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Le Troll Dansant


Nayla avait soupiré bruyamment de soulagement lorsqu’elle avait enfin repéré la chevelure si distinctive de Deryn au travers la table des Serpentards. Depuis la gare qu’elle espérait la croiser, répéter leur nouveau rituel de voyage, prendre ce temps pour renouer après un été séparées. Drew était encore énervée que son amie n’ait pas non plus essayé de la trouver, mais seulement parce qu’elle s’était vraiment inquiétée de ne pas la revoir. Pendant quelques instants, elle avait craint le pire, quand même! Et si Slughorn n’était jamais revenue à Poudlard, s’il lui était arrivé quelque chose?

Ce n’est que lorsque les élèves avaient commencé à se lever de table pour rentrer aux dortoirs et qu’elle vit Deryn organiser les premières années pour les mener jusqu’à leur salle commune que son petit cœur de guimauve s’attendrit. Elles ne s’étaient pas retrouvées parce que son amie était devenue préfète, tout simplement, du coup elle avait dû patrouiller une bonne partie du voyage en train et avait certainement pris les devants à la sortie de celui-ci afin de mener ses devoirs à exécution. Toute rancune envolée, Nayla fouilla ses poches en paniques, et réalisant qu’elle n’avait pas de quoi écrire, supplia tous les élèves de sa maison qu’elle croisait de lui passer une plume. Gribouillant un mot sur une serviette de table en papier, l’adolescente le fourra dans sa poche et entreprit de suivre la masse verte qui quittait la Grande Salle en même temps que la jaune. Puisqu’ils devaient tous descendre d’un étage, elle avait encore une chance de rattraper Slughorn et lui refiler le mot discrètement.

Après tout, ce qu’elle lui suggérait était risqué, alors elle ne pouvait pas simplement lui lancer ça à voix haute, surtout entourées d’élèves comme elles l’étaient présentement (en particulier des Serpentard!) ça leur attirerait toutes les deux des ennuis. D’ailleurs, elle n’en revenait toujours pas elle-même qu’une telle idée ait pu lui traverser l’esprit. Après tout, elle pouvait bien attendre le lendemain pour lui parler, non? Ben non, justement. Elle n’en dormirait probablement pas de la nuit si elle n’essayait pas au moins.

Nayla avait pressé le pas, prétendant simplement vouloir dépasser le groupe de Serpentard devant elle, mais fit exprès de frôler la main de Deryn avec la sienne. Discrètement, elle glissa dans la paume de son amie la serviette de table froissée, appuyant le transfert d’une pression soutenue de ses doigts contre les siens l’espace d’une seconde, puis poursuivi simplement sa route, essayant d’avoir l’air de rien. Bien malgré elle, Drew fut incapable de résister à l’envie de jeter une œillade par-dessus son épaule plusieurs pas plus tard, lorsque leurs chemins durent se séparer pour prendre chacune la route de leur maison. Esquissant un sourire en coin à l’adresse de Slughorn, la Poufsouffle se demanda bien ce qui lui prenait de se sentir rougir de la sorte, subitement. Probablement le stress face à ce qu’elle planifiait!

Un très long moment plus tard, alors que la salle commune de sa maison était enfin entièrement vidée, la terriblement nerveuse adolescente se faufila sur la pointe des pieds hors du dortoir. Maugréant silencieusement de ne pas encore avoir appris le sortilège de désillusion, Nayla marcha d’un pas rapide, pour ne pas dire couru, aussi silencieusement qu’elle le pu jusqu’au passage secret où elle avait donné rendez-vous à Deryn, qui n’était heureusement pas trop loin. L’air d’une biche apeurée devant les phares d’une voiture, quiconque aurait vu Drew en cet instant l’aurait tout de suite incriminée pour bien plus grave qu’un bris de couvre-feu, mais c’était avec une chance inouïe qu’elle atteignit le passage complètement vide. Son cœur battant la chamade, l’adolescente s’appuya contre le mur, bien camouflée désormais derrière une statue, tentant de récupérer une respiration à peu près normale.

-Lumos… chuchota-t-elle finalement, baguette en main, lorsqu’elle s’en sentit capable, sachant pertinemment que, de l’extérieur du couloir secret, personne ne pourrait voir son sortilège, à moins justement de venir inspecter ladite cachette.



Le mot :


Dernière édition par Nayla Drew le Mar 1 Déc - 20:12, édité 1 fois

descriptionDéjà à briser les règles! | Deryn (Terminé) EmptyRe: Déjà à briser les règles! | Deryn (Terminé)

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Deryn avait pour ainsi dire depuis un moment déjà perdue de vue Nayla, largement plus qu'occupée à faire en sorte que tout se passe bien dans les rangs des élèves qu'elle guidait. Aussi fût-elle surprise quand elle sentit la main de celle-ci contre la sienne au détour d'un couloir, lui laissant dans sa main un petit bout de serviette, avant de s'éloigner rapidement et de se retourner vers elle pour la notifier d'un sourire. Chose à quoi Deryn ne sût pas trop comment réagir, et elle la regarda ainsi s'éloigner sans répondre d'une manière ou d'une autre sur le moment. Bon sang, mais qu'est-ce que tout cela pouvait bien vouloir dire?

Profitant d'un moment d'accalmie pour ressortir le mot et le lire en toute discrétion, Deryn eu l'impression de se prendre un poing en pleine figure. Mais qu'est-ce qui lui était donc passé par la tête? Elle venait, et en toute connaissance de cause, de donner une preuve d'intention d'enfreindre le règlement de Poudlard dès ce soir, en lui donnant le lieu et l'heure, et à une préfète en plus! Oh, bien sûr, un mot de ce genre de quelqu'un d'autre aurait tout de suite éveillé sa méfiance : cela aurait pu être un canular, ou pire encore, un piège. Mais ce mot venait de Nayla, et Deryn savait très bien que jamais celle-ci ne chercherait à jouer un sort malicieux à qui que ce soit, et encore moins à elle, à n'en pas douter. Mais c'était parfaitement en dehors des règles! Et si elle se faisait prendre? Et s'il lui arrivait quelque chose? Deryn était d'ores et déjà tiraillée sur la marche à suivre pour se dépatouiller de cette situation, entre mettre immédiatement en sécurité Nayla en faisant en sorte qu'elle ne puisse pas sortir ce soir, quitte à ce qu'elle en soit punie et lui en tienne rigueur un jour ou deux et s'y rendre pour la secouer un peu et... Pour la voir, aussi. La situation n'était pas du tout confortable, et l'indécision régna longtemps dans l'esprit de Deryn, jusqu'à ce que la décision soit trop tardive pour pouvoir aller à l'encontre de son plan.

Aussi, se lançant dans une patrouille dans les couloirs à l'heure dite, Deryn prit tout de même bien soin de couvrir ses traces par des sorts réguliers d'oblitération, allant jusqu'à "nettoyer" la zone entourant la statue du troll dansant avant de s'y glisser silencieusement, marquant le lieu par un sortilège d'impassibilité.

Retrouvant, de fait, au bout du passage Nayla, la première chose qu'elle fit fût de brandir à nouveau sa baguette et de chuchoter.


"Sourdinam."

A ses yeux, deux précautions valaient mieux qu'une, et ainsi elles avaient une chance minuscule de se faire repérer. Et, encore, avant d'adresser la parole à Nayla, Deryn, toujours soucieuse, sorti le petit mot de Nayla, le posa par terre dans un endroit sans risque, et murmura une nouvelle formule pour faire disparaître toute preuve.

"Incendio."

Suite à quoi, tout problème résolu, Deryn pu enfin se détendre - ce qui consista d'abord à invectiver Nayla.

"Non mais tu te rends comptes de tout les risques que tu as pris! Je sais qu'on est en cinquième année et que nos journées vont être surchargées, mais on aurait quand même réussi à se voir un peu plus tard, tu ne crois pas? Tu as pensé à couvrir tes traces, au moins?"

Reprenant son souffle, Deryn finit par baisser sa baguette et se détendre visiblement, allant même jusqu'à aller s'assoir sur une pierre non loin, sur laquelle Nayla pouvait s'assoir aisément elle aussi. Elle l'invita même,d 'ailleurs, à venir s'assoir à côté d'elle, d'un geste.

"Enfin, maintenant c'est fait, et on improvisera si quelqu'un arrive. Il faudra bien que je te raccompagne jusqu'à ta salle."

Si la cible était facile à atteindre, un sort bien pensé pourrait suffire. Et dans le pire des cas, elle pourrait toujours dire qu'elle l'a prise en train de traîner dans les couloirs, ce qui la couvrirait elle, déjà. Ce qui n'était pas négligeable, même si ce n'était pas sa solution préférée. La regardant désormais d'un air et prenant un ton nettement plus doux et amical, Deryn sourit même à Nayla par la suite.

"Bon, à part ça... Comment vas-tu, Nayla? Tu as passé de bonnes vacances?"

descriptionDéjà à briser les règles! | Deryn (Terminé) EmptyRe: Déjà à briser les règles! | Deryn (Terminé)

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Mieux maintenant que t’es là


Peut-être qu’elle n’allait pas venir, considérant les risques? Si les rôles avaient été inversés, Nayla n’était pas certaine qu’elle aurait foncé dans la nuit, en dépit du couvre-feu. Ou peut-être qu’elle préviendrait des adultes et mettrait la Poufsouffle dans de beaux draps? Ça ne serait pas vraiment la première fois que Deryn lui ferait un coup aussi dure pour lui «apprendre une leçon». Pourtant, Drew n’était tellement pas le genre d’élèves à chercher les problèmes, et déjà, toute seule dans le noir, éclairée par la si faible lueur de son lumos, elle regrettait sa folie. Mais il était trop tard, pas vrai? Si elle essayait de rentrer maintenant, et que Slughorn débarquait finalement au point de rendez-vous, qu’allait penser son amie d’elle?

Seule dans l’obscurité et le silence, maudissant le fait de n’avoir ni montre ni horloge, Nayla comptait les secondes, essayant de se retrouver dans le temps pour savoir si Deryn était en retard, ou si c’était elle qui était trop en avance. Puis, elle crut entendre, très faiblement, des pas prudents, et sa poigne se resserra autour de sa baguette, même si elle savait très bien que, si ce n’était pas son amie qui arrivait, elle n’oserait jamais la lever pour se défendre et essayer de se sortir de la situation puérile dans laquelle elle s’était mise. Puis, apparu la silhouette de celle qu’elle aurait pu reconnaître entre mille, et Drew sentit ses jambes ramollir, au point qu’elle s’appuya sur le mur de pierre froide devant elle pour ne pas finir au sol. La trouille qu’elle avait eu, quand même!

Bien plus prudente qu’elle, Slughorn avait murmuré deux sortilèges pour protéger l’endroit où elles se trouvaient, puis avait brûlé la note laissée par Nayla plus tôt. Ce n’est que maintenant que l’adolescente réalisa à quel point elle avait été stupide d’écrire son nom en entier, plutôt que de simplement laisser un «N» vague que Deryn n’aurait pas manqué de comprendre, mais au moins, personne n’avait semblé mettre la main sur la note dangereuse.

Même si la première réaction à sa vue avait été de l’invectiver, Nayla n’avait qu’une envie et c’était de se jeter dans les bras de son amie, seulement pour se rassurer, parce qu’elle avait franchement eu la trouille de sa vie en l’attendant. Elle se figea toutefois dans son intention à la dernière question de Deryn, à laquelle elle ne répondit pas, sachant très bien qu’elle n’avait absolument pas planifié «cacher ses traces» comme une sale débutante. L’air qu’eut rapidement l’adolescente fautive sur le visage en disait toutefois bien plus long que les mots qu’elle ne prononça pas sur son incapacité à jouer les criminelles correctement.

-Je… je sais, chuchota-t-elle bien bas malgré tout dans le but d’au moins répondre aux premières questions de son amie. Je sais, c’était stupide, je suis désolée Deryn, je ne sais pas à quoi je pensais et… J’ai pas pris le temps de réfléchir avant d’écrire et… tu m’as manqué c’est tout… conclut-elle d’une toute petite voix embarrassée.

Nayla réalisait bien que la grandeur du délit n’équivalait pas la force de ses sentiments, mais elle n’avait tout simplement pas d’autres explications à donner. Elle n’allait quand même pas avouer qu’elle s’était fait du soucis en ne la trouvant pas plus tôt et que le soulagement de la repérer finalement et de comprendre son absence avait déclenché cette série d’événements ridicules?

Deryn était allée s’asseoir sur une grande pierre faisant guise de banc dans la cachette, et Nayla soupira bruyamment en laissant échapper toute son angoisse lorsque celle-ci l’invita d’un seul geste silencieux à la rejoindre. Dire que Drew s’était laissée tombée sur la pierre, aux côtés de son amie, eut été clairement un euphémisme. Un peu plus et ses jambes auraient cessés de la supporter, mais là, tout près de Slughorn, elle se sentait un peu plus en sécurité.

-Ha non, surtout pas! hoqueta Nayla avec un air épouvanté. Non, je vais rentrer toute seule, je t’aurai déjà assez causé d’ennuis comme ça, si je me fais prendre au retour, j’assumerai toute seule les conséquences et je te couvrirai.

Bon, la vérité, c’était que Nayla était probablement aussi mauvaise menteuse que briseuse de règlement, du coup pour que quoi que ce soit de ce qu’elle raconte ait l’air crédible, il valait en effet mieux que Deryn soit là pour raconter une histoire à sa place. Bien sûr, ce que les deux adolescentes ignoraient à ce moment, c’était que la plupart des membres du personnel de l’école fêtaient encore la rentrée dans leur Salon et qu’elles avaient de très maigres chances de se faire pincer, en fait.

Comment elle allait? Qu’est-ce qu’elle avait fait pendant les vacances? Même si c’était normalement les questions d’usages lorsqu’elles se revoyaient à la rentrée, et que c’était au départ ce qui lui avait manqué dans le train, Nayla avait la drôle d’impression d’être au-delà de ces considérations à cet instant. Lorsqu’elle tourna la tête pour oser croiser le regard de son amie, toutefois, son visage s’éclaira bien vite, encore plus que le bout luminescent de sa baguette, et un sourire à fendre les cœurs de n’importe qui fit disparaître toute angoisse de ses traits.

-Mieux maintenant que t’es là… chuchota-t-elle tout bas, comme un secret avoué du bout des lèvres, même en sachant qu’avec le sortilège lancé par son amie, elles pouvaient bien parler à peu près normalement. Oui, je dirais bien que… ça va mieux que tout à l’heure, là. Comme si… ça va te paraître bizarre, mais c’est comme si, le fait qu’on ait pas passé le voyage en train ensemble, ça m’avait…

Se mordant nerveusement les lèvres, Nayla avait clairement l’air de chercher ses mots, mais surtout parce qu’elle ne voulait pas lancer un truc trop «niais» dont Deryn aurait pu se moquer. Haussant finalement les épaules, elle se contenta de débiter les premières choses qui lui passèrent par la tête, trop secouée de toute façon pour réfléchir d’avantage.

-Ça m’avait troublée. Je ne trouve pas les bons mots, c’est comme si ça avait ruiné ma rentrée. Je sais, c’est bien égoïste hein? Tu avais du travail à faire, mais je ne le savais pas encore, du coup… Le voyage en train m’a semblé bien pénible sans toi, Deryn. Je suis désolée, je crois que j’avais juste envie de te parler, et t’entendre me parler de cet été, mais tu dois être éreintée, hein? Et moi je t’empêche de dormir avec mes idées qui risquent juste de nous apporter des problèmes. Tu avais raison, on peut se parler de notre été demain, ou un autre jour, il n’y a rien qui presse, après tout.

Mais elle n’était absolument pas fatiguée, ayant dormi la majeure partie du voyage, et savait bien qu’elle n’arriverait pas à fermer l’œil de la nuit, après ce qu’elle venait de vivre!

descriptionDéjà à briser les règles! | Deryn (Terminé) EmptyRe: Déjà à briser les règles! | Deryn (Terminé)

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Si, au tout début, Deryn s'était montrée grognon face à l'imprudence de Nayla, c'était, et elle en avait trop conscience, parce qu'elle s'était beaucoup inquiétée pour elle. Allez savoir sur qui - ou quoi! - elle aurait pu tomber! Mais puisqu'elle était là et en bonne santé, son inquiétude avait fondu comme neige au soleil, d'autant plus que celle-ci se confondait en excuse, réalisant toutes les bêtises et erreurs qu'elle avait commise. Tout juste la reprit-elle quand celle-ci prétendit pouvoir rentrer toute seule.

"Allons, ne soit pas bête, c'est beaucoup trop dangereux. Et au pire, si on se fait prendre, je pourrai toujours prétendre que je t'ai trouvé en train de traîner dans les couloirs. Après tout c'est dans mes attributions également, d'attraper les personnes récalcitrantes."

Pour elle ne savait quelle raison, Deryn se mit alors à palabrer à ce sujet, sans vraiment y réfléchir. Elle n'avait pourtant pas vraiment l'habitude de parler pour ne rien dire, et encore moins de parler sans peser ses mots. Mais pour une raison compliquée à comprendre, la présence de Nayla, plus le fait qu'elles se soient manquées, plus tout ce périple, avait fini par pousser Deryn à lui confier ses pensées du moment.

"Je me demande bien quelle histoire je raconterai alors... Peut-être que je t'ai surpris en plein rendez-vous amoureux? Mais qui serait alors ton petit ami? Ou ta petite amie, hein, il ne faut pas se montrer exclusive. Enfin non, ce n'est peut-être pas une bonne histoire, car il faudrait alors que je dénonce une autre personne, et ça risquerait de ne pas tenir debout. Mais bon, pour quelle autre bonne raison je pourrai donner pour expliquer ta soudaine décision de braver le règlement, hein?"

Mesurant petit à petit les tenants et aboutissants de ses propos, Deryn choisit finalement de balayer le sujet d'un revers de la main pour le moment, se concentrant plutôt sur les propos de sa meilleure amie. Elle la connaissait trop bien, et elle savait qu'elle n'était absolument pas sincère quand elle disait se sentir capable d'attendre ne serait-ce qu'à demain. Aussi celle-ci lui offrit le temps qui lui était nécessaire. Après tout, si elle était tout de même fatiguée, ce n'était pas pour autant qu'elle ne pouvait pas consacrer un peu de temps à Nayla, du même coup. Et puis, elle n'avait pas envie que celle-ci vide plutôt son sac envers une de ses autres "amies"... Rien que cette idée-là souleva un élan de jalousie profond en Deryn, qu'elle chercha à cacher via un sourire calqué sur son visage.

"Non, ne t'inquiètes pas, je m'en remettrai. Alors vas-y, raconte-moi tout ce qui t'es arrivé cet été."

A vrai dire, les histoires de moldus que lui racontaient régulièrement Nayla paraissait toujours autant incongru à Deryn, même si celle-ci, pour essayer de mieux suivre, avait opté pour une option lui permettant d'étudier les us et coutumes des moldus. N'empêche, c'était toujours des histoires abracadabrantesques. Et si elle ne le lui avait pas précisé, oui, cela l'avait tourneboulé également de ne pas pouvoir lui parler plus tôt. Et encore plus de la voir rire en compagnies d'autres filles de Poudlard, tandis qu'elle peinait à gérer les élèves, excités par leur première rentrée ici.

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Tomates, parc d'attractions et divination


Même en sachant que, si elles se faisaient prendre ensemble, Deryn allait se servir de son propre titre pour se couvrir et blâmer uniquement Nayla, celle-ci ne lui en tenait absolument pas rigueur. Après tout, c’était bel et bien sa bêtise qui les avait mises dans cette situation, et elle voulait en prendre les conséquences, si celles-ci devaient arriver. Toutefois même Slughorn semblait peiner à trouver une raison logique derrière l’escapade nocturne de Drew, après tout, il faudrait quelque chose de crédible pour l’incriminer aux yeux d’un professeur, la plupart sachant trop bien comment elle était si sage et obéissante, en temps normal. Rien que la mention d’un petit ami potentiel avait suffi à faire rougir la Poufsouffle jusqu’aux oreilles, et son sourire embarrassé lui donna un air tellement enfantin qu’on en oubliait facilement qu’elle avait un bon quinze ans.

-Aucun de mes professeurs ne croirait à un truc pareil… gloussa-t-elle doucement en se couvrant les joues de ses mains comme pour les rafraîchir un peu. Moi, un amoureux? Il faudrait déjà que je sois capable de regarder un garçon dans les yeux, hein? La petite copine serait moins surprenant comme mensonge!

Mais c’était vrai que, si elles s’en tenaient à cette idée, cela voudrait dire qu’il serait attendu de la part de Deryn qu’elle dénonce une autre personne, ce qui ne tenait pas trop la route. À moins que l’amoureuse secrète de Nayla se soit enfuie avant l’arrivée du professeur? Avant d’avoir le temps d’énoncer cette possible histoire, Drew songea nerveusement qu’elle risquait alors de faire les frais d’un interrogatoire, et que si on lui glissait subtilement du Veritaserum pendant celui-ci, Slughorn serait fichue et risquerait son titre de préfète. Non, il leur fallait vraiment une histoire béton qui ne laisserait pas place au doute.

-J’en sais rien… maugréa la Poufsouffle avec une moue désolée. Ce n’est pas tellement dans ma nature, hein? Zut alors, quelle criminelle pathétique je fais, même pas d’histoires toutes construites pour me sortir d’un mauvais pas… Tu diras que je souffre de somnambulisme, tiens!

Est-ce que ça pouvait se vérifier, ça? Vraiment, Nayla n’en savait strictement rien, alors, il y avait encore le risque qu’une enquête plus approfondie dévoile le mensonge. Mais franchement, elle ne pouvait penser à rien d’autre que la vérité qui pouvait justifier qu’elle déroge à un règlement. Et même là! Elle peinait encore à accepter qu’elle avait eu une idée pareille! Ça ne lui ressemblait pourtant pas… Dire que Deryn lui avait manqué était clairement un euphémisme, dans ce cas-ci, et Drew avait souvent de la difficulté à s’expliquer pourquoi elle ressentait cela aussi fort envers Slughorn, et pas avec ses autres copines.

Le sourire que lui offrit d’ailleurs la Serpentard en lui assurant qu’elle voulait bien rester discuter quand même ramollit davantage le cœur de guimauve de la Poufsouffle. Elle s’était donc juste lancée, avait parlé pendant de longues minutes presque sans interruption, s’arrêtant ici et là pour ajouter quelques précisions quand elle savait qu’elle parlait d’un truc moldu qui risquait de sembler étrange à Deryn. Mais pour reprendre son souffle, très peu. Disons que Nayla était capable de parler beaucoup, lorsqu’elle était confortable avec une personne. Les genoux remontés sous le menton, ses bras entourant ses jambes et la tête appuyée au mur, les yeux verts de Drew n’avaient jamais quitté ceux de Slughorn.

Que ce soit lorsqu’elle avait parlé des nombreuses heures hors du temps qu’elle avait passées dans son jardin à observer le ciel…

-Je n’arrive toujours pas à comprendre comment je fais pour qu’il soit aussi fructueux alors que, juré, je ne l’utilise pas ma magie hein! Le Ministère me l’aurait fait savoir, de toute façon, mais c’est comme si, année après année, mes plants faisaient juste produire plus et… Oh! J’oubliais, j’avais tellement de tomates fraîches que j’en ai apporté quelques-unes de la dernière récolte, il ne faudrait pas que je les oublie dans ma valise, je vais les sortir demain matin pour les partager, t’en veux?

Ou quand elle essaya, très maladroitement, de lui expliquer le concept d’un parc d’attractions et les raisons pour lesquelles les moldus aimaient défier la gravité de la sorte pour se faire peur à soi-même…

-Mais on le sait qu’on est en sécurité, en vrai, tu comprends? La peur est pas vraiment réelle, c’est plus impressionnant toute cette vitesse dans les manèges ou se retrouver la tête en bas… Oui, je sais, les moldus ont une drôle de façon de se divertir…

Et même lorsqu’elle avait parlé de Poudlard à une parfaite étrangère, prenant un sacré risque peut-être aux yeux des sorciers, mais songeant que ça ne pouvait pas faire de mal tant que ça.

-J’y croyais pas, tu le sais bien, à ces diseuses de bonne aventure qu’on trouve dans toutes les Foires moldues… Avant la troisième année. Mais maintenant que je suis le cours de Divination, je me dis que, peut-être, il y a des vraies sorcières de cachées dans les rangs des charlatans? Alors j’ai osé! Quand est venu mon tour, je me suis penchée sur elle comme ça… mima Nayla en s’approchant de l’oreille de Deryn pour illustrer son propos et lui chuchoter la suite… et je lui ai demandé… «Pouvez-vous deviner ma maison de Poudlard?»

Gloussant, Drew s’était éloignée brusquement de son amie en cachant son visage derrière ses mains.

-Mais non, au pire, elle aurait rien compris tu vois, je risquais rien? Mais, crois-le ou non, elle m’a bien répondu, avec un petit sourire en coin… «Les Poufsouffle, juste comme moi…» J’avais raison donc! Il y a des vraies sorcières douées en divination qui se cachent parmi les moldus pour leur lire l’avenir, tu te rends compte?

Et elle avait poursuivi comme ça encore un moment, même en sachant qu’elle ne pouvait pas faire le tour de tout ce qu’elle avait fait pendant son été bien rempli. Ses sœurs, désormais presque toutes adultes et au travail, s’assuraient de prendre congé et mettre un peu de sous de côté pour lui faire vivre des vacances de rêves à chaque année, question qu’elle soit pleine de beaux souvenirs pour ne pas trop s’ennuyer d’elles pendant l’année. Bref, le genre de trucs qu’elle n’avait pas pu vivre gamine, alors que sa mère était toujours à la ramasse côté financier, à élever seule autant d’enfants. Elle ne s’arrêta que lorsqu’elle eut l’impression que les paupières de Deryn s’alourdissaient, ayant perdu toute notion du temps. En plus, la ronde de la préfète n’était pas supposée durer si longtemps, si?

-Et j’ai parlé et parlé, sans que tu puisse me raconter ce que, toi, tu as fait cet été… marmonna Nayla, gênée. Mais tu vas d’abord aller dormir, hein? Avant que tu aies des problèmes pour de vrai. Ça va, je t’assure que je suis capable d’attendre demain pour écouter tes histoires, lui promit-elle en prenant doucement une de ses mains entre les siennes. J’ai hâte, mais je trouverai comment me contenir, précisa-t-elle avec un petit sourire amusé malgré tout.

De toute façon, elles ne pouvaient quand même pas rester cachées là jusqu'au petit matin, il fallait bien qu'on les trouve dans leur lit au réveil.

descriptionDéjà à briser les règles! | Deryn (Terminé) EmptyRe: Déjà à briser les règles! | Deryn (Terminé)

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Bien sûr, quand Nayla avança l'argument qu'aucun professeur ne la croirait capable de faire des bêtises pour aller voir son petit-ami, Deryn haussa les épaules.

"Oh tu sais, ils savent aussi que c'est de notre âge, ce genre de trucs. Et puis à l'adolescence, beaucoup de choses changent... Regarde, toi, tu es de plus en plus populaire et je suis sûre que bientôt, tu oseras bien parler aussi avec des garçons. Surtout qu'ils ne manqueront pas de te tourner autour, à coup sûr."

Deryn parlait en toute connaissance de cause : elle avait bien vu qu'à partir de la cinquième année, les couples se font et se défont, que les garçons font de plus en plus de ronds-de-jambes au filles et que les filles parlent de plus en plus des garçons, que ça soit pour se moquer, répandre des rumeurs sur de possibles relations et sentiments amoureux ou encore pour défaire la concurrence. Elle avait même déjà vu quelques filles de sa classe s'y mettre en fin d'année dernière, et elle n'ignorait pas que cela allait sans doute aller en s'empirant. Pour autant, Deryn ne se sentait pas du tout concernée par ce mouvement, et ne nourrissait toujours pas le moindre intérêt pour les garçons. Alors pourquoi le fait d'évoquer le fait que Nayla pourrait bientôt avoir un petit ami la bousculait tout autant?

"Oui bah évites de vouloir sortir avec quelqu'un comme ça, sur un coup de tête, quoi, que ça soit une fille ou un garçon. Franchement je pense que tu ferais mieux de ne pas trop t'intéresser aux gens sur ce plan."

Celui lui était sorti d'un seul coup, sans y réfléchir, et d'un ton tellement venimeux qu'un fourchelang ne pourrait sans doute pas le renier. Mais pourquoi se sentait-elle de se montrer si agressive sur ce sujet? Cela mettait profondément mal à l'aise Deryn, qui s'en sentit rougir et détourna un instant son regard, avant de rebondir sur un tout autre sujet. Du moins c'est ce qu'elle essaya de faire.

"Si tu as peur de raconter des bêtises, il suffit de maquiller un peu la vérité. Au pire, on n'aura alors qu'à dire que tu voulais absolument me voir, et que j'ai fini par retrouver ta trace en faisant ma patrouille. Et que je te reconduis désormais à ta chambre."

Bien sûr, cela posait un autre problème, mais Deryn ne le mentionna pas. Cela ne risquait-il pas de laisser courir la rumeur que Nayla courrait derrière Deryn? Non, c'était ridicule de le penser. Après tout, elles se fréquentaient de manière plus ou moins officielle depuis la première année. Jamais personne n'irait s'imaginer une chose pareille... Si?

La conversation passa alors aux grandes discussions concernant les vacances de Nayla. Si celle-ci dû encore ponctuellement lui expliquer certains détails aburdes, Deryn pu la surprendre plusieurs fois en réussissant à décrire avec plus ou moins de succès certaines choses typiquement moldues. Déjà parce que Deryn, contrairement à ce que cela aurait pu être, écoutait réellement Nayla depuis des années et avait donc enregistré un certain nombre de détails. Mais aussi parce qu'elle avait volontairement pris l'option pour mieux comprendre les Modlus, ce qui l'aidait beaucoup. Officiellement, c'était pour pouvoir mieux anticiper leurs réactions, et pouvoir mieux gérer ces êtres qui leur était si inférieurs, même au Sangs-de-Bourbe. Officieusement, elle avait eu aussi la curiosité de mieux comprendre l'univers natal de Nayla, ce qui lui permettait désormais de mieux participer à la conversation.

Bon, évidemment, quand Nayla évoqua son épisode concernant la voyante, cela fit tout de même froncer légèrement les sourcils à Deryn. Elle savait que celle-ci s'était passionnée pour cette matière, qu'elle-même avait rejeté de base. Elle n'avait aucun talent particulier dans ce domaine, et elle doutait sérieusement qu'il y ai beaucoup de sorciers qui aient réellement un tel don. Aussi cette option lui avait toujours paru... Discutable. Mais elle ne se lança pas dans cette bataille-là avec Nayla ce soir. Cela n'empêcha pas tout de même de lui taper doucement sur les doigts.


"Bon, tu as eu de la chance de tomber sur une sorcière. Imagine que c'était une Moldue? Ca aurait pu soulever des questions, la pousser à faire des recherches... Et le ministère aurait été obligé d'intervenir. Ce n'est pas très prudent, Nayla, tu devrais le savoir."

La regardant ensuite avec un sourire taquin, Deryn vint lui toucher du bout de l'index son nez, pour se moquer gentiment de sa meilleure amie.

"Hé puis pas besoin d'être une vraie voyante pour deviner que tu es une Poufsouffle, Nayla."

Quand Nayla évoqua l'idée qu'elles feraient mieux de rentrer, Deryn soupira légèrement. Elle avait sans doute raison, mais elle pouvait tout de même lui résumer rapidement son été. De toute façon il n'y avait pas grand chose à en dire, quand on y réfléchissait.

"Oh, tu sais, c'est toujours les mêmes histoires... Etude, visites, bals, matchs de Quidditch... Hé puis je pense que je t'ai déjà raconté l'essentiel dans mes lettres, non? Tu as bien dû finir par les lire, quand même."

En effet, Deryn avait fini par envoyer discrètement deux lettres à Nayla au cours de l'été. Habituellement elle ne le faisait pas car ce n'était pas très bien vu dans sa famille d'entretenir une relation épistolaire avec une Sang-de-Bourbe, mais Deryn avait craqué, par deux fois. Elle aurait d'ailleurs pu en envoyer des dizaines d'autres, en réalité, et elle faisait tellement attention à se tenir correctement dans son courrier qu'il était pour ainsi dire très formel et presque lapidaire. Mais écrire tout ce qu'elle avait eu envie de lui raconter secrètement alors, toutes ses pensées et ses envies personnelles, auraient pris tellement de place qu'il lui aurait fallu trois hiboux pour porter chacune de ses lettres, au moins. Et puis désormais, c'était le retour au quotidien de Poudlard : toujours se méfier de ce que l'on racontait.

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Internet et Princesses de Disney


Le commentaire de Deryn sur la possibilité qu’elle ait un petit copain (ou une petite copine) avait plutôt surpris Nayla, qui se demandait pourquoi une telle mise en garde. Est-ce que c’était parce que son amie avait vécu une déception amoureuse et voulait l’en protéger? N’arrivant pas à saisir que la Serpentard était juste jalouse, la Poufsouffle ne pouvait pas comprendre le sens de sa remarque, et encore moins l’agressivité de son ton… surtout que, à la base, c’était Slughorn qui avait soulevé le sujet, pas Drew!

Mais la petite guimauve avait vite oublié ce détail étrange et s’était lancée avec plaisir dans le récit de son été, s’amusant et rigolant aux réactions de Deryn, qui l’impressionnait toujours plus à chaque année d’avoir élaboré ses connaissances moldues. Parfois, par vanité, Nayla osait croire qu’elle ne le faisait que pour elle, même s’il pouvait y avoir mille et une raisons pour suivre cette matière.

Évidemment, elle s’était attendue à ce que Slughorn désapprouve son audace par rapport à ce qu’elle avait demandé à la «diseuse de bonne aventure», si bien qu’elle avait un peu rigolé à la réaction de son amie, bien malgré elle. Faignant d’être offusquée par la petite claque reçue sur ses doigts, bien que n’ayant pas le moindre mal en vérité, Drew peinait à masquer son petit sourire malgré tout.

-Le Ministère intervient déjà, c’était sans risque! Il n’y a absolument rien sur Internet à propos de Poudlard, j’ai vérifié cent fois, qu’est-ce que tu crois? Je crois que si elle avait fait des recherches, elle aurait juste cru que j’étais un peu folle quoi… gloussa Nayla, plutôt fière de son coup.

Fronçant son petit nez dans une grimace comique lorsque Deryn le lui toucha du bout du doigt, elle se demanda un instant ce que signifiait exactement sa remarque comme quoi c’était évident qu’elle était une Poufsouffle, mais ne releva pas. Après tout, elle était assez fière de représenter cette maison, dont elle partageait les valeurs, alors ça ne pouvait pas être une insulte, à ses yeux, bien au contraire.

À voir l’air que tirai Slughorn, Drew sut qu’en effet, il était plus sage de rentrer, surtout que son amie se contenta de résumer vaguement son été, qu’elle jugeait souvent d’ordinaire, alors qu’il fascinait pourtant la Poufsouffle. Rien que la mention du mot «bal» la faisait rêver comme une petite fille qui espère devenir une princesse. Son petit air rêveur se changea vite en moue un peu attristée lorsqu’il fut mention des lettres. Pour sa part, Nayla lui en écrivait des tas, presque chaque semaine pendant l’été… mais n’osait jamais les envoyer. Elle se doutait que la famille de Deryn n’apprécierait pas une fréquentation «comme elle», et elle ne voulait surtout pas l’embarrasser ou lui causer des soucis, si bien qu’elle finissait par juste les ranger dans une boîte et les oublier, n’en envoyant une que lorsqu’elle en recevait également de son amie… pas assez souvent à son goût, d’ailleurs. C’est pourquoi elle lui manquait tant pendant les vacances et que son absence dans le train lui avait tant pesé. Mais la Serpentard ne partageait pas ce sentiment, lui semblait-il…

-Évidemment, que je les ai lues, et pas qu’une fois… marmonna-t-elle sans pouvoir retenir les mots, se surprenant à rougir par le fait même, baissant les yeux pour la première fois depuis un moment. Mais justement, tu as raconté l’essentiel. Pas les détails, les anecdotes, tes impressions… bref, tout ce qu’on se dit normalement dans le train, précisa-t-elle en mordant nerveusement sa lèvre inférieure, fuyant le regard de Deryn. Des bals… je suis jamais allée à un bal, je ne sais même pas de quoi ça à l’air en vrai, en dehors de l’image que nous fait miroiter Disney. Encore moins un bal de sorcières, précisa-t-elle avec un petit sourire en coin.

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Bien sûr, sa meilleure amie n'avait pas l'air de bien mesurer le risque encourru avec ses questions posées autour de Poudlard. Aussi Deryn lui répondit en souriant, mais sans mâcher ses mots pour autant. Après tout, même si elle l'adorait, ses origines jouaient sans le moindre doute sur ses croyances. Et croire qu'elle pensait que tout pouvait passer inaperçu!

"Attends, Nayla, tu ne crois quand même pas au fait que c'est les Moldus qui contrôlent Internet, quand même, si? Tu crois vraiment que quelque chose comme ça pourrait réellement passer par de simples câbles, situés un peu partout dans le monde? Allons, Internet, c'est les Sorciers, et donc c'est le Ministère. Il est donc normal de ne rien trouver sur Poudlard sur Internet, même pas une rumeur. En revanche, quelqu'un qui tenterait de rentrer ces mots dans n'importe quel site alors qu'il n'est pas censé en avoir la connaissance attirerait immédiatement l'attention. C'est ça qui est pratique avec Internet : ça permet d'avoir un contrôle très étendus de tous les faits et gestes des Moldus. Tu te rends compte les tonnes d'informations qu'ils nous donnent, sans même sans rendre compte?"

Quant aux sujets des lettres, bien sûr, cela tracassait un peu Deryn. Elle avait aussi reçu des lettres de Nayla, bien sûr, toujours en réponse aux siennes - jamais directement de sa part. C'est pourquoi, puisque celle-ci avait l'air trop occupée pour lui en envoyer plus, il lui était relativement facile de ne pas trop se tracasser du fait qu'elle essayait de se limiter au maximum dans ses échanges. Après tout, si cela l'avait dérangé, elle le lui aurait dit depuis longtemps. Mais elle avait raison, de fait, elle ne lui avait pas raconté encore grand chose sur son été. Aussi, oubliant l'heure plus que tardive, Deryn se mit à débiter tout ce qui lui passait par la tête et qu'elle n'avait pas encore dit.

"... Et voilà pourquoi j'avais évoqué Dewty dans la lettre. Tu te rends compte? Heureusement que les elfes de Maison ne sont pas tous comme elle, sinon on ne s'en sortirait pas! Oh, par contre, en ce qui concerne les bals... Je ne sais pas trop ce que ce vendeur de glaces vous vend, mais ça n'a rien de si extraordinaire. Ce sont essentiellement des réunions mondaines réservées aux membres des familles de Sang-Purs. C'est une façon de constituer un réseau étroit de connaissances et d'intérêts pour la bonne gestion du monde magique, vois-tu. Bien sûr on danse, mais ne va pas t'imaginer quelque chose d'extraordinaire. C'est très ancienne mode, avec de longues robes et d'ennuyeux jeux de protocoles pour savoir qui dansera avec qui en premier lieu. Enfin tu vois, rien de bien passionnant. Non. Par contre, laisse-moi plutôt te parler du match de Quidditch qui s'est déroulé entre le Zimbabwe et nous. Quel match! Bien sûr, tu es au courant que le Zimbabwe a remporté la coupe du monde de Quidditch la dernière fois, et..."

A ce rythme, il était plus qu'évident que la nuit allait se terminer avant même qu'elles puissent songer à rentrer dans leur chambre respective. Mais manifestement, Deryn en avait complètement oublié la notion du temps.

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Je veux danser avec toi


L’air complètement éberluée, Nayla écouta Deryn lui expliquer comment Internet était réellement sous le contrôle du Ministère de la magie et non créé par des moldus. Pendant tout le temps qu’elle parla, la Poufsouffle afficha l’expression confuse de celle qui voit ses convictions s’effondrer. Naïve jusqu’au bout des ongles, une part d’elle avait envie de croire tout ce que lui racontait son amie, bien que ça n’aurait pas été la première fois qu’elle lui montait un truc sur le monde des sorciers juste pour se moquer de son ignorance sur leur univers. D’ailleurs, elle avait bien été mise en garde par plusieurs né-moldus lors de son entré à Poudlard sur la manie des sorciers, surtout de sang pur, d’inventer des bêtises de toutes pièces pour les embobiner. Pourtant, Drew avait du mal à ne pas faire aveuglément confiance à Slughorn.

-Mais… mais… que le Ministère emploi quelques fortes têtes en informatique pour effacer toute trace apparente de l’univers des sorciers sur Internet, ça c’est une évidence, mais qu’Internet a été créé par des Sorciers? osa-t-elle contredire, bien qu’avec fort peu d’assurance qui montrait qu’elle était en train de tomber dans le panneau. Je croyais que les sorciers n’en avaient rien à cirer de la technologie et qu’ils la trouvaient stupide et inutile!

Cette seule remarque suffisait pour montrer qu’elle avait été assez naïve pour croire à ce que lui racontait Deryn, même si, au fond d’elle, Nayla garderait nécessairement un doute. Après tout, oui, Internet passait par de simple câbles, tout comme l’électricité, on n’allait quand même pas lui chanter que ça aussi, c’était une invention sorcière, ça n’aurait ni queue ni tête! Si c’était vrai, elle fonctionnerait en présence de magie, ce qui n’était pas le cas, preuve était Poudlard, justement.

Au final, Slughorn avait décidé de faire fit de sa fatigue et de délecter Drew de ses histoires, que cette dernière dévora… tout en se demandant de temps à autres si certaines n’étaient pas complètement des canulars. Mais il restait qu’elle était fascinée par la vie que Deryn trouvait si simple mais qui détonnait complètement de la sienne. Sautant régulièrement du coq à l’âne (bref, un peu comme elle-même quand elle se lançait dans ses récits!) son amie passa par des anecdotes sur son elfe de maison, plus de détails concernant ses fameux «bals» qu’elle ne trouvait pas si fameux, mais dont Nayla l’enviait, pour en finir avec des histoires de Quidditch.

-Tu veux rire? Ça ne me semble pas ennuyeux du tout, moi je veux danser avec toi en portant de jolies robes longues aussi, gloussa la Poufsouffle en accompagnant sa remarque d’une légère bousculade sur l’épaule de la Serpentard, même en sachant que ça ne risquait pas d’arriver, ce genre de trucs semblant n’être réservé qu’aux familles de sang pur.

Pas particulièrement intéressée par le Quidditch, Nayla s’efforçait pourtant de se souvenir de ce que lui racontait son amie à ce sujet, seulement par respect pour les efforts que Deryn mettait à comprendre la culture moldue. Parce que ce sport sur balais était un lien entre les sorciers du monde entier, une grande partie de la culture sorcière, et qu’elle jugeait important de ne pas être à la bourre au moins. Elle hochait donc la tête de temps à autres, montrant qu’elle suivait, posant des questions ici et là pour être sûre de n’avoir rien oublier, et affichant une expression parfaitement sérieuse qui détonnait avec son joli minois et lui donnait un air légèrement ridicule, ou alors terriblement adorable selon le point de vue.

Le rythme de la conversation allant en ralentissant, chacune passant tour à tour sur des petits épisodes de leur été dont elles se rappelaient sporadiquement juste pour prolonger la nuit, l’ombre d’un retour à la normale se faisait toutefois sentir de plus en plus. Elles ne pourraient pas rester hors du temps de cette façon éternellement, il leur faudrait un jour rentrer dans leur lit respectif. Le train devait bien arriver à destination un jour, non?

-J’ai pas envie de rentrer à mon dortoir… marmonna Nayla pendant l’un des silences qui commençait régulièrement à ponctuer leur conversation au cours des dernières minutes. Dis-moi, honnêtement, Deryn… poursuivit-elle avec un petit sourire en coin. Sur une échelle d’un à dix, un étant pas du tout et dix étant tout le temps… Lorsque tu me racontes des histoires sur le monde des sorciers, à quel point est-ce que tu te paies ma pauvre tête de née-moldue?

Elle n’avait même pas l’air accusatrice en posant la question, en plus, même qu’elle avait vraiment envie de savoir, et Slughorn pourrait lui répondre «dix» qu’elle trouverait cela amusant quand même. Drew n’avait tout simplement jamais été capable d’être rancunière avec celle qu’elle considérait comme sa meilleure amie et plus proche confidente.

-Et sans mentir hein, s’il-te-plait! Déjà, je ne suis pas encore certaine que je crois à ton baratin sur internet… gloussa-t-elle un peu trop fort, oubliant un peu la prudence avec la fatigue qui commençait à se sentir même si elle avait dormi dans le train. Juste… à moitié on va dire, je te crois, mais à moitié!

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Quand Nayla évoqua l'idée de danser avec elle dans un bal, Deryn se sentit légèrement rougir. Sans doute était-ce parce qu'elle ne se rendait pas vraiment compte que dans un bal tel qu'elle les connaissait, ça serait impossible - elle n'y serait tout simplement pas invitée. Et puis elle ne se rendait sans doute pas compte de l'implication de ses propos en terme relationnel, de rumeurs et de sous-entendus, d'inviter quelqu'un comme ça à danser. Mais était-ce vraiment la gêne qui la faisait légèrement rougir, ou était-ce autre chose? A vrai dire, le simple fait d'évoquer l'idée de danser avec Nayla l'enthousiasmait plus que de raison, au point de se l'imaginer dans sa tête sur le moment. Ca et d'autres choses... Mais non, c'était ridicule, et il ne valait mieux ne pas y penser.

S'apercevant qu'elle avait fixé Nayla tout du long pendant de longues secondes après sa déclaration, Deryn se mit à rougir encore plus. Voilà qui était gênant! Vite, il fallait trouver une réponse à donner à ça. Aussi, détournant le regard pour regarder un mur de pierre en face d'elles, Deryn finit par murmurer légèrement une réponse, en essayant de prendre un ton dégagé très mal assuré.


"Danser ensemble, hein? Ah ah ah... Bon.. Si tu insistes, hein, et uniquement si tu renouvèles ton offre au moment où ça se présentera, hein! Genre si Poudlard réorganise un bal un de ces jours. Dans ce cas-là, oui, mais uniquement si tu insistes, hein! J'accepterai alors de t'y accompagner."

Pourquoi autant de détour dans ses propos? Deryn sentait bien à quel point elle avait bafouillé et était ridicule à ce moment-là, mais la proposition, les images, la situation et la fatigue, sans doute, lui avait totalement embrouillé l'esprit. C'était ridicule, et Deryn en avait bien conscience, ce qui l'a mis particulièrement mal à l'aise. Surtout que c'était presque un "je n'attends que ça, mais bon si tu trouves mieux laisse-moi tomber, c'est sans problème". Elle avait l'impression de s'être exposée à un mauvais coup très inutilement, et elle s'en sentait fortement coupable. Mais comment récupérer le coup? En l'invitant la première si cela se présente? Ca serait sans doute encore pire. Voilà bien une situation dont il allait être difficile de se sortir. C'était presque à espérer qu'il n'y aurait pas de bal pendant leur scolarité, ou que Nayla aura oublié sa proposition d'ici là. Mais pourquoi le fait que Nayla n'ai aucune envie de retourner à son dortoir lui enserra aussi le cœur, soudainement? C'était ridicule.

Toutefois, quand Nayla évoqua l'idée de "l'échelle de vérité", Deryn se sentie piquée au vif. Sous-entendait-elle que Deryn n'était pas honnête? Bon, en même temps, elle ne pouvait pas lui en vouloir, si on y réfléchissait : elle n'était pas toujours tout-à-fait honnête sur tout ces propos, même si souvent ce qu'elle disait se basait quand même sur des faits. Après, leur interprétation, comme toute chose, c'était subjectif, n'est-ce pas? Marmonnant légèrement, Deryn finit par essayer de trouver une justification à sa note finale.


"Bon, okay, je n'ai pas toujours été tout-à-fait honnête avec toi, mais ce n'est plus si souvent que ça que je raconte n'importe quoi, non plus. Pour internet, tu oublies que sous l'action de la..."

Elle avait failli dire "la Sang-de-Bourbe en chef", surnom accolé régulièrement par les Sangs-Purs et, de fait, par les Serpentards, pour évoquer le cas d'Hermione Granger, ministre de la Magie

"... Ministre de la Magie, de nombreuses choses ont déjà changé dans notre univers. Et si internet existait déjà, c'est vrai, tu as bien dû t'apercevoir à quel point son développement a été exponentiel ces dernières années, non? Si ça ce n'est pas magique, hein."

A vrai dire, Deryn n'en était pas certaine, mais c'était la seule explication valable qu'elle avait trouvé pour expliquer le développement de cet outil bizarre et très Moldus. S'il n'y avait pas de l'action magique derrière, alors c'est que les Moldus devenaient de plus en plus dangereux. Et qu'il allait falloir par finir par agir contre eux, d'une manière ou d'une autre, avant qu'il ne soit trop tard.

"Bon, bref, si je dois donner une note, là, tout de suite, maintenant, je dirai peut être 2, ou 2 et demi. Je mens beaucoup moins qu'avant, quand même!"

Il est vrai qu'au tout début, surtout la première année de leur scolarité, Deryn avait inventé toutes sortes de choses qui allaient dans tout les sens et parfois même très contradictoires, juste pour se la péter auprès de Nayla sur l'importance d'être une Sang-Pure par rapport à elle, pauvre Sang-de-Bourbe. Mais au fur et à mesure du temps, elle avait fini par comprendre à quel point c'était vain, ridicule et vaseux, et avait commencé à dire de plus en plus la vérité à Nayla, au fur et à mesure où leur relation et elle-même grandissait et étoffait.

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Avoir raison à 75%


Est-ce que c’était son imagination ou bien Deryn avait rougit lorsque Nayla s’était lancée dans l’idée de danser avec elle? N’ayant absolument pas la moindre arrière-pensée lorsqu’elle avait énoncé cette envie, la jeune Drew peinait à comprendre la réaction de Slughorn, qu’elle aurait pu qualifier de mal à l’aise, si elle n’avait pas mieux connu son amie! Nah, celle-ci n’était jamais mal à l’aise, elle devait avoir tout faux encore. Peut-être que c’était la honte? Un dégoût à l’idée de devoir être vue en public avec une née-moldue si un tel bal devait avoir lieu? Oh, ou peut-être qu’elle avait juste chaud? C’était bizarre quand même, la réponse que la Serpentard lui avait donnée, et la Poufsouffle avait beaucoup de mal à savoir quoi en penser, outre que tout ça l’avait rendue bien nerveuse, alors qu’à la base ce n’était pas voulu pour cela. Ses grands yeux verts se mirent pourtant à pétiller de bonheur lorsque sa meilleure amie lui assura que, si elle insistait, elle l’accompagnerait à un bal, dans le cas où Poudlard en organiserait un, bien sûr. Même si ce n’était qu’hypothétique, cette seule idée l’enchantait à un point qu’elle ne s’expliquait pas !

L’expression de Deryn avait quand même vite changée lorsque Nayla avait parlé de mensonges, et elle s’en était aussitôt voulu. Elle n’avait pas voulu l’accuser, ou la provoquer loin de là, et craignait maintenant que ses intentions aient mal été interprétées. Toutefois, la née-moldue eu la sensation que son amie était honnête dans sa réponse, en lui assurant que si, auparavant, il lui prenait bien de se payer sa tête, ça n’arrivait plus aussi souvent désormais. Bizarrement, cette affirmation toucha Drew davantage qu’elle ne l’aurait dû en temps normal, la considérant comme une grande marque de respect et de confiance.

-Ah, tu vois, ça je veux bien y croire, avec Madame Granger comme Ministre, je peux un peu mieux m’imaginer l’implication du Ministère dans les affaires moldues.

C’était déjà plus sensé de cette façon que de s’imaginer que les sorciers avaient créé Internet plusieurs décennies auparavant! Là, Nayla n’avait aucune raison de douter de la parole de Deryn et… par le fait même… prouver une fois de plus sa naïveté légendaire! Et le fait que les propos de Slughorn impliquaient qu’elle ne croyait pas les moldus capables d’assez d’ingéniosité pour faire des grandes avancées avait, évidemment, complètement échappé à Drew.

D’ailleurs, la Serpentard fini par reconnaître qu’elle ne lui mentait plus qu’à 20 ou 25% du temps au final, et comme elle semblait si fière de cette «amélioration», la Poufsouffle ne put s’empêcher d’éclater de rire. Étant probablement la pire menteuse de la planète, elle se serait donné un gros zéro, même pour essayer de remonter un peu l’image des moldus dans la tête des sorciers, jamais elle n’aurait été capable de penser raconter des balivernes.

-Je crois que je suis capable de vivre avec une deux et demi… gloussa-t-elle en peinant pour retenir son hilarité. Ça veut dire que j’ai raison de te croire plus de soixante-quinze pour cent du temps, étant donné que je saute dans tes histoires presque toujours sans m’en douter… tant que ça n’a pas rapport aux moldus!

Plaquant vite sa main contre ses lèvres pour étouffer son hilarité, Nayla échangea un regard inquiet avec Deryn avant de tourner la tête vers l’entrée de leur cachette. Avait-elle rêvé où venait-elle juste d’entendre des pas? Redevenant aussi nerveuse qu’à son arrivée, Drew se maudit de ne pas être partie plus tôt finalement. Ça faisait plusieurs fois qu’elles laissaient entendre qu’il valait mieux rentrer dans leur dortoir, mais qu’elle repoussait la chose en se racontant une autre anecdote ou relançant la discussion sous un nouvel angle. Mais là, si elles étaient surprises dans un passage secret plutôt que dans un couloir, comment Slughorn allait-elle se débrouiller pour se couvrir elle-même, même en blâmant la faute sur la Poufsouffle. L’air apeurée, la coupable n’osait même plus chuchoter un mot, même en comptant sur le sortilège lancé plus tôt par sa meilleure amie. Son cœur battait tant la chamade qu’elle l’entendait résonner dans ses oreilles et avait du mal à différencier son battement avec le bruit de pas…

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Bizarrement - était-ce la fatigue, ou quelque chose d'autre? - mais quand Nayla évoqua le fait de "vivre avec une 2 et demi", Deryn se sentit légèrement défaillir. Mais qu'entendait-elle par là? Et pourquoi voudrait-elle vivre avec elle? Il se passait quoi donc ce soir? Ne s'emballait-elle pas toute seule, tout simplement?

Quoi qu'il en soit, ses pensées délirantes s'achevèrent quand elles entendirent un bruit à l'entrée de leur cachette. Un bruit de pas... Immédiatement, tandis que Nayla semblait être au bord de la panique, Deryn se releva, baguette brandie, lança silencieusement un sort de Nox et se mit immédiatement devant Nayla, comme pour la couvrir instinctivement. A l'inverse de Nayla, Deryn garda son sang-froid : cela pouvait être n'importe quel patrouilleur qui passait simplement par là, ou un professeur qui rentrait simplement dans sa propre chambre. Il n'y avait aucun moyen de savoir, ni aucune raison de s'inquiéter sur le risque de se faire prendre. Au pire, Deryn préparait silencieusement un sort de Stupefixion. Au pire, il n'aurait sans doute pas le temps de le voir venir, et elles pourraient toujours prendre le temps de réagir face à la situation nouvelle. Aussi Deryn se contenta-t-elle d'indiquer à Nayla de ne surtout pas faire de bruit d'un geste

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On rentre?


Beaucoup plus prompte à réagir que Nayla, Deryn était déjà debout, baguette éteinte, mais tendue, prête à les défendre dans le noir si un professeur débarquait question que ni l’une ni l’autre ne soit découverte. De son côté, la Poufsouffle était trop paralysée par la peur pour tenter un sortilège informulé, elle avait donc simplement fichue sa baguette illuminée à l’intérieur de sa robe pour en cacher la lueur, s’était d’avantage recroquevillée sur le banc de pierre, puis avait attendu, en silence, tel que demandé par la Serpentard.

Longtemps. Au moins un millier d’heures. Peut-être juste quelques secondes, en fait, qu’en savait-elle donc? Le silence et la noirceur lui fit totalement perdre ses repères, mais pas autant que la peur. Au bout d’un moment, en l’absence de nouveaux bruits de pas, Drew se remit à respirer à peu près normalement. Est-ce que la personne était partie, ou attendait qu’elles se trahissent?

Se levant lentement malgré ses jambes qui flageolaient, Nayla marcha d’un pas léger et silencieux jusqu’à Deryn, toujours plantée au milieu du passage secret, face à la sortie. En arrivant dans son dos, Drew agrippa sa main libre doucement au bras de son amie, bien que son tremblement trahissait son inquiétude. Lorsqu’elle fut convaincue qu’il n’y avait toujours personne d’autre à l’extérieur du couloir par l’absence de bruit, la Poufsouffle osa murmurer la question qui la torturait, dans un souffle si faible qu’elle avait dû rapprocher ses lèvres de l’oreille de Slughorn pour être certaine qu’elle l’entende.

-On rentre?

Ça commençait à être trop pour ses nerfs, maintenant, et elle ne supporterait pas un autre stress pareil. De toute façon, elles avaient parlé tout leur saoul, l’aube allait bientôt pointer certainement, et les occasions n’allaient tout de même pas manquer, le lendemain, pour se revoir!

descriptionDéjà à briser les règles! | Deryn (Terminé) EmptyRe: Déjà à briser les règles! | Deryn (Terminé)

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Deryn était tellement concentrée que lorsque Nayla vint lui effleurer le bras par derrière, elle sursauta. Heureusement, elle avait commencé à douter que quelqu'un allait arriver, et elle n'était donc plus tout à fait en train de préparer son sort, sinon cela aurait pu vite tourner à la catastrophe. Malgré tout, elle l'avait fait sursauter, et Deryn se sentait à nouveau rougir et sentir son cœur s'accélérer. C'était lié à la surprise, bien entendu. Rien à voir avec le fait qu'elle soit si près d'elle. De toute façon, ce n'était pas grave, puisqu'elles étaient plongées dans le noir.

"Euh, oui. Tu as sans doute raison. Il est plus que temps, je pense."

Prenant naturellement la tête de l'expédition, Deryn sortit silencieusement du passage secret, tendant la main à Nayla pour l'aider à s'extirper d'ici. Il ne leur restait plus qu'à se déplacer silencieusement jusqu'au hall des Poufsouffle, et Deryn rentrerait seule par la suite. Rien qu'à la façon dont marchait Deryn en entraînant Nayla derrière elle, il allait de soi que son choix n'était pas discutable.

descriptionDéjà à briser les règles! | Deryn (Terminé) EmptyRe: Déjà à briser les règles! | Deryn (Terminé)

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À demain


Zut, elle avait été un peu trop silencieuse en s’approchant et avait surpris Deryn, ce qui n’était pas son intention, bien sûr. Heureusement, son amie ne sembla pas lui en tenir rigueur et ne lui fit aucun reproche. Nayla n’aurait évidemment pas pu savoir que c’était parce que Slughorn avait été légèrement troublée par son contact. Ne se doutant de rien, elle ne la lâcha donc pas, jusqu’à ce que la préfète approuve qu’il était temps de partir. Même si Drew était déçue de mettre fin à cet entretien privé, elle savait que, pour l’instant, c’était la meilleure chose à faire. De toute façon, elles auraient un millier d’autres occasions pour se revoir seule à seule, et cette seule idée l’enthousiasmait plus qu’elle ne l’aurait dû.

-Nox, chuchota-t-elle finalement, très faiblement, avant d’enfin quitter le couloir secret à la suite de son amie, rangeant sa baguette pour ce qu’elle espérait être pour de bon, au moins ce soir!

Elle avait donc le cœur un peu plus léger sur le chemin du retour vers la salle commune de sa maison. En compagnie de Deryn, elle n’avait plus aussi peur d’être surprise, même si c’était plutôt illogique comme réflexion, sachant qu’à deux, elles avaient plus de risques de se faire prendre. C’était toujours comme ça, avec elle, Nayla ayant constamment cette impression que rien ne pourrait l’atteindre tant que son amie serait là. Elle n’avait donc pas protesté finalement contre le fait que la Serpentard l’accompagne, comme elle l’avait fait plus tôt. Lui lâcher la main à ce moment aurait certainement détruit son sentiment de sécurité, de toute façon, et elle s’accrochait à celle-ci comme à une bouée.

Lorsqu’elles furent à la vue de l’entrée de sa salle commune, Drew s’arrêta, forçant Slughorn à faire de même. Les passages étaient supposés être secrets, même si elle savait très bien que ce n’était pas le cas pour la majorité de l’école, elle n’allait quand même pas laisser son amie s’approcher assez pour qu’elle puisse connaître la méthode pour y entrer. De toute façon, à ce point-ci, les chances qu’elle se fasse prendre avant d’atteindre la sécurité de son dortoir étaient maigres. Freinant dans l’obscurité donc, Nayla tira un peu sur la main de Deryn. Puis, sans un mot, elle la prit dans ses bras, juste deux secondes, le temps d’évacuer la peur qui restait.

-Merci Deryn… à demain… chuchota-t-elle une dernière fois avant de se faufiler jusqu’à la sécurité de sa résidence.



[Fin pour Nayla]

descriptionDéjà à briser les règles! | Deryn (Terminé) EmptyRe: Déjà à briser les règles! | Deryn (Terminé)

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Une fois Nayla mise en sécurité, Deryn la regarda partir au loin sans bouger. C'était idiot, sans doute, mais l'idée même de faire demi-tour immédiatement ne lui avait même pas traversé l'esprit. Ce n'est que lorsque celle-ci finit par effectivement disapraître que Deryn reprit ses esprits, rebroussant chemin jusqu'à sa propre salle commune avec une grande rapidité. Étonnement, alors que jusque-là la fatigue n'était pas présente, il lui fallu faire un gros effort sur elle-même pour se traîner jusqu'à son dortoir sans se faire remarquer, avant de s'effondrer pour ainsi dire sur son lit. La journée avait été beaucoup plus fatigante que ce qu'elle avant anticipée, et elle savait que la journée qui s'annonçait aller être compliqué à vivre. Malgré tout, elle n'arrivait pas à regretter son choix de cette nuit, qui l'entraîna dans des rêves bizarres o* Nayla était sans cesse accrochée à son bras partout où elle allait.

[Fin pour Deryn, fin du rp]

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