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Le grand jour est arrivé.

Enfin… c’est déjà la troisième fois que je me dis que c’est le bon moment et je n’arrive pas à franchir le pas. A chaque fois qu’elle me parle, je reste attentif et j’ai trop peur de la blesser. Elle est si belle, si franche mais… je la sens aussi très fragile. Surtout la dernière fois, lorsqu’elle m’a avoué avoir grandi sans père, je n’ai pas pu. Ça a été trop dur pour moi de l’entendre. J’ai coupé court à la conversation, en gardant le sourire bien sûr, je n’ai pas voulu la blesser mais, j’ai géré mes émotions comme j’ai pu. J’aurais voulu lui dire que j’étais là, tout près. Que je regrette de toute mon âme de ne pas avoir pu prendre une place dans sa vie. Qu’elle n’est plus seule, que je veille sur elle.

Que… d’une manière assez évidente bien que nous soyons des étrangers… je l’aime.

C’est une évidence depuis l’instant où j’ai appris son existence. J’ai tellement aimé sa mère. Je me suis tout de suite inquiété pour elle. A demi-mots, elle m’a confié des bribes de son enfance difficile. Ce monologue tourne en boucle dans ma tête depuis des jours et des nuits. Nous sommes vendredi soir, le dîner s’est terminé dans la bonne humeur et j’ai prévenu Diana que j’allais passer la voir pour lui trouver un remède pour les douleurs dans sa main blessée. C’est elle qui est venu m’en parler, j’en ai été très honoré. Puis je me suis souvenu que je suis infirmier et que c’est tout à fait logique qu’elle me demande mon aide pour ce genre de chose.

Je suis tellement bouleversé par cette histoire que je ne sais plus ni comment je m’appelle, ni où j’habite parfois. C’est assez déstabilisant.

C’est donc peu sûr de moi et très nerveux que je me dirige vers les cachots ce soir, mes meilleurs remèdes à la main. Seulement pour une fois, j’ai laissé de côté ma blouse d’infirmier. C’est rare, je la porte toujours d’habitude. J’ai noué mes cheveux aussi. Y’a pas à dire, d’un point de vue extérieur, tout le monde me trouverait étrange. Ou différent en tout cas. J’arrive dans la classe de potion et la porte est entrouverte. Je la pousse et celle-ci grince. « Diana tu es là ? » J’entre prudemment dans la pièce, la cherchant du regard. Mais la salle est vide, j’approche de son bureau au fond de la classe.

C’est la première fois que je retourne dans cette salle depuis bien des années. Me souvenant des cours du professeur Rogue dans mon enfance, je n’ai jamais été très friand de cette salle pleine de mauvais souvenirs. Mais je note qu’elle a une ambiance très différente aujourd’hui. Mieux éclairée, son atmosphère est beaucoup plus agréable. Cela doit être l’oeuvre de la nouvelle maîtresse des lieux, sans aucune doute possible. Je souris en y pensant et frappe à la porte du bureau. « Bonsoir… C’est l’infirmier de service. Je ne te dérange pas ? » déclarai-je en me glissant dans son bureau, mes remèdes bien en évidence dans les mains.

J’étais soudainement très nerveux face à elle mais je tentais de me contenir. après tout… qu’est-ce qu’il pouvait arriver de pire ? Qu’elle me déteste ? Oui… je crois que c’est de ça que j’ai le plus peur. Qu’après lui avoir dit qui j’étais, elle me rejette. Me dise que c’est trop tard. Que ça ne valait pas la peine de revenir maintenant. Mon visage se referme à cette pensée mais très vite j’affiche un nouveau sourire en m’approchant d’elle, ne perdant pas courage, ni mon objectif de vu. « J’ai concocté une nouvelle crème apaisante tu m’en diras des nouvelles... »  Je déposais les médicaments sur son bureau, les mains légèrement tremblantes. J’espérais de tout cœur que ma gêne ne soit pas trop flagrante.


Dernière édition par Henry L. Southman le Mer 30 Sep - 11:31, édité 1 fois

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On était en octobre et je commençais à m’habituer à mes collègues, à ma nouvelle vie de prof. Mon quotidien était rythmé par les cours que je donnais à mes élèves avant de profiter des joies de l’Ecosse dès que je le pouvais. En revanche, j’avais l’impression que ma main gauche n’appréciait pas forcément la fraicheur qui s’installait car elle commençait à me faire mal, comme si elle congelait sur place. Tout naturellement, j’en avais parlé à Henry qui était l’infirmier à Poudlard, lui demandant s’il avait des remèdes, ce à quoi il m’a dit qu’il chercherait.

Et ce soir, il avait trouvé, il me l’avait signifié au diner. Après manger, il comptait me rendre visite dans mon bureau pour m’apporter de quoi me soigner. J’avais accepté avant de descendre dans mon antre tandis qu’il allait chercher le nécessaire à l’infirmerie. Le temps qu’il arrive, je m’étais plongé dans la correction de devoir que j’avais ramasser le jour même, voulant leur rendre dans la mesure du possible au prochains cours. Je n’entendis même pas la porte d’entrée grincer lorsqu’il la poussa, alors qu’elle faisait un boucan d’enfer et que je me promettais de la graisser à chaque cours. Tout comme je ne l’entendis pas m’appeler, ne réagissant qu’une fois qu’il fut à la porte de mon bureau, à faire une tentative d’humour. Souriante, je levais le nez de ma copie après lui avoir affublé un Acceptable et l’observa entrer, notant pas son changement de tenue, les yeux braqués sur la crème qu’il tenait et qui allait sans doute me soulager. Par contre, je remarquais parfaitement son teint très pâle, ce qui m’inquiéta pour le coup.

« Je t’en prie, assis toi. Tu me sembles bien pâle. Tout va bien ? Ne bouge pas, je dois avoir une potion revigorante quelque part dans mon armoire. Cela te fera du bien. »

Me levant, je fis apparaitre une chaise face à mon bureau pour qu’il puisse s’asseoir avant de farfouiller dans une armoire et en ressortir une flasque que je versais dans un verre avec un peu de jus de citrouille pour lui tendre.

« Bois ça, cela te redonnera des forces. Tu me sembles tout bizarre, d’habitude tu as ta blouse en permanence, et les cheveux détachés. Tu as des problèmes ? »

Tout en parlant, je retournais à ma place, me rasseyant tout en commençant à mettre de la crème sur ma main blessée. J’avais beaucoup d’espoir dans celle-ci, je voulais qu’elle fonctionne, au moins qu’elle me soulage un peu.

« Tu sais, si tu as un problème, tu peut m’en parler, je ne le dirais à personne, je t’en fais la promesse. »

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Diana était plongée dans ses corrections de copies. C’était pour ça qu’elle n’avait pas répondu à mes appels. Elle releva la tête, un air plutôt joyeux sur le visage et aperçut tout de suite les remèdes que j’apportais avec moi. Puis un détail sembla la gêner.  « Je t’en prie, assis toi. Tu me sembles bien pâle. Tout va bien ? Ne bouge pas, je dois avoir une potion revigorante quelque part dans mon armoire. Cela te fera du bien. »  C’était donc si flagrant. Je déglutis avant de répondre. « Tout va bien… m..merci. Tu es sûr ? » Elle fit apparaître une chaise pour que je puisse m’asseoir ce que je m’empressai de faire.

Son comportement était vraiment adorable. Je la laisse farfouiller dans son armoire et je regarde la décoration de son bureau avec fascination en attendant. Je me sens bien ici. Étonnamment. Je tente de me détendre un peu mais rien n’y fait. Mes mains continuent de trembler légèrement quand elle me tend le fortifiant mélangé dans un verre de jus de citrouille. « Bois ça, cela te redonnera des forces. »  Je me saisis du verre et le porte à mes lèvres en la remerciant avant. « Tu me sembles tout bizarre, d’habitude tu as ta blouse en permanence, et les cheveux détachés. Tu as des problèmes ? »

Je le bois cul sec pour cacher ma gêne face à ses questions. Pris au dépourvu, je ne sais vraiment pas quoi répondre. Elle s’assoit et commence à se mettre de la crème sur la main tout en insistant : « Tu sais, si tu as un problème, tu peut m’en parler, je ne le dirais à personne, je t’en fais la promesse. » Je ne sais pas quoi dire. Je suis très touché par son attitude. Je rassemble mon courage pour dire simplement : « Merci Diana. »  Je regarde mon verre vide, j’observe sa main en action qui applique la crème sans oser relever la tête.

« Oui, tu n’as pas l’habitude de me voir comme ça ? » Finis-je par expliciter en tentant de garder contenance. Je la regarde à nouveau dans les yeux mais pas longtemps. « Je voulais te montrer que je ne suis pas qu’un infirmier lambda, que je quitte parfois ma blouse aussi… Parce que… j’ai quelque chose à te raconter ce soir, si tu veux bien. » Me rappelant juste à temps que je n’étais encore qu’un étranger pour elle, je m’empressai d’agiter les mains nerveusement en expliquant : « Je ne vais pas t’embêter longtemps, promis ! »

Je sentais le fortifiant faire un peu d’effet et je prenais une grande inspiration en tentant de me détendre un peu. « En fait, je suis rentré à Poudlard en 1985. J’ai fait ma scolarité chez les gryffondors mais dans ma classe, il y a toujours eu… une serpentard qui me plaisait beaucoup. » Très gêné encore une fois je me reprends en tentant de la rassurer. « Promis, ça a juste l’air bizarre pour l’instant mais… c’est important tu verras... » Je suis vraiment en train de parler de mon coup de coeur de Poudlard avec ma collègue ? Elle doit me prendre pour un taré. Je suis stupide. J’aurais jamais du commencer par là…

Je suis vraiment dépité. « Je suis désolé d’abuser… mais… est-ce que tu aurais de l’alcool à me servir ? Je crois que j’en ai besoin pour te raconter la suite... » Puis d’un signe de la main, j’ajoutais : « Si tu en as pas te tracasse pas je… on… on verra une prochaine fois. »  Dans un élan de panique, je me lève de ma chaise, soudainement prêt à m’enfuir si elle ne me retenait pas. J’atteignais le sommet du ridicule, c’était trop difficile pour moi de le supporter.

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Henry me semblait vraiment tout perturbé sans que je n’en connaisse la raison et cela m’inquiétait. Je lui avait proposé une potion revigorante, lui tendant des perches mais cela ne semblait pas suffire. Finalement je me tus pour le laisser parler, me concentrant sur ma main que je soignais. Peut être que le laisser parler allait plus l’aider que de lui poser des questions. Et finalement, cela semblait être la bonne solution car tandis que je me soignais, il se mit à me parler. Toutefois je tiltais sur l’une des phrases qui ressemblait fortement à une accroche de séduction, le voir comme un homme lambda et non pas comme l’infirmier, qu’il avait quelque chose à me raconter mais qu’il ne serait pas long. Cette histoire commençait à sentir trop mauvais à mon gout et je préférais l’arrêter gentiment pour pas qu’il se blesse, même si je me contentais de le murmurer, comme honteuse.

« Henry….même si je le fuis un peu, je suis fiancée à un homme depuis ma naissance. Et puis tu as l’âge d’être presque mon père… Je suis touchée si tu as des sentiments pour moi, mais je ne peut pas te les rendre, désolé. »

Mais il ne sembla pas m’entendre car il continua sur un autre sujet et je le laissais à nouveau parler, me raconter sa scolarité, en 1985, la même année que Mère. Je ne savais pas où il allait mais je le laissais faire, sentant qu’il avait besoin d’en parler, cela semblait vraiment important pour lui de se confier donc je devais l’écouter. Et puis comme ça je me sentais moins seule à mettre ma crème sur ma main. Par contre je n’appréciais pas ce qu’il rajouta à la suite et je relevais les yeux vers lui, sourcils froncés.

« Non je n’ai pas d’alcool dans mon bureau, désolé. Et non, on ne verra pas plus tard, tu te rasseois sur ta chaise et tu m’aides. J’ai besoin de toi pour étaler la crème. J’ai peur de faire mal. Tu peut t’en charger s’il te plait ? »

Je lui tendis le pot et ma main gauche pour qu’il s’en occupe. C’était un pieux mensonge de lui dire que je n’y arrivais pas, je voulais juste qu’il reste et qu’il vide son sac comme il avait commencé. Il était hors de question que je le laisse partir dans cet état de panique de toute manière. Il ne quitterait pas mon bureau avant d’être calmé et de m’avoir dit ce qui le tracassait tant.

« Pendant que tu me soignes, reprenons où tu en étais. Tu avais dans ta classe une Serpentard en 1985, donc. Et ensuite ? Elle a l’air importante pour toi, dis-moi pour quoi, s’il te plait Henry. »

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Mon cerveau s’emmêle les pinceaux. Diana a semblé murmurer quelque chose au bout d’un moment, en aillant une mine très embarrassé mais je crois que bien je n’ai pas écouté ce qu’elle m’a dit. Enfin, des bribes me reviennent à l’esprit après coup : «Henry […] je suis fiancée [...] l’âge d’être presque mon père [...] si tu as des sentiments pour moi... » Je crois qu’en me remémorant ses paroles, je n’ai jamais été aussi embarrassé de toute ma vie.

Je suis debout, perdu et j’entends une voix ferme qui me fait beaucoup pensé à celle de ma Serpentard qui me ramène sur Terre. « Non je n’ai pas d’alcool dans mon bureau, désolé. Et non, on ne verra pas plus tard, tu te rasseois sur ta chaise et tu m’aides. J’ai besoin de toi pour étaler la crème. J’ai peur de me faire mal. Tu peux t’en charger s’il te plait ? » Je hoche la tête et me rassoit en prenant la crème et m’exécute machinalement. Exécuter un geste médical me calme toujours. Je retrouve confiance en moi, même si mes mains tremblent encore quelque peu.

« Pendant que tu me soignes, reprenons où tu en étais. Tu avais dans ta classe une Serpentard en 1985, donc. Et ensuite ? Elle a l’air importante pour toi, dis-moi pour quoi, s’il te plait Henry. » Elle avait une détermination sans faille. Elle ne voulait pas me laisser partir parce qu’elle avait bien vu que je n’allais pas bien. Une grande vague de soulagement et de chaleur envahit mon cœur à cette pensée : C’est bien ma fille. Je réprimandais les larmes qui me montaient aux yeux et me concentrais sur cette tâche tout simple, étaler une crème sur une main blessée. Mais pas n’importe laquelle. Je pris une grande inspiration avant de reprendre mon histoire alors que j’avais terminé ma tâche.

« Merci Diana. » Commençai-je simplement. « Et bien oui… En fait… Cette fameuse Serpentard, je l’ai revu cet été. J’étais contente de la voir, on ne s’était pas reparlé depuis Poudlard ! Et tu la connais très bien puisqu’il s’agit de ta mère. » J’avais trouvé les mots et j’étais davantage à mon aise. Moins nerveux en tout cas. Je sortis ma baguette et jetais un Recurvit informulé sur mes mains avant de poser les mains sur son bureau. Cherchant son regard, déterminé à mettre fin à ses questionnements.

« Nous avons abordé un sujet important ensemble. » J’eus une pensée pour Liz, mon amie qui m’avait appris à arrêter de me prendre la tête. Et même si je n’étais pas Dark Vador, ce moment que j’avais tant imaginé, se déroula de la plus simple des manières. « Toi. » Je tentais de lui sourire avec toute l’émotion que je contenais à son égard depuis tant d’années. « Elle ne me l’avait jamais dit. Moi même, j’ai appris ton existence par hasard et… je n’osais pas espérer que ce soit possible...»

Je ne saurais dire si cet instant a duré une minute, cinq, dix ou même une heure. Mais j’ai réussi à lui parler, enfin. D’un naturel tactile, j’ai voulu posé ma main sur la sienne mais je n’ai pas voulu la brusquer. Elle était en train de comprendre alors j’achevais de partager mon secret qui désormais n’en était plus un.

« Je suis bien ton père Diana. Il n’y a pas de doute possible. »

Le soulagement qui m’envahit a été si intense. La boule d’angoisse dans ma gorge se nouait en même temps que je sentais des larmes coulés le long de mes joues. Des larmes de joie. Une joie intense que je n’osais pas ressentir depuis si longtemps. En essuyant mes larmes, je voulus tout de suite lui dire la chose la plus importante.

« Pardonne-moi… pardonne-moi je t’en prie… de ne pas avoir pu faire partie de ta vie plus tôt... » Aujourd’hui est un jour nouveau. Je n’avais aucune idée de comment la belle allait gérer la nouvelle. Mais j’étais là pour elle. Sans faille et pour toujours. J’aurais voulu lui dire mais il fallait que je la ménage. Ce n’était pas tous les jours que l’on rencontrait son père dont on avait été si injustement privé.

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J’arrive à calmer Henry en le forçant à se rasseoir et étaler lui-même la crème sur ma main. Je l’invitais également à continuer son histoire pendant qu’il s’en chargeait. Toutefois je dû attendre qu’il eu finis avec ma main pour avoir la suite de l’histoire. Et je m’attendais à tout car je vis bien ses larmes effleurer ses yeux. Cela semblait sensible, ou alors fort en émotion pour lui, me faisant craindre le pire. Et quand il se mis à parler, ma crainte se confirma, je n’allais pas aimer ce qu’il allait me dire. Il était un homme, la Serpentard était ma mère, il ne lui avait pas reparlé depuis leur scolarité. Bizarrement, cela collait à un certain profil que j’avais cherché à une époque. Et puis le fait qu’il parle de moi renforçait cette désagréable impression que je n’aimais pas. Cela dû se voir sur mon visage que je me tendais de plus en plus, détournant le regard pour fuir le sien, n’étant pas à l’aise. Et quand la sentence tomba, que ce que je craignais était vraiment le cas, qu’il était mon père, je restais droite comme une statue de cire, ne sachant pas quoi dire, quoi faire. Il fallait que j’emmagasine tout cela, que je le digère. La personne que j’avais chercher pendant des années était devant moi, et c’était un collègue. Mais le plus dur à digérer c’était le fait que je l’avais côtoyé pendant des années sans rien savoir. Merde quoi, il avait été l’assistant de la mère de Skylar pendant notre scolarité, je l’avais eu à côté de moi et je n’en savais rien !

Je n’entendais pas ses excuses, tout comme je ne le voyais pas. J’avais besoin de bouger. Me levant de ma chaise, je commençais à faire des allers et retours dans mon bureau avant de ne plus y tenir et de migrer dans ma salle de classe qui était plus grande. A présent c’était moi qui avait besoin d’une potion pour me calmer. Voyant que la porte menant au couloir était entrouverte, je la refermais dans un claquement sonore avant de lui infliger un Collaporta. Il était hors de question qu’on vienne nous déranger en ce moment, je ne le permettrais pas. Tournant en rond entre les tables, j’essayais de remettre en ordre mes idées, j’étais perdue. Levant des yeux remplis de larmes, je le regardais, cherchant à comprendre.

« Pourquoi, pourquoi tu n’as jamais été là. Pourquoi Grand-Mère te qualifiait d’incapable, pourquoi n’as-tu jamais essayer de revoir maman. Elle te l’aurait dit que j’existais, tu m’aurais connu plus tôt. Et moi j’aurais eu mon père plus tôt aussi. Pourquoi…. »

Me laissant tomber sur un des tabourets, je me pris la tête entre les mains et commença à sangloter d’incompréhension. Je me sentais totalement perdue et ne savait plus à quoi me raccrocher.

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La bombe était lâchée. Je ne pouvais plus faire machine arrière. La réaction de la jeune femme face à moi, que j’appelais “fille” dans ma tête mais qui l’entendait et le réalisait pour la première fois était catastrophique. Elle ne bougeait plus et je restais en apné avec elle. Elle se mit à déambuler dans toute la pièce et je me levais de ma chaise, sans savoir quoi dire, sans savoir quoi faire. La belle sortit dans sa salle de classe, marchait de long en large et en travers sans parvenir à se calmer. Une enfant, tu peux normalement la consoler, la prendre dans tes bras lui dire que ça va aller. Mais il était trop tard pour nous. J’avais raté le coche depuis longtemps. Et sa réaction était même pire que ce que j’aurais pu imaginer. Tu n’es vraiment qu’un crétin, pensais-je en mon fort intérieur.

Je la rejoins dans la salle de potions, enfouissant en moi mes craintes liées à cette salle. Ce n’était vraiment pas le moment. Je me pris un déluge de questionnement sur la tête avec son regard empli de désespoir, me fixant : « Pourquoi, pourquoi tu n’as jamais été là. Pourquoi Grand-Mère te qualifiait d’incapable, pourquoi n’as-tu jamais essayer de revoir maman. Elle te l’aurait dit que j’existais, tu m’aurais connu plus tôt. Et moi j’aurais eu mon père plus tôt aussi. Pourquoi…. » Je fis un pas vers elle alors qu’elle se laissa tomber sur un tabouret, la tête dans les mains. Seul le tressaillement de ses épaules m’informait qu’elle était en train de pleurer. Je n’osai pas me rapprocher franchement et la prendre dans mes bras. Même poser ma main sur son épaule, dans un geste naturel comme je l’aurais fait auprès de n’importe qui, je ne pus le faire. Mon corps resta lourd et mort, abruti par l’émotion qui me cisaillait les entrailles à nouveau. Sa peine résonnait dans ma chair. Et le pire c’est que j’en étais responsable. Pas entièrement mais, responsable tout de même.

« Diana… Je… Je suis partie vivre aux Etats-Unis. J’étais si jeune, le divorce de mes parents venaient d’éclater, j’ai quitté Poudlard sans finir mes études, ta mère a été la seule personne à laquelle me raccrocher pendant cette période et… elle m’a violemment rejeté sans que je comprenne pourquoi. » Je fis une pause. « Enfin, maintenant je sais pourquoi mais… le résultat a été si violent. Pas une seconde je ne me suis douté qu’elle pouvait être enceinte à cette époque là… J’étais qu’un gosse insouciant je… je … n’ai pas d’excuse. » Mes paroles s’emballaient toujours quand je souhaitais me justifier. Quand les émotions prenaient le dessus. Quand je ne pouvais pas faire autrement.

Raconter mon histoire était-elle une manière assez juste de me justifier ? Peut-être que non. Mais je n’avais pas d’autres solutions sous la main. « Grâce à ma mère qui travaillait au Ministère, pendant la dernière guerre, j’ai pris de ses nouvelles et appris l’existence d’un enfant dans son foyer… J’ai tenté de la contacter par lettre à cette époque. Je n’ai jamais eu de réponses. » Je pris un tabouret pour m’asseoir en face d’elle. Je mourrais d’envie de lui caresser le bras, de la rassurer comme je pouvais. « Tu sais… je… je ne suis pas au courant de ce qu’a vécu ta mère dans sa famille. Elle n’en parlait jamais à l’école. Et dans ce que je comprends à travers toi, il y a de quoi… »

Il ne fallait pas que j’étale tout mon malheur, il fallait que je lui montre que j’étais désormais là pour elle. Qu’elle n’avait pas eu son père jusqu’à présent, mais que ce n’était plus le cas aujourd’hui. Je posais ma main sur la sienne, tentant quelque chose, prêt à être rejeté si sa douleur était trop forte, je comprendrais. Mes propres émotions se voilèrent pour ne me concentrer que sur celle qui souffrait en face de moi et par ma faute. « Je n’étais pas là. Tu as souffert de mon absence. Je pense que même si je le voulais, je ne pourrais jamais comprendre ce que tu as pu vivre, ni l’ampleur de ta souffrance. Mais sache que cette période se termine. Maintenant. Je sais qu’on ne se connaît pas vraiment toi et moi… J’ai voulu créer un lien amical un minimum avant de te révéler ceci… Je veux que tu saches que tu peux compter sur moi. En toute circonstance, peu importe pourquoi. »

Je cherchais son regard pour lui adresser ces mots : « Diana, laisse-moi une chance s’il te plaît. »

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Je ne savais plus où j’en étais, comment réagir. Est-ce que je devais le repousser, le laisser venir vers moi après toute ces années sans nouvelles. Tout se mélangeait dans mon esprit et je ne pouvais pas décider sans avoir toutes les cartes en main. Je décidais donc de le questionner pour avoir la vérité, sa version des faits et décider de la suite. Mais je ne pus pas le regarder plus longtemps dans les yeux et me laissa tomber sur un tabouret, la tête entre les mains pour pleurer, voulant digérer cette information que je venais de recevoir et que je ne savais pas comment gérer.

Cela n’empêcha pas que je l’écoutasse, apprenant un peu à le connaitre tout de même. Je ne sais pas pourquoi mais dans le fond cela me consolait de savoir qu’il avait eu des excuses à son absence. Et puis c’était maman qui l’avait repoussé, sans doute sous l’ordre de Grand-Mère, donc il n’avait pas voulu vraiment couper les ponts, et il ne savait même pas que j’allais naitre. Sur ce point, je pouvais lui pardonner, il ne nous avait pas vraiment fuis volontairement.

Tout en sanglotant, j’étais contente qu’il ai continué à prendre des nouvelles, de mes nouvelles aussi, même si je ne fut pas étonné que maman ne lui ai jamais répondu à sa lettre qu’il lui avait envoyé, Grand-mère avait dû l’intercepter. Je sentis qu’il s’installait en face de moi mais ne bougeait pas, même si je ne pleurais plus vraiment, me contentant de l’écouter s’excuser de ne pas avoir été là mais qu’il souhaitait se rattraper à présent. C’était le moins que l’on puisse dire, il avait été absent pendant toute ma vie jusqu’à présent, je n’avais jamais rien su sur lui si ce n’est que c’était un incapable, un Sang-Mêlé quoi. Et je devais gérer tout cela. Relevant les yeux vers lui, sans pour autant me redresser, je le regardais me demander de lui laisser une chance. J’étais prête à le faire, du moins il me semblait. Ce fut la voix cassé que je repris la parole dans un murmure.

« Fais-moi un câlin de papa. Si tu es vraiment mon père, prend moi dans tes bras et serre moi aussi fort que le ferait un père avec son enfant. »

Je le mettais au défi du regard de me refuser ma demande. C’était ma main tendue, la première chance que j’acceptais de lui donner, il ne restait plus qu’à lui de la saisir pour qu’on construise quelque chose à deux.

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Pendant mon discours, Diana avait relevé la tête. Quand j’avais posé ma main sur la sienne, elle ne l’avait pas retiré. C’était déjà un grand soulagement pour moi. Quand elle planta son regard humide dans le mien, sa voix nouée de chagrin me demanda dans un murmure : « Fais-moi un câlin de papa. Si tu es vraiment mon père, prend moi dans tes bras et serre moi aussi fort que le ferait un père avec son enfant.  » Le frisson que je ressentis à ce moment-là me glaça un instant le corps. Je ne pus plus parler. D’un geste, je me relevais et m’approchais d’elle pour la prendre dans mes bras. Je me penchais à sa hauteur, posant mon menton sur sa tête, entourant ses épaules de mes bras. Pas trop fort non plus pour ne pas lui faire mal. Mais avec la violence des émotions que je ressentais pour elle, j’exécutais sa demande avec passion. Elle était si chère à mes yeux. La voir dans cet état était vraiment difficile.

Je caressais ses cheveux, apprivoisant son contact pour la première fois. Et c’était extraordinaire. Elle était si frêle, je ne l’aurais pas imaginée sans la prendre contre moi. Sentant que cette position n’était pas la plus simple, je m’écartais un instant pour lui laisser la liberté de se lever pour venir pleinement dans mes bras. Je l'accueillis à bras ouverts et la serra une deuxième fois, ma tête sur son épaule, mes mains dans son dos, moi toujours penché vers elle. L’émotion était si forte, je crains que mes larmes de joie ait coulé pour de bon. Dans un sanglot, d’une voix nouée par l’émotion, je chuchotais à son oreille. « Ma fille. Tu… tu es enfin dans mes bras. » J’avais tellement rêvé cet instant que la réalité n’en était que plus belle. Je ne pouvais pas la laisser partir. Plus jamais. En tout cas, pas dans cet état là.

Je finis par me redresser, la laissant reculer légèrement si elle le souhaitait mais sans qu’elle ne quitte mes bras pour l’instant. Je posais ma mains sur sa tête, caressant les boucles brunes avec douceur, appréciant sa chaleur tout contre la mienne, avec le naturel des premières fois. Mes larmes ne voulaient pas cesser de couler tellement j’étais ému. « J’avais perdu espoir que cela se réalise un jour... »  Avouai-je en continuant de caresser ses cheveux patiemment. Ma voix revint petit à petit et mes larmes se tarirent. « Mais si tu es d’accord… je ferais de mon mieux pour être ton père désormais. On va apprendre ensemble par contre parce que je n’y connais pas grand-chose mais… merci Diana. Merci de faire ce premier pas vers moi. » Je reculais légèrement la tête pour croiser son regard si elle le voulait bien. Je passais ma main sur sa joue, pour l’observer de plus près. Pouvoir la toucher, la voir, la prendre contre moi, c’était au-delà de mes espérances. Je l’aimais si fort déjà. A cet instant, elle devint la chose la plus précieuse qu’il n’ait jamais existé. Si précieuse que ma vie n’avait que peu d’importance à côté de la sienne, de son bonheur. Je voulais devenir son allié et veiller sur elle.

La chair de ma chair.

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Je ne savais plus quoi dire ni quoi faire, me sentant totalement perdue par toute cette histoire. Je ne pensais pas que quand Henry rentrerait dans mon bureau ce serait pour autre chose que la crème, bien qu’il me l’eût amené. En conséquence, je ne savais plus comment gérer la situation et je n’avais trouvé qu’une solution, lui demander un câlin de papa, ce qu’il ne manqua pas de me faire dans la foulée.

Enfouissant ma tête dans son cou alors qu’il m’enlaçait, je fermais les yeux, des larmes coulant le long de mes joues alors que sa main passait dans mes cheveux pour les caresser avec tendresse. Bien trop vite à mon gout, il s’écarta de moi et je le regardais d’un air désespéré avant de bondir sur mes jambes et revenir entre ses bras, l’enlaçant de toutes mes forces alors qu’il calait sa tête dans mon épaule. J’avais l’impression de redevenir une toute petite enfant qui fait un câlin à son papa qui a été absent loin d’elle pendant très longtemps. Et apparemment je n’étais pas la seule à ressentir ce sentiment car je sentis des larmes couler sur ma tête tandis qu’Henry reprenait la parole, la voix enrouée. Hochant la tête, n’osant pas parler de peur que ma voix se casse à son tour, je relevais la tête pour le regarder dans les yeux, lui transmettant tout l’amour et le soulagement que je ressentais en le sentant contre moi, ce père que je n’avais jamais eu et que je découvrais à présent. Hochant la tête au fait d’être dans ses bras, je me blottissais encore un peu plus pour sortir son odeur et soupirer.

M’écartant de lui, sans pour autant quitter ses bras, je lui fit mon plus beau sourire alors qu’il caressait mes cheveux, le visage remplis de larmes, sans doute du bonheur. Je tendis doucement la main vers sa joue pour essuyer ses larmes, alors que sur mon visage il y avait aussi des perles salines qui coulaient le long de mes joues.

« Moi aussi papa, moi aussi j’avais perdu l’espoir de te connaitre un jour. Et bien sûr qu’on va avancer à deux, car moi non plus je ne sais pas ce que cela signifie d’avoir un papa. »

M’écartant un peu, je quittais ses bras pour aller nous chercher des mouchoirs, histoire d’essuyer nos yeux et moucher nos nez qui risquait de couler. Revenant, je posais la boite entre nous avant de le regarder dans les yeux, mortellement sérieuse.

« Par contre, tu n’as plus intérêt à me quitter. J’ai déjà manqué d’un père tout ce temps, ce n’est pas pour que tu repartes pour une longue période. Maintenant que tu es là, je ne te laisserais plus partir. Et si tu t’en vas sans me prévenir, je te poursuivrais pour te ramener par la peau des fesses, tu es prévenu. Et j’ai faim avec toutes ces émotions, on va piquer un truc dans les cuisines ? »

Tendant la main droite, j’attendis qu’il la saisisse pour l’entrainer avec moi vers les cuisines. Je ne voulais plus le lâcher pour le moment, il m’avait tellement manqué pendant des années.

descriptionSTOP-PEEVE Le cœur a ses raisons | Diana [terminé] EmptyRe: STOP-PEEVE Le cœur a ses raisons | Diana [terminé]

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