmerie s’imposait.

La joueuse de Quidditch grimaça à l’idée de se faire accompagner par le désastre ambulant qu’était Williams - ayant eu assez de ses bêtises pour une seule journée - mais, contrairement à cet abruti, elle savait quand se taire et suivre les consignes qui lui étaient données.

- Chef, oui, chef! Euh… Monsieur! Professeur?

« Prends une grande inspiration, Clary, puis expire leeeeentement. »

- Elle arrivera saine et sauve avec moi, promis!

L’élève en médecine haussa un sourcil. Elle avait de nombreuses coupures et une quantité inconnue de morceaux de verre dans sa paume… Elle ne quittait donc pas la salle de classe indemne, elle le serait encore moins par le temps qu’ils arrivent à destination. Elle s’abstint toutefois de faire le moindre commentaire désobligeant envers son camarade.

- Merci, Professeur Craig. Je tâcherai de ne pas m’attarder inutilement à l’infirmerie. Encore une fois, je suis désolée pour ce débâcle.

Un simple au revoir d’un mouvement de tête plus tard, le duo se mit en route pour le premier étage. Le Liverpuldien ne ferma pas le clapet de tout le trajet. Une seconde, il était soulagé de n’avoir récolté aucune punition, ainsi que de n’avoir fait perdre aucun point à sa maison. La suivante, il jubilait de manquer une partie du cours de potion et attendait avec impatience de raconter sa journée à ses potes. Ce qu’il n’aborda jamais, par contre : l’état de santé de la demoiselle qu’il escortait. Même pas un : « Hé, est-ce que ça va? » et SURTOUT pas un : « Écoute, je suis désolé. » Il ne pensait qu’à son petit nombril. Il eut même le culot de faire une tape amicale dans le dos de sa collègue quand ils arrivèrent à destination.

Clary le remercia entre ses dents. Bon sang, elle n’était pas déçue de le voir partir!

Étrangement, l’extraction des éclats de verre fut moins pénible que la compagnie de cet imbécile.

Les minutes s’écoulèrent sans que la huitième n’en prenne conscience. Il faut admettre qu’elle était plus préoccupée par la gestion de sa douleur que par les aiguilles de l’horloge. Elle remercia néanmoins l’infirmière de son aide précieuse lorsque celle-ci eut mis la touche finale à son bandage. L’infirmière avait fait du bon boulot.

La Serdaigle devait maintenant retourner à la classe de potion. Classe qui s’était terminée durant son absence, d’ailleurs. Elle s’arrêta sur le seuil de porte et donna quelques coups sur le bois afin d’éviter de faire sursauter l’enseignant qui s’y trouvait encore.

- Professeur Craig, vous vouliez me revoir? Elle ne s’approcha que lorsqu’elle fut invitée à le faire. Elle prit ensuite place sur un banc et tendit sa main blessée. Les lésions ont requis quelques points de suture, mais je devrais m’en remettre sous peu. Elle pencha la tête sur le côté tout en ramenant sa main sur ses cuisses. Vous disiez avoir quelques questions à me poser… Est-ce en lien avec l’accident?

Sans doute ne voulait-il que confirmer sa version de l’événement maintenant que Jackson et le reste des élèves n’étaient plus là.

descriptionDans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham EmptyRe: Dans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham

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Le départ des deux élèves aurait pu soulager Donovan de la pression que lui imposait la blessure de miss Bellingham. C’était sans compter sur le sang qui avait éclaboussé le plan de travail du binôme. L’odorat du semi-vampire ne pouvait ignorer cela et son appétit en était aiguisé. Fort heureusement la jeune fille n’étant plus là, la soif restait sans objet. Cela la rendait frustrante mais également moins oppressante. Ainsi Donovan craignait moins de commettre un impair. Il nettoya tout de même le carnage provoqué par Williams, un coup de baguette effaça toute trace de potion explosive et de sang barbouillé, un second moulinet répara ce qui pouvait l’être. Après cela, Donovan laissa la table telle qu’elle, Mr Walters saurait au moins s’occuper de cela sans créer de catastrophe, en tous cas il fallait l’espérer.

De fait le cours touchait à sa fin lorsque le jeune homme revint seul de l’infirmerie. Le professeur le chargea de remettre de l’ordre dans tout cela tandis que les autres prélevaient un flacon de leur potion pour que Donovan puisse juger de leur réussite. Mr Williams bâcla une fois encore le travail, comme à son habitude, avec de toute évidence l’intention de s’en tirer à bon compte et de sortir en même temps que le reste de la classe. Pour Donovan il n’en était pas question : il retint le garçon à la sonnerie et lui imposa un devoir sur la potion qu’il venait de transformer en feu d’artifice. Avec cela il recevait également une mauvaise note et une heure de retenue qu’il était prié de venir effectuer le soir-même une fois qu’il aurait dîné. Lorsque Donovan le laissa partir, le garçon n’en menait pas large.

Satisfait le professeur de potions s’occupa de noter les résultats des élèves qui avaient rendu leur flacon contenant des filtres préparés eux dans des circonstances plus appropriées. Comme il s’y était attendu plusieurs filtres étaient imparfaits et l’un d’eux était tout à fait raté. Il eut cependant le plaisir de constater que malgré la difficulté la moitié de la classe était parvenue à réaliser le filtre à la perfection. Donovan était en train d’inscrire la dernière note lorsque Miss Bellingham revint de l’infirmerie, sa main soigneusement enrubannée par un bandage. La jeune fille n’en menait pas large non plus. Donovan lui fit signe de fermer la porte derrière elle et de s’approcher afin qu’ils puissent parler. Il acquiesça à ses explications au sujet de sa blessure. Il n’avait guère douté des capacités de l’infirmière mais était malgré tout soulagé que l’élève soit bel et bien soignée. Cela lui laissait le champ libre pour discuter de tout autre chose avec elle. Car Donovan était bien plus intéressé par la nature de son sang que par la quantité qui avait coulé, ou même par ce filtre qui avait explosé.

« Pas exactement. » répondit-il évasivement en se demandant comment aborder le sujet.

Pour se donner du temps et un peu de contenance il referma soigneusement son carnet de note.

« Vous serez heureuse de savoir que vous avez obtenu un optimal » précisa-t-il dans le même temps.

Williams n’avait en revanche obtenu qu’un T amplement mérité, mais de cela il ne dit mot.

Après un temps de silence durant lequel Donovan fit mine de ranger ses plumes, il prit la parole avec une certaine hésitation dans la voix. Il marchait sur des œufs.

« Miss Bellingham, votre père est un sorcier irlandais je crois ? Et hum… qu’en est-il de votre mère ? »

L’Irlande… ce n’était pas un hasard. Donovan en était certain. Le semi-vampire était persuadé que l’ascendance de la jeune fille contenait des vélanes. Mais elle, qu’en savait-elle ? Et lui, comment pouvait-il lui révéler ce fait sans dévoiler sa propre ascendance ?

descriptionDans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham EmptyRe: Dans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham

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L’étudiante s’était préparée mentalement à répondre à des questions concernant l’incident avec Williams. Elle ne savait pas ce que ce dernier avait pu raconter en son absence mais, dans son propre cas, elle n’avait aucunement l’intention de mentir quant à ce qui était arrivé. Ce n’était pas comme si elle pouvait retourner dans le temps et changer le cours des événements de toute façon. De plus, elle avait assez de respect pour Professeur Craig  pour lui dire la vérité.

La sorcière fut toutefois perplexe d’apprendre que la conversation que l’enseignant désirait avoir avec elle n’était pas reliée à la catastrophe de tout à l’heure. Les sourcils froncés, elle attendit qu’il reprenne la parole au lieu de s’imaginer mille scénarios de ce qui pourrait suivre. Apprendre qu’il lui donnait un optimal malgré le carnage causé par son binôme eut tôt fait de la ragaillardir. « Merci, professeur, vraiment. » Bon, elle n’était peut-être pas une Serpentard cherchant à avoir le moindre avantage dans la vie, mais elle ne cracherait certainement pas sur une bonne note! Cette nouvelle l’avait mise sur un petit nuage. Elle ne remarqua même pas que son interlocuteur prit un certain temps avant de relancer la conversation.

- Oui, nous sommes fièrement originaires de Thurles en Irlande. Ce ne fut qu’après cette réponse automatique qu’elle trouva étrange de parler de sa famille. Professeur Craig devait avoir ses raisons pour poser cette question. J’aimerais bien vous renseigner quant à ma mère, mais j’ai bien peur de ne pas avoir beaucoup d'informations à ce sujet. Elle m’a abandonnée sur le seuil de la porte des Bellingham avec pour seul message que j’était la fille de mon père et qu’elle ne désirait pas s’occuper de moi. Elle soupira. Mon père croit qu’il s’agit d’une de ses conquêtes sans lendemain alors qu’il était en tournoi. Il a même fait une escale en France pour quelques matchs lors de la période logique pour ma conception.

Clary n’avait pas pu éliminer toute trace d’amertume de son discours. Après tout, elle traînait ce fardeau depuis qu’elle était au monde. Elle secoua légèrement de la tête; ce n’était pas le moment de se perdre dans ses souvenirs.

- Je ne suis pas à plaindre. J’ai eu tout ce dont j’avais besoin et plus encore. Elle marqua une courte pause. Y a-t-il une raison pour laquelle vous désirez en apprendre davantage sur ma famille? Oh, ne pensez surtout pas que ça me dérange d’en parler! s’empressa-t-elle de préciser.

descriptionDans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham EmptyRe: Dans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham

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Un simple hochement de tête répondit aux remerciements de la jeune fille quant à sa note. Celle-ci était tout à fait mérité puisque l’échantillon qu’elle avait prélevé juste avant l’explosion était parfait, ce qui n’était pas un petit exploit en considération du niveau élevé d’apprentissage que le professeur avait réclamé ce jour. Mais ce n’était pas le sujet qui intéressait le plus Donovan en l’occurrence. Le semi-vampire n’avait pas connaissance de la nature de sang de son élève, les évènements jetaient sur ce statut un nouvel éclairage.

Le professeur écouta son élève avec la plus grande attention, son regard ambré rivé sur elle. Ses mains aux doigts entrelacés étaient posées sur son bureau, à le regarder ainsi on eut pu croire à une statue de marbre, mais il n’en était rien. Donovan était bel et bien vivant et tout son être se tournait vers la jeune fille de l’autre côté de son bureau dont il écoutait l’histoire. Ainsi elle ignorait tout de sa mère, ce qui n’avait rien d’étonnant à en juger par ce que Donovan avait découvert au sujet de son sang.

« Miss Bellingham, je n’irai pas par quatre chemins. Il n’y a sans doute aucune bonne manière de vous apprendre ce que je m’apprête à vous dire. A la suite de cet incident qui a eu lieu tout à l’heure, j’ai pu constater quelques caractéristiques particulières dans votre sang. »

Donovan se racla la gorge comme si un chat s’y était installé. Il ne se sentait pas particulièrement à l’aise de révéler ce type d’information. Ce n’était pas à lui de le faire lui semblait-il, et pourtant s’il ne le faisait pas, qui le ferait ? Visiblement pas cette mère qui avait abandonné son rejeton sur le pas de la porte de son géniteur. Lui au moins avait assumé son rôle.

« Miss Bellingham » reprit-il d’une voix plus assurée. « J’ignore qui était votre mère en revanche je peux vous dire ce qu’elle était probablement. Vous portez en vous le pouvoir des vélanes, j’en mettrais ma main au feu. »

Pour quelqu’un qui ne voulait pas y aller par quatre chemins il lui semblait avoir tourné et atermoyé pendant une éternité. A présent l’information était jetée en pâture à la jeune fille qui pouvait en faire ce que bon lui semblait. Donovan ignorait comment son élève allait réagir mais il se tenait prêt à réagir à toute réaction qui la mettrait en danger (comme une perte de connaissance par exemple). Un tel choc risquait en effet de provoquer des réactions non contrôlées.

descriptionDans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham EmptyRe: Dans les brumes hypnotiques | avec miss Bellingham

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Ce n’était qu’après coup que Clary se questionna sur ce qui pouvait bien intéresser son professeur quant à sa famille. Cette dernière n’avait rien d’extraordinaire, ne serait-ce que son père était un athlète professionnel et ce fait était d’ailleurs bien connu de tous. Les Bellingham n’avaient pas de réputation notable contrairement aux anciennes maisons de sang-purs. Ils avaient toujours œuvré dans un anonymat qui ne les dérangeait pas. Lorcan était le premier à chercher une renommée quelconque.

En ce qui concernait sa mère… L’Irlandaise n’avait qu’une note manuscrite qui ne lui disait pas grand chose sur l’identité celle-ci. Peut-être avait-elle une apparence qui rappelait une connaissance à son enseignant et ce dernier se demandait si elles étaient reliées? Difficile à dire avec l’expression neutre qu’il arborait… Une chose était certaine, toutefois, son avant-propos n’augurait rien de bon.

- Mon sang? répéta-t-elle, confuse.

Alors là, l’étudiante n’avait pas la moindre idée d’où son interlocuteur voulait en venir. Elle en avait perdu une quantité non négligeable lors de l’incident provoqué par Williams, certes, mais tout était réglé depuis sa visite à l’infirmerie. Le dégât à leur station avait également été nettoyé durant son absence. Qu’est-ce qui pouvait donc le tracasser ainsi? Car il ne semblait pas particulièrement à l’aise de ce qu’il se préparait à lui annoncer. Elle-même commençait à être nerveuse face à ce suspens.

Ce qu’était sa génitrice? Voilà une description mystérieuse… Faisait-il référence à son sang, justement? Était-ce une née-moldue, une sang-pur, une sang-mêlé ou une cracmol? Comment faisait-il pour le savoir? Connaissait-il vraiment celle qui l’avait mise au monde et elle lui avait demandé de l’approcher avec la vérité? Tant de questions se bousculaient dans sa tête…

- Vous portez en vous le pouvoir des vélanes, j’en mettrais ma main au feu.

Clary cligna des yeux à répétition, de plus en plus ébahie. « Je… Quoi? » Son cerveau venait assurément de prendre la poudre d’escampette. Disparues étaient ses pensées et la conscience de son environnement. Elle n’arrivait pas à se remettre du choc de ce qu’elle venait d’entendre. Elle sentait une certaine légèreté typique d’un étourdissement, donc elle plaça une main sur l’objet le plus proche pour mieux se soutenir, le bureau en l'occurrence. Elle secouait légèrement la tête.

- Je ne comprends pas… Elle leva les yeux afin de croiser le regard du professeur. Qu’est-ce qui vous le fait penser?

Il était inutile de lui demander s’il était certain puisqu’il affirmait être prêt à mettre sa main au feu.

D’un autre côté, c’était une hypothèse qui méritait d’être explorée en profondeur. Les vélanes avaient un pouvoir d’attraction indéniable chez toute personne attirée par les femmes. Cela serait une cause logique au comportement étrange que les garçons semblaient toujours avoir en sa présence… Car la sorcière en avait entendu, des commentaires frôlant le ridicule dans une tentative de la séduire. Sa grande popularité auprès de la gente masculine malgré son aversion pour les événements sociaux ferait du sens dans cette optique de magnétisme magique.

- À bien y penser… Ça expliquerait bien des choses. Je n’ai connaissance d’aucune autre femme dans ma famille qui a du sang de vélane… Alors, ça ferait du sens que ça vienne de ma mère. Elle soupira de façon saccadée. Mais comment en êtes-vous venu à cette conclusion?

Ses pensées allèrent directement à Elyas. Et si c’était réellement trop beau pour être vrai? L’universitaire ne pouvait pas lui cacher ce qu’elle venait de découvrir… Ça changeait tout, dans un sens, s’il n’était pas maître de ses émotions quand elle était dans les parages. Enfin, ce n’était pas le moment de se questionner là-dessus. Son enseignant devait avoir mieux à faire qu’attendre qu’elle se décide au sujet de son ami avec bénéfices.

- Je ne sais pas quoi dire… Ni quoi en faire. Y a-t-il… Y a-t-il une façon de le confirmer hors de tout doute?

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L’hébétude répondit à l’affirmation plus qu’étonnante du professeur. Miss Bellingham sembla interdite un instant durant lequel Donovan se tint parfaitement immobile. Il attendait un signe de la part de sa jeune fille pour réagir d’une façon ou d’une autre. Il avait livré ce qu’il savait, il était à présent du ressort de la jeune fille d’en faire ce qui lui semblait approprié. Donovan ne pouvait faire plus pour le moment.

Les pensées fusaient dans l’esprit de la jeune fille et Donovan imaginait sans mal les rouages tourner dans la tête bien pleine de son élève. Elle pensait à haute voix, lui livrait le fruit de ses réflexions. Donovan ne bougeait pas, son regard bienveillant posé sur la jeune fille l’encourageait à continuer à réfléchir à tout cela, aux implications, aux explications que cela pouvait lui apporter. Il était certain que d’autres évènements avaient dû survenir dans la vie de miss Bellingham avant cet incident, des bizarreries, des choses qu’elle ne s’était pas expliquées… jusqu’à aujourd’hui. Donovan hocha la tête, approbateur, lorsqu’elle en vint justement à cette conclusion.

Comme la jeune fille paraissait revenir au moment présent et s’adressait à son professeur pour lui demande de l’aide, Donovan se leva et fit le tour de son bureau pour se rapprocher d’elle. Il restait son professeur, sans le moindre doute, mais ils sortaient là du cadre habituel d’une telle relation. Ainsi il vint prendre place sur le banc à côté d’elle pour leur offrir un tête à tête plus égalitaire. Il ne se retranchait plus derrière ses murailles d’adulte, il se plaçait à la hauteur de la jeune fille. Tourné vers elle, une jambe de chaque côté du banc, Donovan prit la main blessée et bandée de sn élève et l’observa avec intérêt. Ce n’était pas tant pour vérifier les bons soins qu’elle avait reçu que pour ne pas avoir à soutenir son regard. Il ne savait trop encore comment se sortir de cette situation sans avoir à confier à son élève le véritable statut de sang de son professeur de potions.

« Croyez-moi, il n’est nullement nécessaire de vérifier, je suis tout à fait certain de ce que j’affirme. Ces faits qui seraient expliqués par une telle qualité vous suffisent sans doute à lever tout soupçon. »

Donovan marchait sur des charbons ardents. Il était conscient de ne pas satisfaire pleinement les demandes de son élève mais que pouvait-il donc lui dire d’autre ? Certainement pas que son sang représentait pour lui, pour elle, une menace sérieuse. Il attirait le semi-vampire avec une force peu commune. l’absence de doute qu’il pouvait lui offrir mettait tout simplement sa vie en danger.

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Le dicton de Confucius allait comme suit : « La connaissance est la clé du pouvoir, de la sagesse. » Pourtant, la minuscule information comme quoi Clarissa était descendante de vélane donnait à celle-ci une impression diamétralement opposée. Elle se rendait compte qu’elle ignorait son essence-même jusqu’à aujourd’hui. Ainsi, comment ne pas remettre en question chaque facette de sa vie? Une petite phrase avait créé le plus grand doute chez elle et elle était perdue quant à ce qui devait être l’étape suivante.

Ce n’était peut-être pas surprenant qu’elle se soit tournée vers son côté scientifique dans l’espoir de recoller les morceaux. Une vérification supplémentaire lui aurait donné un peu plus de temps pour se faire à l’idée… Tout en s’accrochant à la possibilité d’un faux diagnostic de son sang. C’était une réaction un peu enfantine dont elle n’était pas fière, mais qui avait tout de même traversé son esprit.

Professeur Craig, dans un élan de solidarité, s’installa devant elle et lui prit la main. Les yeux de la Serdaigle se rivèrent sur leurs mains jointes. Elle était reconnaissante de ne pas être seule pour apprendre cette nouvelle.

- Vous avez raison… Il y a trop d’éléments qui concordent pour que ce soit une coïncidence. Elle hocha lentement la tête et serra un peu plus sa main. Elle devait se fier à l’expérience de son enseignant. Je suis désolée, je ne remettais pas en cause votre jugement. C’est simplement un… choc. Jamais je n’aurais pu imaginer être une hybride, encore moins de ne pas être au courant de la chose. En tant que Serdaigle, je me targue de ma vivacité d’esprit et de ma capacité d’analyse… Et voilà que je n’avais pas la moindre idée concernant mon ascendance. Tous les signes étaient là, pourtant, mais je ne les voyais pas.

Se flageller mentalement n’était assurément pas le meilleur mécanisme d’adaptation, mais c’était ce qu’il y avait de plus facile en ce moment. Il lui faudrait plus d’une minute pour en arriver à l’acceptation de son héritage nouvellement découvert. Elle leva les yeux afin de croiser le regard de son interlocuteur.

- Professeur Craig… Connaissez-vous beaucoup de descendantes de vélanes?

Le côté intellectuel de l’Irlandaise prenait la relève, cherchant à acquérir le plus d’informations possible. Une visite à la bibliothèque était à prévoir dans un avenir très rapproché, mais pourquoi ne pas profiter de la source de savoir qui était en face d’elle?

- Je sais que je devrai adapter mon comportement afin d’éviter des désagréments chez les autres et que, en théorie, rien ne change réellement dans ma vie de tous les jours… Sauf que… Comment dire?

Trouver les bons mots pour exprimer sa pensée n’était pas un exercice facile à réaliser avec le brouillard mental qui obscurcissait son jugement. L’étudiante se retint de grogner de frustration face à son incompétence actuelle en fermant les yeux et en prenant une grande inspiration. « Un mot à la fois, » se répéta-t-elle à plusieurs reprises.

- Je n’arrive pas à visualiser un quotidien « ordinaire », finit-elle par articuler, en mimant les guillemets de sa main libre. J’ai l’impression que les règles sociales avec lesquelles j’ai grandi ne me correspondent plus tout à fait et je ne sais plus sur quel pied danser, si on veut… Ce qui est ironique puisque je me débrouillais assez bien jusqu’à maintenant. Enfin, je crois… Elle soupira. J’ai besoin d’un cadre de référence. Elle haussa les épaules. Je ne m’attends pas à ce que vous ayez des réponses à toutes mes questions, mais si vous connaissez qui que ce soit qui pourrait m’aider… Ou même juste un ouvrage à consulter, je suis ouverte à toute suggestion. Et je vous remercie de m’avoir renseignée quant à ma nature. Je ne l'aurais peut-être jamais découvert autrement et ça aurait pu me causer des problèmes à quelque part en cours de route…

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Un hochement de tête approuva la réaction de la jeune fille. Donovan n’avait guère douté qu’il se soit produit dans la vie de miss Bellingham des évènements de nature à corroborer ses dires. Le semi-vampire ne pouvait prouver ce qu’il avançait autrement qu’en rapportant l’effet hypnotique que produisait le parfum du sang de la jeune fille sur sa personne, ce qui revenait à révéler sa propre nature non-humaine, aussi en était-il hors de question. Il était donc nécessaire de faire appel au bon sens et à l’esprit brillant de la jeune fille. Cette tâche était bien plus aisée compte tenu des capacités de la jeune Serdaigle et permettait en outre une meilleure prise de conscience.

« Ne vous blâmez pas ainsi. Nulle personne censée n’irait imaginer une telle chose. »

Encore que Donovan sût d’expérience qu’une personne à qui il manquait l’un de ses parents, ou même les deux, se laissait bien souvent prendre par son imagination qui produisait alors de nombreuses histoires pour expliquer cette perte ou cet abandon. L’absence laissait un vide que l’imagination avait tôt fait de combler, Donovan en savait quelque chose…

Mais il n’était pas question de lui ou de son propre père, aussi Donovan ne laissa-t-il pas glisser son esprit vers ces chemins abrupts. Le professeur recentra ses pensées sur son élève et les questionnements dont elle était la proie par son fait. Bonne ou mauvaise chose ? Impossible de le dire, cependant il semblait à Donovan que la jeune fille avait le droit de savoir, et même qu’elle devait savoir afin qu’elle puisse désormais avancer dans la vie en sachant où elle mettait les pieds. Il ne fallut pas longtemps pour que la Serdaigle montre à son professeur qu’il avait eu raison de croire en elle. Malgré tout elle avait besoin d’être accompagnée, ce qui était tout naturel.

« Je connais quelques individus. » répondit-il prudemment.

Ces créatures laissaient à Donovan un souvenir mitigé. Il se méfiait des vélanes et plus encore du puissant attrait qu’elles faisaient naitre en lui. Leur sang était pour le semi-vampire une source de torture que la dilution opérée par la descendance atténuait à peine. Fort heureusement, ces créatures étaient peu nombreuses dans leurs contrées, leur habitat naturel se situait bien plus à l’est, mais les quelques rencontres opérées au Royaume-Uni suffisaient amplement au gout du semi-vampire.

Miss Bellingham quant à elle ne trouvait pas ses mots. Donovan la devinait perdue. C’était tout naturel. Donovan essayait d’imaginer comment il se sentirait, lui, si on lui apprenait soudain qu’il possédait en lui un peu de sang de vampire. Sans nul doute il se sentirait déboussolé, tandis que dans un même temps des pièces du puzzle auraient pris leur place. Tout se serait emboité dans son esprit pour y prendre la place naturelle qui aurait dû être leur dès le début. De fait, Donovan n’avait jamais eu à se poser de question sur son attrait pour le sang, son odorat prononcé et son ouïe plus fine qu’un humain ordinaire et il en était heureux. Dans le cas contraire, nul doute qu’il aurait agit d’une manière similaire à miss Bellingham qui en cet instant tentait tant bien que mal de mettre des mots sur des pensées chaotiques.

« Je comprends votre perte de repères. » répondit Donovan en pesant chacun de ses mots. Il prenait le temps de les choisir, formant des phrases plus lentes qu’à l’accoutumé, dans l’espoir de ne pas perdre plus encore la jeune fille, ni de lui donner des espoirs injustifiés ou des conseils erronés. « Il me semble que vos repères actuels, bien que bouleversés, n’ont pas à être remis tout à fait en question. A mon humble avis ce n’est pas sans raison que vous êtes parvenue jusqu’ici sans provoquer de catastrophes. Bien sûr je ne suis pas un expert en ce qui concerne les vélanes et des informations complémentaires vous seraient salutaires mais… votre intelligence et la conscience de vous, ainsi que de ce que vous êtes, peuvent suffire à ce que vous construisiez une vie aussi normale que possible. »

Donovan se sentait comme un imposteur. Il est vrai que son souhait était de rassurer la jeune fille avant tout afin qu’elle ne considère pas cette révélation de ce qu’elle était comme une catastrophe qui faisait s’écrouler son monde. En vérité, miss Bellingham était parvenue jusqu’ici sans difficultés, ainsi même si un accident pouvait arriver il paraissait qu’elle n’était pas en si mauvais chemin.

Le professeur plaça deux doigts sous le menton de son élève afin de tourner son visage vers lui. Il plongea son regard au plus profond des yeux clairs de la semi-vélane et bien qu’il ressenti son pouvoir d’attraction il n’en éprouva pas de gêne particulière. Non, il n’y avait pas de doute, les mâles n’avaient rien à craindre entre ses mains.

« De mon point de vue, tout personnel qu’il soit, vous êtes bien assez intelligente pour vous en sortir. J’ai confiance en vous, miss Bellingham, vous saurez quoi faire. »

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