Ma vie

J'étais là.

Je le voyais, lui et ses mains blanches, si hypnotisantes, ces mains si longues qu'elles se seraient accrochées à votre cou pour l'enserrer plus, toujours plus. Il y avait quelque chose de si reptilien dans sa chair, de si sensuel que mon regard ne s'en détournait pas.

Oser dire que j'en étais tomber amoureuse ? Non, c'était sûr que non. Il me faisait peur, de sa démarche au ton de sa voix, j'en avais de réguliers frissons. Les rares fois où j'avais été en position de l'observer, je n'avais pas manquer de remarquer avec une neutralité totale son crâne chauve et sa face si plate.

Il y avait quelque chose d'effrayant, de terrifiant, à être sous son joug. Que vous soyez son prisonnier – ce que je ne vous souhaitais absolument pas – ou son allié, il vous tenait en son pouvoir. Chacune de vos pensées étaient scrutées et malheureux aurait été celui qui eut pensé à le trahir.

J'eus un ami qui fut effleuré par ce genre de pensées, il y avait quelques années.

Brusquement, alors que nous marchions vers Poudlard, en cette sombre nuit d'il y avait quinze années, son corps était tombé à terre avec une lumière verte et n'avaient tardé ces cris d'euphorie exaltée tandis que tous se lançaient contre le château.

Sans doute l'aimais-je. N'était-ce pas le cas pour tous ? Pas d'un amour pur, bien sûr, mais comme la métaphore du combat qui nous liait tous, comme cette haine matérialisée que nous ressentions tous.

Il avait tout du parfait leader et parfois j'en venais à jalouser ma cousine Lestrange, si proche de lui. De ses doigts araignées sur son épaule, d'espérer et à la fois de souhaiter qu'il ne m'approche jamais, moi.


J'étais née dans une maison de Nairobi, d'un père blanc et d'une maman à la peau si sombre qu'elle ressemblait à celle de l'ébène. Son nom, Black, était apparemment connu au delà des océans, aussi grandis-je dans les histoires si nobles de sang pur. Je tenais visiblement de ma mère et ma peau, moins sombre que la sienne, restait très foncée par rapport à celle de mon père. En revanche, j'avais son nez et ses yeux.

La sorcellerie fut, pour moi, une évidence dès le départ. Elle était pratiquée à la maison, légèrement éloignée du fracas urbain des moldus. La magie africaine était d'une beauté, vous n'en avez pas idée. Si mon père prononçait chaque sort avec un savoir non dissimulée, si chacune de ses formules latines m’interpellaient, celle de ma mère était plus belle encore. Il y avait quelque chose d'adorable et de passionnant dans le rythme de ses mouvements, tandis qu'elle laissait échapper baguette ou tout objet né pour canaliser vos pouvoirs.

Je grandis donc dans cet environnement. Seule métis des environs, j'eus un univers tout à moi et des amis en la présence des enfants de la famille de ma mère. Fière de son sang et de ses origines, mes deux parents étaient des sang purs qui le revendiquaient et je grandis donc dans cette idée qu'un mariage avec un sans pouvoir était révoltante et dangereuse. Il était un enjeu non dissimulé que de préserver un nom de sang pur et je sentais malgré tout la déception de mon père quant au fait que je ne sois pas un garçon : avec mon mariage disparaîtrait sa lignée des Black.

Lorsque j'eus 6 années, un frère naquit et cette drôle d'impression disparut avec sa naissance.

Nous l'attendions, mais avec la manifestation de mes pouvoirs, il y avait de cela quelques années, j'étais attendue à l'école de magie africaine où j'avais bien ma place. S'il y eut un moment que je souhaitai revivre, ce fut celui-ci : cette fierté que je lus à ce moment dans les yeux de mes deux parents plus plus précieuse que n'importe quoi. Je leur annonçai le matin même, après avoir fait un rêve où le Messager tant attendu vint me rendre visite. Ma mère eut la même visite, des années auparavant, aussi m'y attendais-je un peu.

À l'époque, sans doute moins maintenant, les étudiants d'Uagadou ne recevaient pas de baguette, invention européenne à l'origine. C'est peut-être le cas et durant ma vie, je n'en reçus une plus tard, que lorsque je bougeais, et je ne l'utilisai finalement que très rarement.

Être séparée ainsi de mes parents et de mes amis fut compliqués, malgré le fait que j'en retrouve certains là-bas. Nous restâmes en contact avec les absents par lettres et pendant les vacances et nous appliquèrent à suivre les cours les plus variés possibles.

Les étudiants d'ici apprenaient à utiliser la magie d'un mouvement de main, avec les doigts, la botanique, les sorts les plus compliqués, la métamorphose et bien d'autres spécialités.

Très vite, je pris en goût les arts occultes, digne fille de mon père. Trois années plus tard, il me surprit dans ses sombres manuscrits et je me souvins avoir lu un nouveau soupçon de fierté dans son regard sombre.

« Toujours pur », disait le slogan de notre lignée. J'avais été éduquée ainsi et je m'étais liée avec de jeunes sorciers qui avaient cette même manière de penser. Ma scolarité ne fut pas compliquée et j'en sortis accomplie.

À cette époque, je ne savais pas encore ce que je souhaitais accomplir, ce que je voulais faire, mais je restais convaincue de deux choses : je voulais en savoir plus sur la magie, j'étais persuadée que ses origines étaient si intéressantes que j'en mourrais de curiosité et visiter le monde.

L'occasion se présenta rapidement, alors que les extrêmes étaient de plus en plus vives en Europe. Le seigneur des ténèbres, dont m'avait souvent parlé mon père, avait retrouvé sa puissance. Revenant d'exil, les Black revinrent en Angleterre pour se présenter à lui, se mettant à leur service.

On m'avait conté tellement de choses à son sujet, sur ce sorcier qui avait vaincu la mort et qui était allé plus loin que n'importe qui dans son maniement de la magie. À cette occasion, pour notre épopée fantastique qui devait nous conduire là-bas, j'achetai ma première baguette, pour me sentir semblable à eux.

Ma mère resta, elle, au Kenya, mon frère commença sa scolarité comme je l'avais fait avant lui, mais nous restâmes en contact régulier. Le milieu des Mangemorts était petit et mon père semblait connaître ses membres, nous ne tardâmes pas à être introduits en son sein. Ils l'avaient pensés mort ou pire, traître à son sang, les retrouvailles ne furent pas très joyeuses, mais quelques meurtres plus tard, nous fûmes acceptés dans cette grande famille.

Je connus des cousins dont je n'avais entendu que les noms, certains de près, d'autres de loin, comme les Lestrange ou les Malefoy.

La cérémonie où je reçus la Marque fut la plus douloureuse de ma vie et j'en eus souvent des cauchemars longtemps après. Lorsqu'elle se déclenchait, appel aussi soudain que douloureux, j'avais envie de me débarrasser de ce membre impur, mais je n'en faisais rien.

Sans doute n'étais-je qu'un sbire et d'ailleurs, je tuais plusieurs moldus dans de sordides expériences. En cette sombre année où nous cherchâmes Potter, l'Angleterre fut à nous et nous fûmes Maîtres. Si j'avais toujours rêvé d'explorer la magie, cette année m'en laissa l'occasion.

Je commençai à me passionner pour les pentacles et la magie occidentale, avec son rapport avec le diable. Les sabbats d'autrefois étaient rapportés dans de vieux manuscrits aux enluminures magnifiques, montrant faunes et démon pactiser avec les sorciers. Les balais n'étaient pas les seuls moyens de transports, mais également, meubles, seaux ou encore lits.

Plusieurs fois, je tentais d'invoquer le démon, selon différentes anciennes méthodes demandant plusieurs sacrifices, mais jamais avec succès.

Lorsque Voldemort fut défait par Harry Potter, je me cachais pendant quelques années. J'avais toujours été relativement discrète, apparaissant masquée, mais une sorcière à la peau noire...je pouvais toujours être dénoncée par des témoins de mes sordides expériences. Mon père, lui, était mort dans le combat, victime d'un sort lancé au cours de la Bataille de Poudlard.

Plusieurs années plus tard, bien après que l'école ne rouvrit, je posais ma candidature comme professeur de magies anciennes à but universitaire. Après tout, j'avais l'expérience de la magie africaine et celle occidentale et de part mes études, il s'agissait d'un domaine dans lequel j'étais à l'aise.

Le château n'en resta pas moins un domaine où je restai prudente, conscience que mon nom ne me rendait pas très populaire dans le secteur.

Et j'effaçais toute trace de mon affiliation à la Magie Noire avec un beau sourire.

Le Questionnaire du Choixpeau

1 - Quel est votre élément préféré ?L'eau. Glissante, mouvante, il est plus simple pour elle de tout faire trembler et de s'immiscer dans les interstices.

2 - Quelle est votre matière préférée ?Le bois. Mystérieux et durable, il nous succédera tous.

3 - Vous avez une heure de pause, que faites-vous ?Je lis, pas des fictions, des ouvrages anciens.

4 - Quel est votre animal fantastique préféré ?Le faune.

5 - Quel est votre sort préféré ?"Lumos"

6 - Quelle est votre plus grande qualité ?La patience.

7 - Quel est votre plus gros défaut ?Le franc parler

8 - Quel métier désirez-vous faire ?Bras droit du démon.

Qui es-tu ?

Je m'appelle Marion, j'aime bien écrire.

Ton avis sur le forum ?

On m'en a parlé, il me semble très clair !

Un mot sur ton personnage ?

Je n'ai pas fini ma présentation, mais j'en ai quelques idées, en tout cas, elle est assez ambigüe de part son ancienne affiliation à Vous-savez-qui.